When studying for a doctoral degree (PhD), candidates submit a thesis that provides a critical review of the current state of knowledge of the thesis subject as well as the student’s own contributions to the subject. The distinguishing criterion of doctoral graduate research is a significant and original contribution to knowledge.
Once accepted, the candidate presents the thesis orally. This oral exam is open to the public.
Abstract
Today’s teenagers are growing up with mobile and network technologies that enable them to socialize and share content anytime and anywhere. While this kind of hyperconnection is increasingly studied by research, there is no consensus on its benefits or drawbacks. Thus, this dissertation focuses on providing a critical response to this issue in art education. Through a technological détournement, the research integrates these technologies into an educational intervention within secondary school art classes to activate teenagers’ sense of corporeality in art making. It is a conceptual framework that revolves around continuous virtual co-presence, spatiality and mobility applied to education, détournement, embodied pedagogy, and multimodality.
Using design-based research, the study was conducted with four groups and two visual arts teachers in two secondary schools in the Greater Montréal area. The students' corporeality is central to educational design. Performative creative missions invited students to produce and post many multimodal digital compositions within a closed educational, social network. The missions awakened them to their bodies, sensoriality, environment, and peers. The students’ multimodal digital compositions, as well as interviews with students and teachers, make up the data of this research.
While the COVID-19 pandemic has brought to the forefront the saturation of teens’ online practices, the main findings of this research shed light on new and significant experiences they may have online. This study found that using mobile and network technologies in the art classroom that centers embodied pedagogy helps students awaken to their environment and allows them to observe, sense, reflect and make art in a renewed way. The mobilization of the body challenges the typical art-making process experienced in a class by promoting risk-taking and increasing spontaneous multimodal digital compositions. The continuous virtual co-presence that characterizes teenagers’ hyper-connectedness contributes to an art experience that connects them to the personal universe of their peers. Each student defines the boundaries of their intimacy and chooses what they wish to share. This type of intervention brings visual art education in secondary schools closer to contemporary art practices that are as much process-oriented as production-oriented.
Les adolescent·e·s d’aujourd’hui évoluent au contact des technologies mobiles et de réseau qui leur permettent de socialiser et de partager du contenu à tout instant, en tout lieu. Bien que cette hyperconnexion soit de plus en plus étudiée par la recherche, il ne semble pas y avoir de consensus sur ses bénéfices et ses revers. Ainsi, cette thèse se penche sur une réponse critique à cette problématique dans le champ de l’éducation artistique. Par le détournement technologique, cette recherche intègre ces technologies au cœur d’une intervention pédagogique en classe d’art au secondaire afin de mobiliser la corporéité des adolescent·e·s pour la création artistique. Son cadre conceptuel se déploie autour des notions de coprésence virtuelle continue, de spatialité et de mobilité appliquée à l’éducation, de détournement, de pédagogie de la corporéité et de multimodalité.
Au moyen de la recherche design en éducation, cette recherche a été menée avec quatre groupes et deux enseignantes en arts plastiques et multimédia dans deux écoles secondaires de la grande région de Montréal. Centrale au design éducatif, la corporéité de l’élève y est entrevue comme une tactique. Des missions de création performatives ont invité les élèves à produire et à publier une multitude de créations numériques multimodales au sein d’un réseau social éducatif en circuit fermé. Ces missions leur ont permis de créer en prêtant attention à leur corps, à leur sensorialité, à leur environnement ainsi qu’à leurs pairs. Les données de recherche résident dans les créations numériques multimodales des élèves ainsi que dans des entretiens avec les élèves et les enseignantes.
Si la pandémie de Covid-19 a ramené à l’avant-plan la saturation des pratiques en ligne des jeunes, les principaux résultats de cette recherche apportent un éclairage nouveau sur des rapports sensibles qu’ils peuvent y vivre. Ces résultats démontrent que l’usage des technologies mobiles et de réseau en classe d’art, organisé autour de la corporéité, donnent la possibilité aux élèves d’être présents à leur environnement et d’observer, de ressentir, de réfléchir et de créer d’une manière renouvelée. La mobilisation du corps opère un renversement de la démarche de création artistique habituellement vécue en classe d’art en mettant de l’avant la prise de risques et la multiplication des créations numériques multimodales spontanées. La coprésence virtuelle continue, qui caractérise l’hyperconnexion des adolescent·e·s, participe à une expérience artistique qui les met en contact avec l’univers personnel de leurs pairs. Dès lors, chaque élève délimite les frontières de son intimité et fait des choix sur ce qu’il ou elle souhaite montrer. Enfin, ce type d’intervention contribue à rapprocher l’enseignement des arts plastiques et multimédia au secondaire des pratiques artistiques actuelles tournées autant vers les processus que les productions.