Communiqué de presse
NOUVELLE RECHERCHE : Vélo, boulot, dodo – un remède contre le stress
Montréal, le 21 juin, 2017 - Selon une nouvelle étude de l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia, le vélo peut contribuer à réduire le stress et améliorer le rendement au travail.
Les chercheurs Stéphane Brutus, Roshan Javadian et Alexandra Panaccio ont voulu savoir dans quelle mesure différents modes de déplacement domicile-travail – en l’occurrence, enfourcher un vélo, conduire une voiture ou utiliser les transports publics – influent sur le stress et l’humeur au travail. Le compte rendu de leur recherche a été publié dans la revue International Journal of Workplace Health Management.
« Monter à bicyclette pour se rendre au travail est un bon prélude à une bonne journée, affirme M. Brutus, auteur principal de l’étude. Selon les résultats de nos travaux, les employés qui s’étaient rendus au travail en vélo ont montré des niveaux de stress nettement moindres au cours des 45 premières minutes de leur journée de travail que ceux qui avaient pris leur voiture. »
L’étude n’a toutefois pas révélé de différence en ce qui a trait à l’effet sur l’humeur.
L’équipe de recherche a recueilli des données auprès de 123 employés d’Autodesk – entreprise spécialisée dans les technologies de l’information située dans le Vieux-Montréal – au moyen d’un sondage en ligne. Les participants ont répondu à des questions concernant leur humeur, le stress perçu à l’occasion des déplacements domicile-travail et les modes de transport qu’ils privilégient.
Le sondage faisait une distinction entre stress perçu et humeur. De fait, l’humeur correspond à un état plus transitoire, influencé par les traits de personnalité et les émotions.
Les chercheurs n’ont tenu compte que des réponses des participants qui avaient rempli le questionnaire dans les 45 minutes suivant leur arrivée au travail. Ils voulaient en effet obtenir une évaluation « à chaud » du stress et de l’humeur des employés.
M. Brutus fait remarquer que cette consigne à respecter quant au moment de l’évaluation constituait le principal élément novateur de l’étude.
« Des travaux récents ont montré que le degré de stress et la qualité de l’humeur en début de matinée permettent de bien prévoir l’effet de ces facteurs plus tard dans la journée, explique le chercheur. Ils peuvent façonner la manière dont sera perçue et interprétée une suite d’événements quotidiens, et comment on y réagira. »
Il ajoute que le moment choisi pour procéder à l’évaluation a permis d’obtenir un portrait plus précis de l’état de stress à l’arrivée au travail. En effet, les évaluations rétrospectives peuvent être teintées par d’autres facteurs de stress qui apparaissent plus tard au cours de la journée de travail.
Les avantages du vélo
« Il existe relativement peu d’études qui ont comparé l’expérience affective de cyclistes à celle d’utilisateurs de voiture et de transports publics, explique M. Brutus, lui-même passionné de vélo. Notre étude visait entre autres à combler ce manque. »
Du même coup, l’équipe de chercheurs a corroboré les résultats de travaux antérieurs au cours desquels on avait constaté que les cyclistes percevaient leurs déplacements domicile-travail comme étant moins stressants, comparativement aux travailleurs automobilistes.
Il a été démontré que le vélo est un mode de transport relativement peu dispendieux ainsi qu’une bonne forme d’activité physique. Une étude menée en 2015 par l’ITDP (Institute for Transportation and Development Policy) a révélé que le recours au vélo pourrait réduire les émissions de CO2 issues du transport de passagers en zone urbaine de 11 pour cent d’ici 2050. Cela permettrait en outre à la société d’économiser 24 billions de dollars US à l’échelle de la planète entre 2015 et 2050.
M. Brutus fait remarquer qu’en 2011, six pour cent des Canadiennes et des Canadiens enfourchaient leur vélo pour se rendre au travail, et ce nombre n’a cessé de croître depuis. Le Canada accuse toutefois un retard à ce chapitre par rapport à nombre de pays européens.
« Les décideurs publics devraient saisir la balle au bond et agir en conséquence », ajoute-t-il.
« En réaction aux préoccupations croissantes à l’égard de la congestion et de la pollution causées par la circulation automobile, les gouvernements font de plus en plus la promotion de modes de transport non motorisés, tels que la marche et le vélo. J’ai espoir que les prochaines études sur le sujet emprunteront la voie que nous avons tracée pour mettre au jour des données plus précises et réfléchies sur le phénomène ».
Consultez le compte rendu de l’étude : Cycling, car, or public transit: A study of stress and mood upon arrival at work
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© Université Concordia