Les conversations publiques de l’Université Concordia portent sur l’art et la justice sociale, l’accès aux soins de santé et d’autres sujets d’actualité
L’enseignement postsecondaire renforce-t-il la domination? L’accès aux soins de santé est-il un droit ou un privilège? Comment garantir un accès équitable à des soins de santé génésiques et d’accouchement pour toutes?
Cet hiver, L’université autrement : dans les cafés se prépare à soulever ces questions pointues, entre autres sujets. Axée sur le thème Des villes justes, la série de conversations publiques portera sur des enjeux touchant la justice sociale et l’art ainsi que l’accès aux soins de santé parallèles et génésiques.
Le Bureau de l’engagement communautaire de l’Université Concordia a choisi deux lieux entre lesquels partager les six séances du programme : la Ruche d’art de l’Université Concordia et le centre Afrique au Féminin.
Située au pavillon intégré Génie, informatique et arts visuels (pavillon EV), la Ruche d’art de l’Université Concordia est un espace proposant des activités gratuites de création artistique à tous ceux et celles qui s’intéressent à la prise en charge de leurs soins et au développement communautaire. Afrique au Féminin est un organisme sans but lucratif du quartier Parc-Extension. Il aide les femmes immigrantes à améliorer leurs conditions de vie et facilite leur intégration au Québec en brisant l’isolement et en leur fournissant des occasions de partage de savoir-faire, de soutien mutuel et de mentorat.
Alex Megelas, coordonnateur des programmes et des communications au Bureau de l’engagement communautaire, souligne à quel point ces deux organismes sont bien placés pour accueillir ces échanges, étant donné qu’eux-mêmes posent des questions importantes.
« La Ruche d’art de Concordia s’est donné le mandat de promouvoir la justice sociale. Nous avons beaucoup travaillé avec celle-ci ainsi que diverses autres ruches d’art de la région de Montréal », explique Alex Megelas.
« Afrique au Féminin est un organisme communautaire très dynamique avec lequel nous sommes ravis de collaborer. »
Commissariat collaboratif
Le programme a établi cette saison un nouveau partenariat entre le Bureau de l’engagement communautaire et Tiger Lotus Cooperative, un centre de bien-être féministe composé de praticiennes de la santé, de militantes communautaires et de chercheuses d’horizons divers. Selon Alex Megelas, Tiger Lotus a grandement influé sur la portée des conversations qui s’engageront à Afrique au Féminin. Les membres travailleuses de la coopérative animeront d’ailleurs les trois séances qui y auront lieu.
« Je connais ces femmes depuis des années grâce au travail qu’elles ont effectué dans d’autres contextes, remarque-t-il. Ce sera un privilège pour moi d’apprendre d’elles et de les écouter parler de leurs approches. »
Leonora Gangadeen-King (B.A. 2009), membre travailleuse de Tiger Lotus et candidate au doctorat en psychiatrie à l’Université McGill, s’enthousiasme à propos de la formule des conversations publiques. Selon elle, les discussions de ce genre ne se déroulent souvent qu’en contexte médical ou éducatif.
« Il est très important que ces conversations soient engagées avec des membres de la collectivité, et pas forcément dans un cadre officiel, affirme Leonora Gangadeen-King. Nous voulons nous aussi écouter ce qu’ils ont à dire – et non pas simplement leur faire la leçon. »
Selon Courtney Kirkby, membre travailleuse de Tiger Lotus et praticienne de la technique Arvigo, l’initiative vient concrétiser de nombreuses conversations que les travailleuses de la coopérative ont eues dans le passé.
« Nous voulions véhiculer de l’information sur la justice en matière de santé – sur l’accès aux soins parallèles, explique Courtney Kirkby. Or, la proposition d’Alex Megelas répondait parfaitement à ce désir. »
Aperçu du programme
Voici deux conversations à ne pas manquer ce trimestre :
Quel art? Notre art! : Comment l’art peut-il contribuer aux luttes pour la justice sociale?
Ruche d’art de l’Université Concordia | Le 5 février de 19 h à 21 h
Cette conversation porte sur le potentiel émancipateur de l’art. Parmi les invités figureront Johnny El Hage, fondateur de l’Entreprise Culturelle Abjad Howse et étudiant à la maîtrise en théorie de l’éducation à Concordia, Salima Punjani (dipl. 2e cycle 2014), artiste sociale multisensorielle, et Jane Reväe McWhirter, artiste visuelle et étudiante de Concordia.
Emma Haraké, artiste visuelle et étudiante aux cycles supérieurs au Département d’éducation artistique, animera la soirée.
Profit et médecine – comment résister aux intérêts privés dans notre système de santé?
Afrique au Féminin | Centre William-Hingston | Le 21 février de 19 h à 21 h
Les soins de santé sont de moins en moins accessibles à tous. Nous voyons se multiplier les exemples de services médicaux autrefois gratuits qui s’avèrent payants aujourd’hui ainsi que les situations où l’on doit dépenser de l’argent pour avoir accès à des soins de santé de qualité. Dans cette conversation, nous examinerons l’impact de la privatisation sur notre système de santé, l’incidence de ce changement sur nos communautés et ce que chaque personne peut faire pour résister aux intérêts privés dans notre système de santé.
Hirut Melaku, consultante en allaitement et cofondatrice du Third Eye Collective, sera l’une des invitées de la conversation. Elle sera accompagnée de Rose Ngo Ndjel, coordonnatrice à Afrique au Féminin, et de Sonia Osorio, naturopathe, massothérapeute agrée et instructrice de yoga diplômée comptant plus de vingt ans d’expérience.
Apprenez-en plus sur les prochaines conversations de L’université autrement : dans les cafés de Concordia.