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À la mémoire de Paul Langdon (1947-2017)


Le 11 avril 2017, à New York, le professeur Paul Langdon est décédé paisiblement après un long combat contre la maladie. Tant ses collègues du Département d’éducation artistique que ses étudiants et étudiantes – dont nombre sont devenus éducateurs en art – se souviennent de lui avec tristesse et tendresse. Il a été membre du département de septembre 1997 à décembre 2011. Ami proche de la professeure Leah Sherman, l’une des fondatrices de la Faculté des beaux-arts, il a aussi été le disciple de Stanley Horner, professeur légendaire dont le style d’enseignement charismatique, stimulant et inventif a nourri sa propre démarche performative. Deux des étudiants aux cycles supérieurs de Paul Langdon offrent leurs observations sur ses enseignements.

Carol Beer :

Au grand bonheur de tous ses étudiants et étudiantes, il commençait invariablement son cours en présentant une performance qui nous donnait l’impression que nous participions tous à une expérience créative unique. Nous nous sentions en confiance dans cette ambiance créative, sachant que cet homme merveilleux qui n’avait pas peur de nous donner de lui-même ne nous jugerait pas.

Jeanette Ritchie :

Il était la gentillesse même. J’ai tant appris de ses cours novateurs et stimulants; il incarnait le professionnalisme, l’intégrité et l’érudition rigoureuse. Mentor altruiste et bienveillant, il m’a toujours encouragée et soutenue, et je lui en suis éternellement reconnaissante. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » (Antoine de Saint-Exupéry)

Les collègues et nombreux étudiants de Paul Langdon se souviennent que la gentillesse était au cœur même de sa méthode d’enseignement. Il aspirait à mettre les gens à l’aise et à miser sur les forces de chaque personne. Il permettait aux enseignants néophytes d’être eux-mêmes, rendant ainsi leur pédagogie des plus authentiques. Natasha Reid se remémore ce trait distinctif :

Paul était le plus inspirant, généreux et brillant des mentors; c’était aussi un ami très cher. Il m’a appris à goûter tout le plaisir que peuvent me procurer ma carrière et ma vie en général, à en apprécier la beauté et à transmettre cette sensibilité aux autres. Quel cadeau extraordinaire!

Au département, Paul Langdon s’est surtout investi de trois grandes façons. D’abord, grâce à sa sensibilité artistique, il s’est fait des alliés naturels au Département des arts plastiques, où il était respecté et pouvait trouver des ressources utiles en éducation artistique. Ensuite, il contribuait par sa présence à faire régner l’unité et la collégialité au sein du département. Il avait le sens de l’humour et savait en faire un usage efficace lorsque des conflits survenaient. Il croyait profondément en la valeur des arts, conviction qui s’inscrivait au cœur même de la mission de notre département. Il n’imposait jamais aux autres ses goûts ni ses valeurs esthétiques. Il se préoccupait uniquement de l’autonomie et de l’authenticité de l’artiste-enseignant. Enfin, il savait intégrer ses domaines d’intérêt en recherche dans ses séminaires et ses cours en atelier. Parmi ses sujets de recherche préférés, on note l’enseignement de l’architecture dans le cadre d’un programme d’éducation artistique, l’emploi de collections muséales en éducation artistique et l’élaboration du programme de premier cycle en éducation artistique en milieu communautaire (devenu le programme de majeure).

Ainsi, il a participé activement au groupe de recherche du département sur l’éducation communautaire.

Ses collègues s’accordent à reconnaître que Paul Langdon a solidifié les bases du département. Andrea Fairchild écrit :

Dans une unité « tricotée serrée » comme le Département d’éducation artistique, chacun des professeurs occupe une place spéciale. Paul Langdon en était le cœur! C’était un merveilleux collaborateur qui savait communiquer son enthousiasme et favoriser la réalisation de nos objectifs.

Nous savons tous combien Paul Langdon était généreux de son temps. En d’innombrables occasions, il a aidé étudiants et collègues, par son écoute, à s’épanouir sur le plan personnel de même qu’à survivre et à progresser sur le plan professionnel. Ses bons conseils étaient toujours faciles à accepter, car ils étaient offerts avec gentillesse et humour. Il prêchait par l’exemple, respirant lui-même l’épanouissement et la bonne humeur. Son plus grand talent résidait dans l’aptitude à mettre les gens à l’aise et à enseigner d’une manière artistique, en inculquant le plaisir du travail en studio par l’humour, les défis et la créativité. Paul Langdon avait pris sa retraite il y a six ans, mais les étudiants et professeurs qui l’ont croisé se remémorent sa présence avec affection. Il nous laisse un grand vide et un souvenir impérissable.



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