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Ouverture imminente du premier centre d’art autogéré autochtone au Québec

Cofondé majoritairement par des membres de la communauté de Concordia, daphne se veut un espace de rencontre communautaire et un moyen de faire connaître des artistes de la marge
15 décembre 2020
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Photo gauche : Itapkecin, par Catherine Boivin, 2018. | Photo de droite : Half n’ Half, par Kaia’tanoron Dumoulin Bush, 2018.
Photo gauche : Itapkecin, par Catherine Boivin, 2018. | Photo de droite : Half n’ Half, par Kaia’tanoron Dumoulin Bush, 2018.

Quatre artistes autochtones s’apprêtent à lancer daphne – un centre d’art autogéré autochtone, à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal.

Hannah Claus et Nadia Myre (M. Bx-arts 2002), toutes deux professeures adjointes d’arts plastiques à l’Université Concordia, Skawennati (B. Bx-arts 1992, Dipl. 2e cycle 1996) et Caroline Monnet en sont les cofondatrices. Elles ont créé ce centre d’art sans but lucratif pour répondre aux besoins des artistes autochtones – tant émergents qu’en milieu de carrière, ou établis. Expositions et programmes connexes, ateliers, résidences d’artistes et initiatives de conservation sont les outils qu’elles utiliseront pour remplir cette mission. Lori Beavis (M.A. 2006, Ph. D. 2016) est la directrice générale de daphne.

Le centre est ainsi nommé en l’honneur de l’artiste Daphne Odjig, membre de la nation Anishinaabe (Odawa et Potawatomi), qui a été une des premières artistes autochtones de l’époque contemporaine à créer un espace similaire. Axé sur le renforcement communautaire, le centre vise à encourager une culture de paix par l’entremise d’une réflexion critique et d’un échange respectueux entre pairs et publics autochtones et non autochtones.

Outre la programmation d’expositions, daphne prévoit la tenue de rencontres communautaires à intervalles réguliers – cercles de perlage, groupes de lecture, projections de films, conférences d’artistes et de conservateurs, festins – qui, selon les cofondatrices, permettront aux gens de participer à des discussions critiques du point de vue du monde autochtone.

Mishtamishk, par Sonia Robertson, 2018.

Un rêve devenu réalité

Les artistes autochtones rêvent d’avoir leur propre centre autogéré à Montréal depuis très longtemps », souligne l’artiste multimédia Skawennati. « Enfin, les planètes se sont alignées pour que ce rêve devienne réalité. »

En 2018, les artistes cofondatrices du centre se sont réunies pour préparer la concrétisation de leur projet. À la suite de sa constitution officielle en 2019, l’équipe de daphne a embauché Lori Beavis au poste de directrice et s’est vue accorder une subvention du Conseil des arts du Canada pour le financement de leur première année de programmation.

« Je suis ravie de pouvoir collaborer avec ces quatre femmes extraordinaires et de les aider à mettre leur vision en lumière », affirme Lori Beavis. « daphne sera un espace à la fois tourné vers le monde et ancré dans les méthodes et les façons d’être autochtones. »

Aux dires des cofondatrices, des quelque 60 centres d’art autogérés au Québec, daphne est le premier dont la direction est autochtone.

« L’idée s’est imposée collectivement », explique Nadia Myre, artiste interdisciplinaire et titulaire d’une chaire de recherche du Canada en pratique de matériaux autochtones à l’Université Concordia. « À mon avis, il est extrêmement important que nous disposions d’un espace qui soit le reflet de ce que nous sommes et du type de travail que nous voulons faire. »

« Nous avons besoin de nos communautés artistiques autochtones »

Le programme de la prochaine année a été conçu pour tisser des liens entre artistes et conservateurs, de même que pour faciliter la rencontre du public avec l’art autochtone contemporain.

« La raison d’être de daphne réside dans la création d’un havre où il sera possible de faire croître, de valider et de diffuser l’art autochtone, de travailler en harmonie et de combler le fossé entre les cultures, afin d’espérer une franche réconciliation », souligne Caroline Monnet, artiste multidisciplinaire indépendante et cinéaste.

Dans le cadre de son mandat, le centre accordera la priorité aux expositions solos afin de faire connaître et de soutenir les artistes et leur travail.

« Pour tout artiste, la communauté revêt une grande importance. Toutefois, les artistes autochtones des régions urbaines qui vivent et travaillent dans des espaces principalement non autochtones sont particulièrement vulnérables », fait remarquer Hannah Claus, qui est artiste transdisciplinaire. « Faire partie d’une communauté artistique autochtone m’a aidée à trouver ma voix, alors que d’autres sont contraints à garder le silence. Nous avons besoin de nos communautés artistiques autochtones. »

Au cours de la première année d’activité de daphne auront lieu quatre expositions solos mettant en vitrine des artistes autochtones du Québec : Teharihulen, Catherine Boivin, Sonia Robertson et Kaia’tanoron Dumoulin Bush.

L’équipe de daphne ajoute qu’elle travaille à intégrer davantage d’artistes autochtones québécois d’expression française dans les conversations publiques sur l’art.

Les cofondatrices mènent actuellement une campagne de financement sur GoFundMe, dont l’objectif est d’amasser 25 000 $ d’ici le 21 décembre 2020. Les fonds recueillis aideront à meubler le nouvel espace d’exposition dont l’ouverture est prévue en 2021.

 

Les coordonnées exactes de daphne, nouveau centre d’art autogéré autochtone à Montréal, seront révélées au cours des prochaines semaines, parallèlement à la mise en ligne d’un site Web. Entre-temps, nous vous invitons à visiter les pages Facebook et Instagram de daphne pour obtenir plus d’information.



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