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Une nouvelle étude propose aux villes des approches plus réfléchies afin d’améliorer le transport collectif

La chercheuse de Concordia Anjali Awasthi met en lumière les avantages d’un classement des projets de transport durable envisagés par les municipalités
4 décembre 2018
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Anjali Awasthi, professeure adjointe à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de Concordia.
Anjali Awasthi, professeure adjointe à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de Concordia.

Quand il est question de repenser le transport en commun, il n’existe pas de solution universelle.

Certaines villes sont propices à l’implantation de monorails ou de tramways, tandis que d’autres bénéficieraient davantage de l’introduction d’une taxe d’embouteillage, de lignes de métro ou de circuits d’autobus supplémentaires, d’un réseau élargi de pistes cyclables, ou encore d’une meilleure offre de services d’autopartage.

Autrement dit, chaque ville a ses propres besoins. Or, comment les autorités décisionnelles compétentes peuvent-elles prioriser au mieux ces besoins?

Elles pourraient d’abord consulter Anjali Awasthi. Professeure adjointe à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de Concordia, la chercheuse a récemment publié un article dans la revue Transportation Research Part A: Policy and Practice où elle propose un système de classement des projets de transport durable.

La Pre Awasthi et ses collègues coauteurs ont classé trois projets déjà en cours dans la capitale du Luxembourg : l’introduction d’un tramway au centre-ville; la réorganisation des lignes d’autobus; et la mise en place d’un service de partage de véhicules électriques.

Reconfigurer l’ADN d’une ville en matière de transport est un puzzle d’une grande complexité, assorti de multiples intervenants et objectifs. Afin de cerner la meilleure option pour la ville de Luxembourg, Anjali Awasthi et son équipe ont recueilli les observations d’un comité de sept membres formé d’universitaires et de praticiens du ministère du Transport du Luxembourg.

Le comité a évalué le rendement de chaque option de transport collectif à la lumière d’une trentaine de critères qu’ils ont classés au moyen de cotes terminologiques allant de « très faible » à « très élevé ». Parmi ces critères, on trouvait par exemple des aspects économiques comme les coûts d’acquisition des terrains et d’infrastructure; l’incidence en matière de consommation de carburants fossiles; et les effets d’une réduction de la congestion sur le bien-être et la santé humaine.

La chercheuse a ensuite calculé les résultats au moyen d’une méthode d’aide à la décision multicritère fondée sur les solutions optimales.

Dans ce type d’approche, les options sont classées en fonction de leur degré de maximisation des objectifs. Par exemple, si le but est de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans leur ensemble, comment se classent les diverses options à cet égard?

« Ici, la meilleure solution n’a pas été retenue au hasard, explique la Pre Awasthi. C’est la meilleure parce que c’est celle qui a obtenu le score le plus élevé, si l’on tient compte de tous les paramètres étudiés. Ainsi, toute solution que nous évaluons est comparée à la meilleure possible. »

L’équipe a ensuite appliqué trois techniques différentes d’aide à la décision multicritère fondée sur les solutions optimales afin d’obtenir des classements relatifs des divers projets.

« Nous voulions vérifier si les résultats calculés au moyen d’une méthode concordaient ou non avec ceux obtenus par d’autres méthodes, précise la chercheuse. Or, après classement des trois projets à l’aide des trois méthodes, le tramway s’est révélé être la meilleure solution au regard des critères pris en compte. »

Le tramway s’est également avéré être le meilleur choix lorsque les critères étaient pondérés différemment. Ainsi, quand le comité accordait plus d’importance, disons, aux revenus qu’aux aspects sociaux et environnementaux, le tramway offrait tout de même un rendement supérieur.

L’étude a toutefois ses limites, fait remarquer la Pre Awasthi, à commencer par la très petite taille de l’échantillon.

« Bien entendu, plus le nombre de participants qui évaluent les critères est élevé, plus les résultats seront précis, indique-t-elle. Nous pourrions ainsi évaluer si l’emploi d’une équipe plus nombreuse modifie les résultats obtenus. »

La Pre Awasthi souligne en outre que ce sont les autorités municipales de Luxembourg qui ont fixé les paramètres. Il va de soi que si l’on doit mener une étude similaire dans une autre ville ayant des priorités différentes, les critères devront être adaptés en conséquence.

À son avis, cependant, cela devrait être assez simple.

« Il serait assez facile de transposer les mesures réalisées à Luxembourg dans le contexte d’une ville comme Montréal, affirme-t-elle. Nous avons seulement besoin d’un nouvel ensemble de données, d’une nouvelle liste de priorités et, peut-être, d’un plus grand nombre d’intervenants. »

Cette étude a bénéficié du soutien du CEPS/INSTEAD Luxembourg dans le cadre du projet MOEBIUS.


Lisez le compte rendu intégral de l’étude : Investigating ideal-solution based multicriteria decision making techniques for sustainability evaluation of urban mobility projects.
 

 

Contact

Patrick Lejtenyi
Conseiller Affaires publiques 
514 848-2424, poste 5068 
patrick.lejtenyi@concordia.ca
@ConcordiaUnews



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