Eloïse Fairbank, étudiante à Concordia, reçoit une bourse d’études supérieures du Canada en l’honneur de Nelson Mandela
« Plus nos enfants sont en santé, plus la société le sera aussi », affirme Eloïse Fairbank.
Cette conviction motive les recherches de la doctorante sur le soutien social et son incidence sur la santé des enfants. Eloïse Fairbank (B.A. 2018, M.A. 2020), qui fait des études de doctorat en psychologie clinique, est la dernière membre de la communauté de Concordia à recevoir la bourse d’études supérieures du Canada en l’honneur de Nelson Mandela.
Créée en 2013 en hommage à Nelson Mandela, cette bourse vise à soutenir les étudiants et les étudiantes des cycles supérieurs qui mènent des recherches dans un ou plusieurs des cinq domaines que le leader sud-africain a défendus de son vivant : unité nationale, démocratie, liberté et droits de la personne, leadership, participation des enfants à la société, et santé des enfants.
Titulaire d’une bourse de doctorat du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), Eloïse Fairbank a remporté cet honneur supplémentaire pour son projet de recherche intitulé « An International Comparison of ‘Social Hygge’ as a Predictor of Child Well-Being: Societal Differences in ‘Social Coziness’ ».
Le mot hygge, d’origine danoise, se traduit par « confort ». En explorant les liens entre l’inégalité sociale, le hygge social et le bien-être des enfants dans différents pays, la chercheuse inaugure une approche novatrice qui va au-delà des mesures traditionnelles du soutien social apporté par la famille, les pairs, les enseignants et les enseignantes.
« Chez les enfants, le bien-être psychologique peut avoir une incidence à long terme sur de nombreux plans »
Parlez-nous des travaux de recherche qui vous ont valu de recevoir cette bourse.
Eloïse Fairbank : Ma recherche doctorale porte sur la mesure du soutien social chez les jeunes en lien avec la santé des enfants. Le soutien social est la perception ou l’émotion qu’on éprouve quand on se sent apprécié et pris en charge par autrui. Un plus grand soutien social est associé à une santé et un bien-être accrus. La plupart des travaux de recherche sur le soutien social offert aux enfants portent sur les sources de soutien dans le réseau de l’enfant, comme ses parents, ses pairs, ses enseignants ou ses enseignantes.
Mais il faut aussi adopter une approche globale pour évaluer le soutien social : l’identité de la personne qui apporte du soutien à l’enfant importe-t-elle, du moment qu’il y a soutien? Les avantages découlant du soutien social sont-ils cumulatifs? Comment cette association diffère-t-elle d’un pays à l’autre, et dans quelle mesure est-elle liée à l’inégalité des revenus?
Je tente de répondre à ces questions en proposant une approche multidimensionnelle qui aborde le soutien comme facteur de prévision de la santé et du bien-être des enfants. Il est important de souligner que ces résultats pourraient inspirer des interventions visant à stimuler le soutien social et la santé des jeunes à l’échelle de la société.
Pourquoi avez-vous choisi ce sujet?
EF : Pendant mes études secondaires et universitaires, j’ai travaillé comme entraîneuse de gymnastique pour enfants et j’ai commencé à m’intéresser à cette clientèle. Je voulais comprendre leur façon de penser et pourquoi ils sont comme ils sont.
C’est ainsi que je me suis intéressée à la psychologie de l’enfant et que j’ai entrepris mes études dans ce domaine. Mon intérêt particulier pour le soutien social et la santé des enfants est apparu quand je travaillais comme bénévole au Laboratoire de santé publique pédiatrique en psychologie (PPHP). J’y ai découvert le projet EPOCH (Elucidating Pathways of Child Health Inequalities) et je m’y suis familiarisée avec la recherche sur les déterminants sociaux de la santé, comme le statut social et les inégalités de revenu.
Chez les enfants, le bien-être psychologique peut avoir une incidence à long terme sur de nombreux plans. Il faut donc prendre conscience des obstacles que certains enfants peuvent rencontrer pour accéder aux soins et au soutien. Pour les enfants comme pour les adultes, nous devons continuer de voir les soins en santé mentale comme une priorité. Plus nos enfants sont en santé, plus la société le sera aussi.
Pourquoi avez-vous choisi Concordia? Comment se déroule votre expérience?
EF : J’ai commencé mon baccalauréat en 2014 avec une double majeure spécialisée en psychologie et en études de l’enfant, deux programmes qui étaient directement liés à mon intérêt pour la psychologie de l’enfant. Pendant mes études de premier cycle, j’ai commencé à faire du bénévolat et j’ai ensuite travaillé au laboratoire PPHP avec Jennifer McGrath (directrice du laboratoire et professeure de psychologie).
Le laboratoire étudie la relation entre la santé psychologique et la santé physique des jeunes, ainsi que les déterminants sociaux de la santé comme le statut socio-économique.
J’ai adoré le travail et la dynamique du laboratoire PPHP, et j’ai décidé d’y rester pour mes études de maîtrise et de doctorat. Jennifer McGrath est une chercheuse innovatrice et une mentore exceptionnelle. Le programme de psychologie clinique offre des occasions de recherche et de formation excellentes et variées qui m’ont permis de m’épanouir non seulement comme étudiante, mais aussi comme personne, et ce, tout au long de mes études.
Quels sont vos autres projets pour les prochains mois et les prochaines années?
EF : En tant qu’étudiante du programme de psychologie clinique, je suis une formation en psychothérapie et en évaluation tout en effectuant mes recherches doctorales. Cet automne, je suis très heureuse de commencer un stage aux Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw de Montréal, où je travaillerai avec des enfants et des adolescents. Je compte obtenir mon diplôme dans quelques années et exercer le métier de psychologue pour enfants au sein de la communauté.
Outre mes recherches et mon travail clinique, j’ai fondé le comité MAPS (Mentorship Among Psychology Students). Cette organisation étudiante, qui fait partie de l’Association des étudiantes et des étudiants des cycles supérieurs en psychologie, vise à rapprocher les étudiants de premier cycle des étudiants des cycles supérieurs au sein du département.
Avez-vous des conseils à donner aux autres étudiants et étudiantes des cycles supérieurs pour les aider à préparer des demandes de bourses?
EF : Rédigez une demande de bourses qui porte sur une question qui vous passionne vraiment! Ainsi, vous aurez beaucoup plus de plaisir à rédiger, et votre demande sera probablement meilleure dans l’ensemble.
Visez une demande équilibrée selon tous les critères évalués par les organismes de financement : la recherche, le leadership, les études et la formation. Ce qui vous fait défaut dans un domaine peut être compensé ailleurs.
Avant de soumettre la demande, demandez à votre directrice ou votre directeur de recherche ainsi qu’à vos pairs de vous donner leur avis. Vous pouvez par exemple organiser une soirée de relecture par les pairs avec des membres de votre laboratoire ou de votre cohorte.
Ne vous découragez pas si vous n’obtenez pas de financement après votre première demande. Quand on étudie aux cycles supérieurs, il faut s’attendre à se voir refuser une majorité de bourses.
Renseignez-vous sur l’École des études supérieures et le Département de psychologie de Concordia.