JANNICK DESLAURIERS

Les sculptures de Jannick Deslauriers se présentent comme des versions généralisées d'objets du quotidien, inspirées par des dizaines d'images glanées sur le web. Une fois transformés en un ectoplasme éthéré et fictif, un bâtiment, un fauteuil roulant ou encore un char d'assaut semblent avoir été abandonnés à leur dernière tâche et se transforment lentement en une forme de réminiscence. Dans ses recherches récentes, inspirées par la notion d'hétérotopie de Foucault, Deslauriers s'intéresse aux équipements et aux objets qui sont associés à des espaces tels que les parcs d'attractions, les maisons de retraite, les hôpitaux, les prisons ou encore les cimetières. À partir d'un lexique d'images en constante expansion, qui comprend tout, allant des vieilles machines volantes au matériel médical en passant par un tricycle d'enfant ou même de la lingerie, elle construit d'étranges prothèses hybrides. Dans ses dernières œuvres, les matériaux qu'elle utilise - acier, cire, tissu, cendres - et les actions qu'ils induisent - souder, recouvrir, coudre, disperser - invitent à penser  la combustion, la fracture, l'enveloppe, la suture, la crémation et la régénération, pour finalement donner naissance à des objets-prothèses qui dévoilent une inquiétante étrangeté.

Pour son exposition à la FOFA Gallery, Deslauriers transformera l'espace principal en studio et en laboratoire, produisant des œuvres à travers un processus ouvert et cumulatif. En accueillant les rencontres et les conversations avec le grand public et la communauté de Concordia, les visiteurs auront une rare occasion de découvrir et d'assister à son processus de création