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Une étude de l’Université Concordia compare les problèmes de comportement des élèves du primaire et du secondaire

Selon Elizabeth Olivier, pour aider les enfants à réussir, des problèmes différents nécessitent des solutions différentes
10 novembre 2020
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Jusqu’à un tiers des élèves inscrits à l’école ordinaire présentent une forme de trouble d’adaptation comportemental. Ces troubles sont habituellement qualifiés d’extériorisés (hyperactivité, inattention, opposition et défiance) ou d’internalisés (anxiété et dépression). Peu importe leurs symptômes, ils peuvent entraîner jusqu’à 30 pour cent d’écart entre les taux d’obtention du diplôme d’études secondaires des élèves qui en souffrent et les autres.

Une nouvelle étude menée par une équipe de recherche de l’Université Concordia se penche sur les problèmes comportementaux de deux groupes d’élèves – un au primaire et l’autre au secondaire – pour en observer les interactions durant deux stades du développement distincts.

Les auteurs principaux de l’étude sont Elizabeth Olivier, chercheuse postdoctorale, et Alexandre Morin, professeur de psychologie et responsable du Substantive Methodological Synergy Research Lab. Isabelle Archambault et Jessika Langlois de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et Kristel Tardif-Grenier du Département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec en Outaouais y ont aussi participé.

Les auteurs concluent que les comportements d’extériorisation compromettent l’engagement des élèves tout au long du parcours primaire et secondaire, tandis que les comportements d’internalisation tendent à évoluer au fil des ans. Les comportements d’internalisation, plus prononcés chez les filles que chez les garçons, et tout particulièrement l’anxiété, minent l’engagement des jeunes enfants. Parallèlement, les adolescents aux prises avec la dépression sont plus susceptibles de décrocher.

Young smiling woman with long brown hair in blue shirt Elizabeth Olivier

À chaque âge ses problèmes? Pas toujours.

Les données de l’étude ont été recueillies en deux phases auprès de populations distinctes, à plusieurs années d’intervalle.

La première a été menée par Mme Archambault en novembre 2011, auprès de 1 036 élèves de la troisième à la sixième année de la Montérégie, au Québec. La majorité d’entre eux étaient blancs et francophones et appartenaient à la classe moyenne. Les élèves ont rempli des questionnaires afin d’évaluer leurs propres niveaux d’internalisation et d’engagement général, tandis que leurs enseignants évaluaient leurs comportements d’extériorisation et leur réussite en classe.

La deuxième phase a été réalisée par Mme Tardif-Grenier auprès d’un groupe de 1 011 élèves de première et deuxième secondaire à Montréal, dont les deux tiers étaient des immigrants de première ou de deuxième génération. Cette démarche a eu lieu à l’automne 2018. Les élèves de ce groupe devaient autoévaluer leurs comportements et leur engagement.

« Nous savons que les comportements d’extériorisation et d’internalisation constituent des facteurs de risque quant à l’engagement scolaire, et quant à la participation en classe et à la volonté d’apprendre, explique Mme Olivier. Mais nous ne savons pas comment ces facteurs évoluent entre la préadolescence et l’adolescence. »

Pour des plans d’intervention créatifs

Mme Olivier croit que cette étude peut aider les enseignants et les établissements scolaires à soutenir les élèves présentant ces traits de caractère tout au long de leur éducation.

« Même s’il ne s’agit pas d’une étude longitudinale, les résultats peuvent nous aider à créer des plans d’intervention et à nous concentrer sur les facteurs de risque », affirme-t-elle.

« Nous voulons mettre l’accent sur les comportements d’extériorisation durant toute la scolarité, mais nous aimerions aussi modifier notre façon de repérer les enfants présentant un risque en raison de comportements d’internalisation. Chez les jeunes enfants, l’anxiété est problématique, tandis que, chez les plus vieux, la dépression peut se transformer en problème plus grave qui deviendra un facteur de risque. »

Dans la littérature actuelle, peu d’articles comparent et évaluent les problèmes de comportement des élèves du primaire et du secondaire. Mme Olivier affirme que la présente étude jette un regard plus large sur les effets de ces problèmes à différents stades du développement des élèves, en particulier à l’approche de l’adolescence, une période où les facteurs de risque liés à l’engagement s’intensifient.

« Si nous nous concentrons sur une seule période du développement, nous en tirerons des conclusions très importantes, mais elles ne s’appliqueront pas nécessairement à la période suivante », souligne-t-elle.

« La même chose se produira si nous n’étudions qu’un type de problème de comportement. En étudiant tous les problèmes ensemble, nous constatons qu’un comportement en particulier pose un risque tout au long du développement, alors que les autres évoluent. Et tout cela a bien du sens : après tout, les adolescents n’ont pas les mêmes préoccupations que les préadolescents. »

Les auteurs ont bénéficié d’un financement et de subventions provenant de l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans, du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FQRSC).

 

Lire l’article cité : « Internalizing and Externalizing Behavior Problems and Student Engagement in Elementary and Secondary School Students. »

 



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