La conférence mettra en relief les tensions entre ce qui est traduit et ce qui reste intraduit, mettant en lumière la sélectivité du processus de traduction en général et en sciences humaines et sociales en particulier.
Il sera question de la possibilité d’un « droit à la non-traduction » pour les peuples autochtones vivant en isolement volontaire. Une comparaison de deux narratifs opposés sera présentée : la perspective du Summer Institute of Linguistics (SIL) – organisation missionnaire engagée dans la traduction et impliquée dans les premiers contacts du people Waorani – , sera contrastée avec celle de voix Waorani prêtes à témoigner sur le passé et les effets destructifs de la traduction.
Cette comparaison fera ressortir la dimension politique de la traduction des connaissances et ses effets réels sur la vie, les croyances et, dans ce cas particulier, les cosmovisions. L’exposé aboutira sur des questions sur la relation entre la traduction des connaissances et les forces majeures de la géopolitique des savoirs.
Notice biographique
Rafael Schögler est professeur de traduction et de traductologie en Sciences Humaines et Sociales (SHS) à l'Université de Sherbrooke. Il se spécialise dans la traduction et la circulation des savoirs en SHS après la Seconde Guerre mondiale, ainsi que dans toutes les questions liées aux politiques de traduction. Récemment, il a été impliqué dans le projet « Towards a Cosmovision Turn: Challenging Basic Translation Theory » (avec Christina Korak), portant sur les effets de la traduction missionnaire sur les cosmovisions autochtones. Il est coéditeur de la revue Translation in Society et publie en allemand, anglais et français.
* * *
La conférence est organisée par l’Observatoire de la traduction autochtone de l’Université Concordia, en collaboration avec le projet Awikhiganisaskak de l’Université de Sherbrooke. Elle s’inscrit dans le cadre du séminaire « Traduction avancée en sciences humaines et sociales » donné par René Lemieux, professeur au Département d’études françaises. Nous profiterons de l’occasion pour lancer le nouveau site web de l’Observatoire : www.traductionautochtone.ca