Kim Richardson, véritable sommité de la musique au Canada, enseigne le chant à l’Université Concordia
Son nom n’est peut-être pas connu de tous, mais sa voix l’est assurément : Kim Richardson est l’une des plus grandes chanteuses du Canada. Cette choriste et chanteuse de studio très demandée a chanté aux côtés de nombreux artistes, de Céline Dion à Corey Hart, en passant par Barry White et Stevie Wonder.
Fille de la célèbre actrice et chanteuse canadienne, Jackie Richardson, elle est devenue à son tour une figure éminente du milieu musical. Elle donne actuellement des cours privés de jazz vocal au Département de musique de Concordia.
« L’année dernière, un de mes bons amis m’a suggéré de soumettre ma candidature pour remplacer Madeleine Thériault, une professeure de jazz vocal réputée qui prenait sa retraite », raconte Mme Richardson, qui donne des cours de chant privés depuis 2014.
« J’avais déjà donné des cours de maître dans des universités, mais je n’avais encore jamais fait de telle démarche. En guise d’audition, j’ai donné un cours de chant d’une heure à un étudiant sur Zoom. J’ai été embauchée 20 minutes plus tard. »
Pour le trimestre d’automne 2021, Mme Richardson a enseigné à trois étudiants. Ce trimestre-ci, elle en a deux.
Kim Richardson souhaite transmettre le même message à tous ses étudiants et étudiantes. « L’important, c’est de ne pas se prendre la tête. La pression est déjà tellement forte pour que tout soit parfait », explique-t-elle.
« Par exemple, lorsqu’un étudiant finit de chanter une chanson, je lui demande de la chanter de nouveau. Si cette personne la chante exactement de la même manière, qu’est-ce que cela me révèle sur elle? Se concentre-t-elle uniquement à chanter les bonnes notes ou ne ressent-elle pas l’énergie émotionnelle qui se dégage de la chanson? », ajoute-t-elle.
« Je dis toujours que, tant qu’à chanter, aussi bien croire en ce qu’on chante. Il faut ressentir les émotions soi-même avant que quelqu’un d’autre puisse les ressentir. Il s’agit de vivre des émotions et de créer une ambiance. »
« Je sens que j’ai le devoir de transmettre mes connaissances à la prochaine génération. »
Ces conseils sont le fruit de l’expérience personnelle de Mme Richardson, lauréate de trois prix Juno. Sa chanson He’s My Lover lui a valu un prix Juno en 1985 dans la catégorie Chanteuse la plus prometteuse, alors qu’elle n’avait que 19 ans.
Elle a également présenté son propre spectacle solo sur l’immense scène extérieure du Festival international de jazz de Montréal en 2007, joué le rôle de Motormouth Maybelle dans la production montréalaise à succès de Hairspray, une comédie musicale lauréate d’un prix Tony, et joué dans une reprise de la célèbre comédie musicale de Broadway, Ain’t Misbehavin, présentée au Centre Segal des arts de la scène en 2013.
Depuis qu’elle a chanté les hymnes nationaux des États-Unis et du Canada lors de l’ultime match des Expos de Montréal au Stade olympique le 29 septembre 2004, Kim Richardson chante régulièrement les hymnes lors des parties à domicile des Alouettes et des Canadiens. Les spectacles qu’elle donne dans sa ville adoptive de Montréal font constamment salle comble.
Comment a-t-elle vécu sa jeunesse dans l’ombre de sa mère vedette du show-business? « J’ai déménagé de Toronto à Montréal parce que, pour réussir dans le métier, je devais avoir ma propre voix », raconte-t-elle.
« Les gens comparaient toujours ma voix à celle de ma mère. J’avais beaucoup de pression, mais en m’établissant à Montréal, j’ai pu développer mon propre style. »
Ce changement de décor a permis à Mme Richardson de briller d’elle-même. « Ma mère m’a toujours dit de ne rien faire à moitié, de rester fidèle à moi-même et de faire preuve d’humilité, car il y aura toujours quelqu’un d’autre qui peut chanter, danser ou jouer mieux que moi », affirme-t-elle.
Mme Richardson enseigne désormais ces mêmes leçons à Concordia. Et elle continue de donner au suivant, comme lorsqu’elle a embauché quatre choristes pour son concert à l’occasion du Festival de jazz.
C’était une expérience merveilleuse, d’autant plus que j’avais rencontré ces quatre femmes lors d’une classe de maître que j’avais donnée dans un cégep à Drummondville », se réjouit-elle.
« Elles ont été exceptionnelles, et nous étions toutes très fières. Honnêtement, je sens que j’ai le devoir de transmettre ce que j’ai appris aux jeunes de la génération suivante pour qu’ils puissent bâtir leur carrière sur des assises solides. »
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