« Dans une école de gestion, les études de cas forment d’excellents outils d’application pratique »
Une étude de cas présentée à des fins pédagogiques dans une école de gestion est le récit d’une situation ou d’un problème qu’affronte réellement une organisation, explique Raymond Paquin, professeur agrégé de management à l’École de gestion John-Molson. Elle se fonde sur une recherche et est rédigée du point de vue de la personne qui s’efforce de trouver une solution.
Le Pr Paquin dirige l’initiative de publication d’études de cas, projet lancé en 2018 grâce au soutien du Décanat de l’École de gestion John-Molson, du Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures et du Centre d’études Bob-et-Raye-Briscoe en propriété d’entreprise.
L’initiative de publication d’études de cas appuie les membres du corps professoral de l’École de gestion John-Molson dans l’élaboration et la diffusion de nouvelles études de cas que l’établissement pourra mettre à profit sur une plus vaste échelle. L’initiative vient également en aide à toute personne qui, à l’Université Concordia, participe à l’enseignement ou à la rédaction d’études de cas.
« Un moyen idéal pour personnaliser un cours »
« Dans une école de gestion, les études de cas forment d’excellents outils d’application pratique, affirme le Pr Paquin. Elles permettent aux étudiants d’endosser fictivement un rôle décisionnel pour analyser une situation, prendre une décision et élaborer un plan d’action. »
Selon lui, les professeurs et les chargés d’enseignement de l’École de gestion John-Molson traitent souvent d’études de cas dans leurs cours. Du reste, il espère qu’un plus grand nombre d’entre eux envisageront la possibilité de rédiger leurs propres études de cas.
« La rédaction d’une étude de cas constitue un moyen idéal pour personnaliser un cours et mettre en relief ce qui importe aux yeux de l’enseignant, précise-t-il. L’exercice lui permet également de se pencher sur une entreprise digne d’intérêt. »
« À ce propos, poursuit-il, le milieu des affaires montréalais est aussi dynamique que fascinant. Il offre matière à l’élaboration de nouvelles études de cas – qui souvent se doublent de la visite en classe d’un décideur afin de raconter aux étudiants une expérience vécue. »
Financement, soutien rédactionnel et concours
Pour faciliter la rédaction et la publication d’études de cas enseignées à l’École de gestion John-Molson, les responsables de l’initiative de publication d’études de cas organisent chaque mois des ateliers de rédaction. Ils assurent aussi un financement et un soutien rédactionnel aux membres du corps professoral qui souhaitent élaborer de nouvelles études de cas en vue de les enseigner, supervisent des étudiants de niveau avancé dans la recherche préalable à toute étude de cas, puis dans la rédaction de celle-ci, et organisent un concours international de rédaction d’études de cas inédites, destinées à être enseignées.
Selon le Pr Paquin, ce concours favorise à plusieurs égards non seulement l’initiative de publication d’études de cas, mais l’École de gestion John-Molson dans son ensemble.
De fait, le concours fait pleins feux sur la question de la propriété d’entreprise considérée sous l’angle des affaires en général et de l’entrepreneuriat en particulier, propose un lieu d’échange et une date butoir aux membres du corps professoral qui envisagent de rédiger une étude de cas et contribue à l’expansion et à l’enrichissement de la bibliothèque d’études de cas. Parallèlement, il suscite l’intérêt au sein de l’École de gestion John-Molson et étend la renommée de celle-ci dans le monde entier.
Le concours tenu en 2019 a attiré des propositions venues des quatre coins du monde; plusieurs ont été formulées par des professeurs et des diplômés de l’École de gestion John-Molson. Bon nombre des études de cas présentées seront publiées dans les prochains mois, et ce, dans le cadre de la bibliothèque d’études de cas de l’établissement.
Par ailleurs, l’information relative au concours de rédaction d’études de cas qui se tiendra en 2020 sera diffusée d’ici quelques semaines.
Exercer un impact
L’initiative de publication d’études de cas a déjà généré des retombées. Ainsi, une cinquantaine de membres du corps professoral et une vingtaine d’étudiantes et d’étudiants ont participé à des activités organisées dans le cadre de l’initiative. De plus, dix nouvelles études de cas préparées par des professeurs de l’École de gestion John-Molson et destinées à y être enseignées ont été publiées. Cinq de plus font actuellement l’objet de révisions, tandis que plusieurs autres sont en cours d’élaboration.
« Pour les membres du corps professoral, la publication d’études de cas constitue un bon moyen d’exercer un impact plus direct par l’intermédiaire de leurs cours, signale le Pr Paquin. De même, cette activité soulève beaucoup d’intérêt chez les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs. En effet, ils considèrent l’enseignement d’études de cas comme un complément idéal aux projets de recherche plus classiques. »
Il ajoute que les étudiants du premier cycle – mais de niveau avancé – voient dans la possibilité d’occuper un poste d’assistanat de recherche et de contribuer à l’élaboration d’une étude de cas une excellente occasion de se distinguer sur le marché du travail.
« Je veux que mes étudiants se reconnaissent dans les études de cas »
Cheryl Gladu, chargée d’enseignement et doctorante dans le cadre du programme d’études individualisées de Concordia, souligne que l’initiative de publication d’études de cas l’a incitée à s’exercer davantage à la rédaction de ce type de documents. Après avoir récemment fait paraître sa première étude de cas, elle en a déjà soumis une deuxième pour approbation.
« Je me suis familiarisée avec une approche plus structurée aux fins de l’élaboration et de la rédaction d’études de cas, précise-t-elle. En outre, j’ai eu l’occasion de soumettre quelques ébauches d’études de cas à l’analyse de rédacteurs et de formateurs chevronnés dans ce domaine. »
« Plus particulièrement, les ateliers mensuels proposent un système de soutien des plus favorables aux rédacteurs d’études de cas aussi novices que je l’étais », continue-t-elle.
À son avis, l’enseignement d’études de cas revêt un aspect crucial. En effet, cet exercice favorise la tenue de discussions plus complexes et plus approfondies en classe. Il s’accompagne de l’apport d’exemples concrets auxquels les étudiants peuvent appliquer des abstractions théoriques.
Cheryl Gladu insiste sur un point : les études de cas présentées en classe doivent refléter la diversité du monde des affaires d’aujourd’hui.
« Par exemple, j’aime recourir à des études de cas où figurent des femmes occupant des postes de décision ou qui traitent d’entreprises dirigées par des personnes issues d’horizons variés », indique-t-elle.
« Je veux que chacune et chacun de mes étudiants se reconnaissent dans les études de cas, poursuit-elle. Quand je ne dispose pas de l’étude d’un “cas parfait”, je m’efforce de la rédiger moi-même. Si 10 % des professeurs de l’École de gestion John-Molson faisaient leurs propres études de “cas parfaits”, nous pourrions puiser dans une vaste gamme d’études de cas aussi passionnantes que diversifiées. »
Apprenez-en davantage sur l’initiative de publication d’études de cas.