Le Département de journalisme de Concordia prend à cœur les leçons de la pandémie

Paul Gott, chargé de cours au Département de journalisme, explique que ses étudiantes et étudiants se sont surpassés malgré tous les défis engendrés par la pandémie de COVID-19.
« Il y a eu des moments mémorables, comme la fois où un élève de Tel-Aviv a joué au responsable des affectations et travaillé avec un journaliste dans un village reculé près des côtes de l’Alaska pour produire une nouvelle sur la région de Montréal », se rappelle-t-il.
Les cours de journalisme radio et télé donnés par Paul Gott sont structurés comme si les étudiantes et étudiants de Concordia étaient dans une salle de nouvelles professionnelle. Dans son cours de production radio, les élèves doivent préparer un bulletin de nouvelles original chaque semaine, en trois heures, avec des nouvelles inédites sorties dans les 12 dernières heures. Les personnes qui suivent son cours de production télé ont plus de temps, mais elles doivent aussi aller à la chasse aux nouvelles sans sortir de chez elles.
« Les élèves apprennent à travailler en étant sous pression, souligne le chargé de cours. Mais en fait, j’essaie surtout de leur montrer que le journalisme est un sport d’équipe. On ne laisse tomber personne, et tout le monde s’entraide. »
Il fait remarquer que ses étudiantes et étudiants, en plus de faire un travail impeccable, arrivent même à sortir des nouvelles de dernière heure plus rapidement que de grands médias. « Nous avons rapporté que Verdun figure parmi les quartiers les plus cool du monde sept heures avant les autres médias. »
« Plus motivés que jamais »
Fenn Mayes est inscrit au cours de radiodiffusion de Paul Gott. Il a commencé son diplôme de deuxième cycle en journalisme en juin 2020 et devrait terminer en avril 2021, ce qui signifie qu’il aura fait le programme en entier à distance.
« Le fait de basculer vers l’enseignement en ligne nous a incités à créer des communautés concrètes pour échanger des idées et nous entraider. Nous communiquons sur des groupes Facebook, sur des forums, par courriel et même par téléphone », explique l’étudiant.
« Maintenant que les gens se sont habitués à utiliser les plateformes de vidéoconférence, il est beaucoup plus facile d’obtenir des entrevues avec des experts de tous les horizons, poursuit-il. Un de mes bons coups est d’avoir réussi à parler avec un pédiatre spécialisé en maladies infectieuses. »
Fenn Mayes ajoute qu’il est essentiel de prendre le temps de s’éloigner de son ordinateur en se servant du téléphone et en prenant des notes manuscrites. « Je vous conseille de profiter des ressources mises à votre disposition et de ne pas hésiter à communiquer avec vos camarades de classe et vos professeurs », conclut-il.
« Un reportage reste un reportage »
Les élèves n’ont pas accès aux studios et à l’équipement du département en ce moment. Les enseignants A.J. Cordeiro et Cristina Sanza ont donc eu l’idée de créer une liste de ressources regroupant l’équipement, les applications et les logiciels gratuits ou à bas prix, de les organiser par cours et de les présenter en différentes catégories (vidéo, médias imprimés, photographie). La liste de ressources a passablement évolué depuis le premier confinement en mars.
« Nous avons dressé une liste des meilleurs outils économiques pour le journalisme mobile. À cause de la pandémie, nous avons dû sortir des sentiers battus et trouver des programmes pouvant fonctionner sur des PC et des Mac ainsi que sur différents systèmes d’exploitation », explique A.J. Cordeiro, l’enseignant en multimédias du département.
Cristina Sanza ajoute que la liste sera utile pour les étudiantes et étudiants même après la pandémie. « Les principes de base du journalisme ne changent pas vraiment. Même si nous devons adapter nos méthodes, un reportage reste un reportage. »
Elle a remarqué que les questions techniques sont moins nombreuses que les années précédentes. Elle attribue cette amélioration aux tutoriels vidéo et aux séances ouvertes sur Zoom, un espace qui permet aux élèves d’explorer le matériel et de faire des erreurs sans se faire juger.
« Je pense qu’il est plus facile de se laisser distraire pendant les présentations en personne. Pendant les séances en ligne, je me retrouve seule avec les élèves et on s’amuse avec les fichiers de pratique. Ils deviennent plus à l’aise d’essayer de nouvelles choses. »
« Nous avons vécu un moment magique »
Pour Pamela Pagano, une étudiante de quatrième année qui suit le cours de journalisme vidéo avec Paul Gott, l’apprentissage à distance comporte au moins un avantage. « J’ai découvert les possibilités de mon iPhone, d’iMovie et de mon micro. C’est difficile, mais c’est une bonne préparation pour l’avenir. »
Elle se rappelle à quel point elle était satisfaite de la qualité du premier bulletin de nouvelles de sa classe. « Compte tenu du fait que tous les étudiants avaient travaillé à distance, nous avons vécu un moment magique lorsque tous les segments ont été assemblés. »
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