Kessie Theliar-Charles
Crédit photo: Gaëlle Elma
À propos de Kessie
Kessie Theliar-Charles est une artiste-chercheuse transdisciplinaire, affiliée au CIDIHCA (Centre international de documentation et d'information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne) et cofondatrice du collectif de recherche Black Art Histories Montreal. Avec un intérêt particulier pour la diaspora haïtienne, elle se concentre sur la récupération, la préservation et la diffusion de l'héritage des artistes visuel·les afro-descendant·es qui ont été et continuent d'être actives et actifs à Tiohtiá:ke/Mooniyang/ Montréal.
« Veiller à ce que les Afro-Montréalais·es soient visibles les un·es pour les autres, en termes de leurs histoires et de leurs productions culturelles dans la ville, est au cœur de ma démarche créative. Ma pratique m'a amené à explorer des récits marginalisés qui sont très peu documentés et à chercher différents moyens de les conserver et de les diffuser. Cette résidence, inspirée par cette absence d'écrits, souligne pour moi l'importance de la dimension archivistique de l'écriture. »
À propos du projet - Le gout de la critique : une poétique de l’attention
Je ne suis pas critique d’art, mais j’en devine les formes, les fonctions et les possibilités. Je devine une écriture qui peut se révéler poétique, fluide, contradictoire, parfois simple ou complexe, dont les mots se déploient selon une variété de tons et de rythmes. Elle peut être curieuse et attentionnée, mais aussi redoutée, si on la perçoit seulement comme un acte de jugement et d’évaluation. On ne lui concède pas assez la dimension relationnelle qu’elle sous-tend.
À Montréal, où le passé des artistes des communautés haïtienne, caribéenne et noire reste fragmenté et sous-documenté, réfléchir et écrire sur l’art me ramène toujours dans leur direction. Mon intérêt pour la récupération, la conservation et la diffusion des récits en marge m’a amenée à considérer la critique d’art autrement. Pour qui écrivons-nous, et dans quel but ? Mon écriture est conditionnée par cette question et me pousse à m’interroger sur la rareté des voix critiques noires qui écrivent sur l’art, ainsi que la production limitée de textes critiques consacrés aux pratiques des artistes noir·es.
Articles des archives de la revue Esse consultés:
Eddie Firmin - Cultural Imperative, Appropriationist Regime and Visual Art