Le Bureau de l’engagement communautaire de Concordia participe à une initiative conjointe dans des établissements scolaires autochtones
Le Bureau de l’engagement communautaire de Condordia s’est associé au Musée McCord à Montréal et à l’initiative numérique autochtone Uhu labos nomades pour mettre sur pied un nouveau projet éducatif avec de jeunes Autochtones.
L'initiative UMITEMIEU sera axée sur l'introduction de la photogrammétrie numérique - l'extraction d'informations 3D à partir de photographies - et sur la création de collections éducatives virtuelles par et pour cinq communautés autochtones du Québec.
Tout au long de l’année, et selon les mesures sanitaires, une équipe parcourra le Québec à la rencontre de jeunes à Wendake, Unamen Shipu, Manawan, Kuujjuarapik et Kangiqsualujjuaq pour animer une série d’ateliers.
Une expérience numérique en temps réel
Le cœur de l'activité repose sur l'interaction que les jeunes auront avec des objets physiques et virtuels en découvrant la photogrammétrie.
Stéphane Nepton est Abénaquis-Innu et cofondateur, avec Andrea Gonzalez, de Uhu labos nomades. Stéphane Nepton animera les ateliers qui permettront aux élèves de créer des croquis virtuels en 3D, tout en découvrant les arts numériques.
« Nous enseignons aux élèves comment prendre des photos en 3D, comment les transformer en hologrammes et comment les réutiliser à l’aide de diverses méthodes. Puis, toutes ces images sont compilées pour créer un catalogue virtuel », explique Stéphane Nepton.
À la fin des ateliers, chaque établissement scolaire aura sa propre collection unique. « Toutes les images en 3D créées par les élèves et tous les contenus générés à partir des objets demeureront la propriété des établissements scolaires et pourront être réutilisés à des fins éducatives », ajoute-t-il.
Pour Stéphane Nepton, ce projet est l’occasion de partager sa passion avec cette nouvelle génération et de davantage pousser les jeunes Autochtones à faire leurs premiers pas dans le secteur numérique.
« Les collectivités autochtones sont sous-représentées dans le domaine, pourtant, il y a beaucoup de belles occasions, surtout dans le secteur des jeux vidéo », souligne-t-il. « J’espère que nous pouvons piquer leur curiosité et les amener à envisager une carrière dans le secteur des arts numériques. »
Tisser des liens avec des gardiens du savoir
Près de quinze objets provenant de la collection Cultures autochtones et de la collection éducative du Musée McCord sont utilisés pour ce projet. Pour pleinement atteindre leurs objectifs, des membres de l’équipe ont mené des recherches approfondies pour trouver toute l’information possible à propos de chaque objet.
Pour ce faire, ils ont fait appel à Emilio Wawatie, étudiant à l’Université Concordia et conteur algonquin-anishnabe de Lac-Barrière et de Kitigan Zibi. Emilio Wawatie s’est joint au BEC en tant que stagiaire et participe au projet depuis le printemps 2021.
« Véritablement comprendre un objet aurait été très difficile sans la contribution des Aînés », fait-il remarquer.
Ils ont fait appel aux Aînés et aux Gardiens du savoir des communautés participantes pour aider à lever le voile sur l’histoire et les significations culturelles de certains des objets.
« Nous pouvons beaucoup apprendre de ce que nous retrouvons dans la documentation, mais rencontrer les Aînés, discuter avec celles et ceux qui détiennent les savoirs et connaissent les significations culturelles et spirituelles d’un objet consolide profondément les apprentissages tirés des écrits », explique Emilio Wawatie.
« S’adapter au fur et à mesure que le projet avance »
Le projet a pu voir le jour grâce à une subvention du ministère de la Culture et des Communications, accordée après l’entrée en vigueur des mesures de distanciation physique liées à la COVID-19.
« Nous devions trouver de nouvelles façons de rendre les collections du musée accessibles aux étudiants », raconte Leïla Afriat, chargée de projets, Action éducative, citoyenne et culturelle au Musée McCord. « Grâce à UMITEMIEU, nous apportons les objets dans les établissements scolaires, dans les communautés, et nous créons également un espace de collaboration avec les étudiants et les Aînés pour générer du contenu éducatif et révélateur ».
En raison du contexte unique et de la culture de chaque communauté, les ateliers sont élaborés sur mesure pour atteindre les objectifs d’apprentissage de chaque établissement scolaire, indique Geneviève Sioui, coordonnatrice de l’engagement communautaire autochtone du BEC.
« Pour véritablement atteindre notre objectif et faire de ce projet une réussite, nous adoptons une approche très flexible », ajoute-t-elle. « Notre philosophie est de faire preuve d’une extrême agilité pour nous adapter au fur et à mesure que le projet avance afin de respecter les valeurs de chaque communauté et de faire passer ses besoins en premier ».
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