Skip to main content

Graham Carr au CORIM : « Le moment est venu de positionner Montréal comme la leader mondiale qu’elle est »

Le recteur de Concordia explique comment la Ville, ses universités et ses partenaires locaux peuvent utiliser la diplomatie du savoir pour faire avancer leurs objectifs stratégiques communs à l’étranger
1 mai 2024
|

D’une manière ou l’autre, Montréal y trouve son compte.

Le 1er mai, le recteur de l’Université Concordia, Graham Carr, a fait valoir que la ville a tout à gagner à recevoir des étudiants internationaux, peu importe qu’ils demeurent ici ou qu’ils décident de partir après avoir obtenu leur diplôme.

« Pour comprendre pourquoi il en va ainsi, il faut voir au-delà des avantages directs que nos universités procurent à la ville. Les universités contribuent aussi indirectement à l’essor économique et culturel de Montréal au moyen de la “diplomatie du savoir”. »

M. Carr a formulé ces observations dans le cadre d’un discours prononcé à l’occasion d’un événement organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) à l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth, au centre-ville de Montréal.

Le récent débat sur les étudiants internationaux

S’exprimant en français devant une salle comble de plus de 400 personnes, M. Carr a directement abordé la manière dont certains médias et commentateurs politiques ont récemment présenté les étudiants internationaux qui partent après avoir obtenu leur diplôme, les dépeignant comme « un fardeau pour les contribuables québécois ».

M. Carr a qualifié cette affirmation de « trompeuse et simpliste ».

« Elle est trompeuse, a-t-il déclaré, parce qu’à Concordia, plus de 54 % des étudiantes et étudiants internationaux restent ici après avoir obtenu leur diplôme, la vaste majorité à Montréal. Elle est simpliste parce que chaque diplômé qui part à l’étranger a le potentiel d’être un ambassadeur de Montréal. »

Les avantages économiques découlant de la présence d’étudiants étrangers sont énormes pour Montréal. Pour prouver son affirmation, il a cité un rapport de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qui montre que les étudiants internationaux injectent plus de 700 millions de dollars par année dans l’économie locale.

Une nouvelle étude économique indépendante commandée par Concordia corrobore les conclusions de la Chambre de commerce. Cette analyse montre que Concordia contribue à l’économie québécoise à hauteur de près de 2 milliards de dollars par an, dont plus de 176 millions de dollars générés uniquement par les étudiants de l’Université venant de l’extérieur du Québec et leurs familles.

La diplomatie du savoir en action

Pendant son allocution intitulée « Le pouvoir de convaincre : comment les universités tirent profit de partenariats internationaux pour relever de grands défis », M. Carr a présenté quelques-uns des moyens avant-gardistes utilisés par Concordia et les autres universités montréalaises pour faire progresser les priorités stratégiques de la ville à l’étranger.

M. Carr a d’abord montré comment l’excellent milieu de la recherche montréalais est « le moyen le plus évident » par lequel les universités contribuent à bâtir l’image internationale de la ville.

Citant le grand projet d’électrification canadien Volt-Age, de l’Université Concordia, il a expliqué que les projets de recherche de cette ampleur attirent les meilleurs étudiants et professeurs et créent des occasions de partenariat uniques avec des entreprises locales et étrangères.

M. Carr a ensuite abordé ce qu’il considère comme une nouvelle forme de diplomatie du savoir, c’est-à-dire le fait pour les universités d’aller au-delà du recrutement étudiant pour aider à renforcer les capacités des économies émergentes dans l’hémisphère sud.

L’initiative de Concordia pour l’Afrique est un exemple probant de cette approche. Lancée en juin 2023, elle vise à réduire l’écart entre le taux de diplomation et celui du chômage des jeunes en formant et en soutenant des entrepreneurs locaux. Pour y parvenir, Concordia et ses partenaires régionaux élaborent des programmes de mentorat, créent des occasions de réseautage et mettent sur pied un cadre propice au lancement d’entreprises.

« Une telle approche permet de présenter Montréal sous un jour différent, a fait remarquer M. Carr. Nous pavons bien entendu la voie au recrutement étudiant, mais il reste que nous ouvrons aussi de nouveaux canaux pour l’échange de connaissances. »

Mobiliser un réseau largement inexploité

M. Carr a conclu son exposé en proposant à la Ville de Montréal, à ses universités et à ses grands organismes d’en faire plus pour tirer parti des occasions qui s’offrent à l’étranger. Selon M. Carr, les réseaux de diplômés formeraient la clé de voûte de cette stratégie. Ainsi, à titre d’exemple, Concordia compte environ 80 000 diplômés vivant dans presque chaque pays de la planète.

« Multipliez ce chiffre par l’ensemble des universités montréalaises, et vous constaterez que des centaines de milliers de diplômés se trouvent partout sur la planète, a ajouté M. Carr. Chacune de ces personnes possède son réseau professionnel. Elle connaît les marchés, les services de l’État et la culture de l’endroit où elle vit. D’autres sont des leaders bénéficiant d’une influence considérable et sont des vecteurs de changement dans leur domaine.

Il a poursuivi en expliquant qu’un tel réseau a le potentiel de créer des occasions d’affaires et d’ouvrir des marchés pour les entreprises montréalaises tout en mobilisant les diplômés sur place avant les grandes missions commerciales internationales et en permettant à ces personnes de reprendre contact avec le milieu montréalais où ils ont passé une période déterminante de leur vie.

« Nos diplômés universitaires constituent donc une ressource largement inexploitée pour Montréal, a déclaré M. Carr. Si nous relevons ce défi [de bâtir un nouveau réseau de diplômés], nos diplômés universitaires pourraient devenir une ressource indispensable pour faire progresser les priorités stratégiques de Montréal à l’étranger. »

Entretien avec une ancienne ambassadrice

À la suite de son allocution, M. Carr s’est entretenu avec Isabelle Hudon, LL. D. 2017, présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada et ancienne ambassadrice du Canada en France et à Monaco.

Mme Hudon a demandé à M. Carr comment les universités parvenaient à créer des liens si étroits avec leurs étudiants étrangers, quel était le rôle des universités anglophones dans la protection et la promotion du français et comment les universités pouvaient mieux coordonner leurs efforts avec ceux des gouvernements et des entreprises de toutes tailles pour atteindre leurs objectifs communs à l’échelle internationale.

Pour conclure, M. Carr a répété un point essentiel de son exposé.

« Le moment est venu de positionner Montréal comme la leader mondiale qu’elle est. »
 

Voir les photos de l'événement CORIM, or regarder la vidéo du discours de Graham Carr.

 



Retour en haut de page

© Université Concordia