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Les jeux vidéo peuvent aider à désinhiber les apprenants de l’anglais langue seconde, selon une nouvelle recherche

Le recours à un outil d’apprentissage numérique divertissant peut favoriser l’aisance d’expression et réduire l’anxiété en classe, montre une étude de Concordia
29 janvier 2019
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Jennica Grimshaw : « Les étudiants s’appliquaient davantage à réussir au jeu, au point d’en oublier les erreurs qu’ils faisaient. »
Jennica Grimshaw : « Les étudiants s’appliquaient davantage à réussir au jeu, au point d’en oublier les erreurs qu’ils faisaient. »

Quand on apprend une autre langue, la peur de s’exprimer à haute voix demeure sans aucun doute un des plus grands obstacles auxquels on doit faire face. Or, selon une nouvelle étude menée à l’Université Concordia, un petit jeu peut contribuer à détendre les nerfs et rendre l’apprentissage un peu plus facile.

Dans une étude dont le compte rendu a été publié récemment dans la revue Language Learning & Technology, la doctorante Jennica Grimshaw et Walcir Cardoso, professeur en sciences de l’éducation à la Faculté des arts et des sciences, ont examiné si le fait de jouer à un jeu sur appareil mobile avant le début des cours pouvait améliorer l’aisance à l’oral et la volonté de communiquer des apprenants. Conçu par le professeur Cardoso et un de ses collègues de Concordia, David Waddington, professeur agrégé en sciences de l’éducation, le jeu qu’ils ont retenu pour leurs recherches s’intitule Spaceteam ESL.

Chaque semaine durant six semaines, les chercheurs ont évalué deux groupes de francophones de souche possédant une connaissance de base ou intermédiaire de l’anglais, les faisant jouer à un jeu pendant 15 minutes avant leur cours de langue hebdomadaire. Un groupe jouait à Spaceteam ESL, tandis que le groupe témoin s’adonnait à des exercices classiques visant à favoriser l’aisance à l’oral – comme aller chercher de l’information manquante (par exemple, demander à quelqu’un comment se rendre à un cinéma).

Comme le précise Jennica Grimshaw, chaque joueur ouvrait le jeu sur son appareil mobile et recevait au hasard des instructions distinctes – mais dénuées de sens. « Si la directive était de “Tirer un poulet brun”, le joueur devait lire celle-ci à haute voix », explique-t-elle.

Puis, les coéquipiers de l’apprenant devaient exécuter l’instruction, aussi bizarre ou comique qu’elle puisse être, en manipulant des icônes sur leur propre appareil.

« Chaque joueur dispose d’un tableau de bord différent, et chacun reçoit des instructions différentes, poursuit-elle. Tous doivent donc être simultanément attentifs à ce qui est affiché sur leur écran, lire les directives à voix haute et écouter les instructions. Ça peut vite devenir assez intense, mais c’est une bonne chose! »

Walcir Cardoso, Jennica Grimshaw et David Waddington. Walcir Cardoso, Jennica Grimshaw et David Waddington.

L’aspect divertissant est important

Par leurs travaux, Jennica Grimshaw et Walcir Cardoso espéraient pouvoir répondre à deux questions importantes : Le fait pour les étudiants de « s’échauffer » en jouant à un jeu avant le début du cours a-t-il une incidence positive sur leur aisance à l’oral en anglais? Est-ce que jouer ainsi pourrait également contribuer à diminuer leur anxiété à l’idée de devoir parler en anglais? Il semble que oui, selon l’hypothèse avancée par les chercheurs.

En effet, après six semaines de tests, ils ont observé que les sujets du groupe de traitement réussissaient mieux que ceux du groupe témoin – mais pas dans tous les paramètres. Notamment, les chercheurs n’ont observé aucune amélioration significative dans le groupe de traitement au regard du nombre de syllabes par minute. Toutefois, ils ont largement constaté le sentiment que le jeu constituait un moyen efficace pour réduite l’anxiété et favorisait la pratique de la prononciation chez les participants.

« Je crois que l’aspect “divertissant” est important, souligne Jennica Grimshaw. L’effet réducteur sur l’anxiété était manifeste. Même si le jeu créait de la pression et du stress parce qu’il était minuté, les étudiants s’appliquaient davantage à y réussir, au point d’en oublier les erreurs qu’ils faisaient. »

« Il y a aussi l’effet de la rétroaction des pairs dont il faut tenir compte », ajoute la doctorante.

« Disons qu’un étudiant prononçait mal un mot. Il arrivait alors parfois qu’un coéquipier répète ce mot, ou le prononce différemment, simplement pour vérifier s’il s’agissait du mot exact. »

Pour Jennica Grimshaw, un des points forts de Spaceteam ESL reste son adaptabilité. On peut s’en servir pour aider tous les étudiants, peu importe leur niveau de maîtrise de la langue seconde, et pas seulement l’anglais, loin de là. D’ailleurs, il existe maintenant une version française du jeu.

L’étude vient en outre corroborer l’efficacité des jeux et de la technologie sur appareil mobile dans l’apprentissage des langues en général.

« Grâce à leurs possibilités infinies, mentionnent Jennica Grimshaw et Walcir Cardoso dans leur compte rendu, les jeux sur appareil mobile en contexte d’enseignement [d’une langue seconde] pourraient se révéler inestimables dans l’apprentissage et le perfectionnement des langues. »


Lisez le compte rendu intégral de l’étude :
Activate space rats! Fluency development in a mobile game-assisted environment.

 

Contact

Patrick Lejtenyi
Conseiller Affaires publiques 
514 848-2424, poste 5068 
patrick.lejtenyi@concordia.ca
@ConcordiaUnews



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