Bonjour Griffintown! Deux étudiantes de Concordia remportent le concours d’art public Legado
Pendant plus d’un an, des étudiants et étudiantes en beaux-arts de l’Université Concordia ont rivalisé pour créer une installation qui occupera le cœur du quartier Griffintown, à Montréal.
À son lancement, le concours d’art public Legado comptait 17 concurrents répartis en sept équipes. Trois équipes se sont rendues en finale, et le projet sélectionné a été dévoilé le 19 mars.
Les lauréates, Annabelle Daoust (design) et Fany Rodrigue (arts plastiques), se sont démarquées avec Misty Valley (« vallée brumeuse »), qui occupera une place centrale dans un nouveau projet de réaménagement urbain.
Pour Fany Rodrigue, l’expérience représentait un défi à la fois intellectuel et créatif.
« Je suis vraiment heureuse de savoir que notre projet se concrétisera de manière permanente, témoigne-t-elle. Nous pensions dès le début avoir une bonne idée. J’ai cru en ce projet et nous l’avons amené à un niveau supérieur. »
Natalie Voland, présidente de Gestion Immobilière Quo Vadis, a lancé le concours début 2017, en collaboration avec la Faculté des beaux-arts de Concordia.
L’objectif était d’inviter les étudiants et étudiantes de l’Université à concevoir une installation d’art public qui deviendrait un espace de rencontre dans le Legado – un projet de développement durable du quartier Griffintown.
Mme Voland, qui a fait partie du jury aux deux étapes du concours, cherchait une installation qui refléterait l’histoire du quartier tout en s’harmonisant avec l’espace commun du Legado.
Selon elle, c’est exactement ce qu’incarnait Misty Valley, œuvre profondément ancrée dans l’histoire industrielle du Canal-de-Lachine.
« La progression des lauréates, du début du concours jusqu’à aujourd’hui, a été exponentielle. Nous avons adoré l’idée historique qui sous-tend l’œuvre, le récit qu’elle renferme et le souci du détail apporté à sa réalisation. Elle reflète ce que nous étions et l’avenir que nous souhaitons. D’où le nom “Legado”, qui dans ce contexte signifie : Quel est notre héritage? »
« Une occasion fantastique »
Le nom des trois équipes finalistes a été dévoilé en octobre dernier. Depuis, celles-ci ont travaillé à développer et à peaufiner leur proposition, de concert avec GI Quo Vadis et l’équipe du Legado, afin de régler les questions liées aux aspects techniques, à la santé, à la sécurité ainsi qu’aux matériaux à utiliser.
Au cœur du design de Misty Valley figurent treize cheminées en chrome qui émettront de la vapeur – allusion à l’ancien sobriquet du canal, Smokey Valley (« vallée enfumée »). La vapeur sera produite au moyen d’eau de pluie recueillie par les édifices Legado.
L’installation vise à susciter un dialogue public sur l’utilisation de l’énergie, l’histoire de Montréal et les pratiques urbaines pour un avenir durable.
Il était important de résoudre le problème du système de brumisation, explique Fany Rodrigue. Elle a dû contacter trois fournisseurs pour régler les détails. L’un d’entre eux a adoré le projet et voulait tellement en faire partie qu’il a donné une importante remise.
« J’ai alors réalisé que notre projet avait du potentiel, poursuit-elle. Grâce au prix avantageux qu’il a proposé, nous avons réellement concrétisé notre vision. Nous avons eu la liberté et la souplesse d’explorer nos options et de nous demander comment nous pourrions en tirer parti. »
Les trois projets finalistes ont été présentés à un jury composé de membres de Concordia et de leaders de l’industrie, dont Natalie Voland; Carmela Cucuzzella, titulaire de la chaire de recherche de Concordia en conception intégrée, écologie et durabilité du milieu bâti (pour les aspects touchant le cadre bâti); Paul Simard, fondateur d’Orange Ecosystems Design; et Damien Silès, directeur général du Quartier de l’innovation.
Annabelle Daoust et à Fany Rodrigue ont reçu 5 000 $ pour construire sur place Misty Valley, avec l’appui de GI Quo Vadis.
Le projet qui a terminé deuxième, Cornerstone (Tam Vu, Stacia Kiosses, Dylan Bourdeau, Alexis Gosselin et Andrea Pena), a reçu 3 000 $, et celui qui a fini troisième, Dynamo (Alessia Signorino, Rachel Ann Timtiman et Lys Quintero), a remporté 2 000 $.
Le concours a bénéficié du soutien de l’Institut des avenirs urbains, initiative logée à la Faculté des beaux-arts de Concordia. L’institut vise entre autres à guider les projets qui se déroulent à l’intérieur comme à l’extérieur des salles de classe afin de permettre aux professeurs et aux étudiants de prendre part à des initiatives communautaires.
Paul Holmquist, gestionnaire de projets à l’institut, pilote le concours Legado depuis le début. Selon lui, le concours encourage les étudiants et étudiantes à créer de l’art public qui s’harmonise avec le riche contexte social, culturel et historique de Griffintown.
« Le concours a donné aux étudiants une formidable occasion de travailler avec des professionnels de premier plan dans le domaine et de rehausser leurs compétences en faisant l’expérience directe du rôle essentiel que l’art public peut jouer dans les projets de développement durable », affirme M. Holmquist.
Prochaines étapes
Même si leur installation constitue l’étape finale de la construction du projet Legado, Annabelle Daoust et Fany Rodrigue rencontreront bientôt les ingénieurs et les architectes paysagistes de l’équipe Legado.
« Nous mettons actuellement la dernière main aux dessins de construction, explique Mme Voland, et nous devons dès maintenant intégrer les lauréates au processus. Nous avons d’importantes discussions à tenir. »
Les artistes n’interviennent généralement qu’à la dernière étape, mais Mme Voland a fait appel aux étudiantes dès le début du projet afin qu’elles aident à répondre aux demandes de la communauté pour augmenter le nombre d’espaces publics à Griffintown.
« Pour moi, l’art joue un rôle de connexion. Il permet de ramener les gens au processus de conception, d’impliquer des gens de l’extérieur dans ce travail. Nous pensons y parvenir grâce à l’art public et croyons fermement que Concordia offre l’un des meilleurs programmes d’art de Montréal. »
C’est la première fois que le prix de l’innovation sociale Quo Vadis Social est remis à Concordia. Quo Vadis a également financé deux autres prix qui seront attribués à des projets de l’Université.
« Il s’agit d’un premier pas de géant dans notre relation avec Quo Vadis », se réjouit Rebecca Duclos, doyenne de la Faculté des beaux-arts.
« Nous avons hâte de continuer de travailler avec Quo Vadis à ces projets imbriqués dans nos programmes d’études. Nous verrons ainsi à quel point, grâce à des expériences de partenariat hors pair comme celle-ci, nos étudiants et étudiantes contribuent à imaginer une meilleure communauté pour tous et toutes. »
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