Les étudiants du programme droit et société de Concordia voient de plus près le système juridique
Le premier groupe d’étudiants et étudiantes à participer au programme de la Cour du Québec de l’Université Concordia a été honoré lors d’une cérémonie officielle tenue le 3 mai au palais de justice de Montréal. Chacun s’est vu remettre une attestation de réussite signée par Pascale Sicotte, doyenne de la Faculté des arts et des sciences de Concordia, et un représentant de la cour.
« Malgré les obstacles posés par la pandémie de la COVID-19, les étudiants et les juges participants ont achevé la première année du programme », souligne le juriste en résidence de Concordia, Morton Minc (B.A. 1967). « Je suis très heureux de pouvoir célébrer les réalisations de ces étudiants et étudiantes, et je ne doute aucunement que cette expérience leur servira tout au long de leur vie. »
Morton Minc a conçu le programme en partenariat avec la Cour du Québec afin de permettre aux étudiants d’observer par eux-mêmes le système juridique.
Les participants et participantes assistent aux audiences, discutent des cas et s’immergent dans l’environnement des salles d’audience, avec les conseils de juges chevronnés.
« C’est une véritable expérience en coulisse », affirme Gelu Balan, étudiant à la majeure en science politique et à la mineure en droit et société. « Comme les intervenants de la salle d’audience – juges, avocats et accusés – changent chaque jour, l’environnement est extrêmement dynamique, voire même parfois chaotique. »
Cela peut être intense aussi, poursuit l’étudiant, se souvenant en particulier d’instants où il a vu la vie de gens changer, pour le meilleur ou pour le pire.
« C’est très sérieux, non seulement pour les auteurs d’un crime ou les accusés, mais aussi pour les personnes qui prennent les décisions. Les juges ont une immense responsabilité entre les mains. »
Gelu Balan savait que le programme lui donnerait accès à des compétences et à une expérience uniques qu’il ne pourrait pas acquérir autrement. « C’est une occasion en or pour quiconque s’intéresse au droit criminel », commente-t-il.
L’étudiant, qui obtiendra son diplôme en juin, a été accepté au programme de droit de l’Université McGill à l’automne. Il estime que le programme de la Cour du Québec l’a doté d’une compréhension, d’une inspiration et d’un respect nouveaux à l’égard de la profession juridique.
« Une meilleure compréhension des enjeux auxquels nous faisons face en tant que société »
La juge à la Cour du Québec Annie Savard, qui participe au programme, comprend l’expérience de Gelu Balan.
« Quand j’étais à l’université, j’ai aussi eu l’occasion d’aller à la cour et j’ai tellement aimé cela que je suis restée dans le milieu, d’abord à la Direction de la protection de la jeunesse, puis à la Chambre de la jeunesse, où je suis aujourd’hui », témoigne-t-elle.
« Quel que soit le cheminement de carrière que finissent par choisir les étudiants, ce programme permet de mieux comprendre tous les enjeux auxquels nous faisons face en tant que société : violence, santé mentale, tensions raciales. Cela leur permet également de mieux comprendre la situation des personnes vulnérables, et les expose aux questions d’ordre psychologique et social. »
Après avoir achevé le programme de la Cour du Québec, Maire Dowdall, étudiante de troisième année à la majeure en histoire, est plus motivée que jamais à fréquenter une école de droit.
« Les avocats et les juges que j’ai rencontrés sont des professionnels incroyablement travaillants, se souvient-elle. Ils se dévouent à tous leurs cas. J’admire ces qualités et espère les cultiver moi-même un jour. »
L’intérêt de Maire Dowdall pour l’histoire et le droit criminel l’a motivée à s’inscrire à une mineure en droit et société, puis à présenter une demande d’admission au programme de la Cour du Québec. Comme Gelu Balan, elle affirme que les journées à la cour ne se ressemblent jamais. « Mais c’est ce qui rend cette expérience stimulante! »
L’étudiante ne pouvait pas laisser passer cette occasion d’assister à des procès et d’échanger en personne avec un juge. « C’est vraiment formidable que ce programme soit offert à des étudiants et étudiantes du 1er cycle de Concordia qui ne sont même pas en droit. »
En plus d’aiguiser sa pensée critique et son souci du détail, le programme lui a donné une nouvelle appréciation du décorum et de la discipline. « Toutes ces compétences sont extrêmement utiles dans ma vie professionnelle et personnelle », ajoute Maire Dowdall.
« S’impliquer en première ligne et être témoin des coulisses du milieu constituent des expériences très puissantes », explique le juge de la Cour du Québec Stéphane Davignon, autre collaborateur du programme. « Il s’agit d’aller au-delà de ce qu’on voit et de ce qu’on entend pour réellement comprendre les questions en jeu, la prise d’une décision et la chose précise qui doit être décidée. »
Apprenez-en plus sur le programme de juriste en résidence de l’Université Concordia.