Sarah Piché
Image: Ash KG
À propos de l’artiste
Originaire de Tiohtià:ke (Montréal), Sarah Piché est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’art et en arts plastiques de l’Université Concordia. Elle saisit toutes les occasions de s’entourer d’artistes et de collaborer avec eux, que ce soit en tant que commissaire, coordonnatrice, rédactrice, réviseure ou assistante, ou simplement pour peindre. Depuis qu’elle est devenue membre du Groupe de recherche en histoire de l’art ethnoculturel de Concordia, en 2020, Sarah Piché a commissarié plusieurs expositions, publié des articles et pris part à la conception de diverses publications. Parmi ses projets récents figurent la conception du kiosque mettant en valeur les lauréates et lauréats de la bourse Claudine et Stephen Bronfman, dans le cadre de l’édition 2023 de la foire Plural, la liaison entourant le congrès de Worlding Public Cultures tenu à Montréal en 2023 et la présentation d’un exposé sur le militantisme étudiant lors du colloque annuel 2024 du Communication Graduate Caucus de l’Université Carleton.
Entre ses différents projets, Sarah Piché a eu le bonheur de passer l’année 2023 à peindre dans son studio de la rue Chabanel grâce à une subvention du programme Jeunes volontaires. Plus récemment, elle a entrepris un programme d’études supérieures axé sur la recherche en communication et études des médias à l’Université Carleton (à Ottawa, en Ontario); ses recherches visent à analyser la culture visuelle et la production d’images sous un angle génératif différent.Ses champs d’intérêt actuels englobent tout ce qui est incendiaire, en particulier les images hautement troublantes et éloquentes des feux de forêt dans le discours anthropocentrique. Parallèlement à ses études supérieures, Sarah Piché explore divers thèmes incendiaires dans le cadre de sa pratique. Elle a hâte de venir travailler dans la région en vue d’une exposition collective prévue pour juin 2024 à la WestLab Gallery, à New York.
Le dyptique Five of Booths de Sarah Piché. Crédit photo : Camille Dubuc.
À propos du projet
Dans le cadre de la résidence Romany-Eveleigh, Sarah s’est donnée pour objectif de créer un répertoire de compositions mêlant une esthétique divinatoire à des symboles évoquant le changement climatique. Son attention s’est particulièrement portée sur les feux de forêt qui ont dévasté le sud du Québec en 2023. Elle décrit son travail en studio comme une forme de pyromancie axée sur la pratique et l’investigation. Pour Sarah, la pyromancie est l’art d’imaginer des histoires à partir d’images de flammes, un exercice que chacun expérimente en regardant les nouvelles sur les catastrophes causées par le feu. Cependant, elle note que les discours de l’anthropocène tendent souvent à aplanir et universaliser ces récits. Son projet s’est nourri de ses réflexions sur la théorie de l’(an)esthétisation de Nicholas Mirzoeff, qui souligne les effets anesthésiants de la représentation visuelle des catastrophes climatiques à travers la photographie.
Pour son projet, Sarah a cherché à détourner le regard des flammes elles-mêmes. Par exemple, dans les œuvres Four of Boots et Five of Boots, la botte est un symbole de l’État et de ses politiques. En utilisant les cartes de tarot comme fil conducteur, les toiles sont conçues pour être disposées en différentes constellations. Sarah voulait qu’un trio composé des cartes Four of Boots, King of Swords, et One of Wands génère un récit ouvert d’un feu de forêt au Québec, tandis que trois autres toiles en susciteraient un autre. Pendant la résidence de deux semaines, elle a réalisé huit peintures de cartes de tarot et deux autres qui posent la question suivante : qu’est-ce qui vaut la peine d’être préservé ?