Le centre Arts in Health de Concordia lance un projet pilote offrant des services de thérapie par les arts aux nouveaux arrivants
Le centre Arts in Health de l’Université Concordia a lancé son premier projet pilote en collaboration avec le Centre de réfugiés, le Centre de thérapie de Montréal et le Musée des beaux-arts de Montréal.
Étudiante à la maîtrise en art-thérapie à l’Université, Jude Ibrahim dirige le projet, qu’elle a mis sur pied dans le cadre de son stage. Elle entendait fournir aux personnes immigrantes et réfugiées des services de santé mentale positifs et culturellement pertinents en développant un stage en art-thérapie en partenariat avec le centre Arts in Health, le Centre de thérapie et le Musée des beaux-arts.
Le Centre de réfugiés a quant à lui facilité l’aiguillage direct des nouveaux clients vers les partenaires.
Les deux principaux volets consistaient à offrir, d’une part, des séances individuelles d’art-thérapie à court terme aux personnes immigrantes et réfugiées par l’intermédiaire du Centre de thérapie, et d’autre part, des séances de groupe d’art-thérapie aux mères nouvelles arrivantes au Musée des beaux-arts. Les clients des deux programmes ont aussi reçu gratuitement des trousses d’art livrées à domicile.
Rebecca Murray (M. Bx-arts 2001), diplômée de Concordia en art-thérapie, dirige le Centre de thérapie de Montréal, tandis que Stephen Legari (B. Bx-arts 1996, M.A. 2011) est responsable du programme d’art-thérapie du Musée des beaux-arts de Montréal.
« Les nouveaux arrivants et les réfugiés doivent faire face à toutes sortes d’obstacles et de barrières au long de leur migration forcée, affirme Jude Ibrahim. L’accumulation de ces expériences difficiles met leur santé mentale et leur bien-être à rude épreuve. »
L’étudiante explique que l’adaptation aux systèmes de santé et de santé mentale lors d’une réinstallation s’avère fort complexe, notamment quand on y ajoute les restrictions en matière d’assurance, les difficultés financières, la discrimination, l’insensibilité culturelle, le manque de renseignements et diverses autres barrières.
Tenant compte de ces obstacles, elle souhaitait tabler sur son expérience de stage pour appuyer des populations mal servies et s’attaquer au manque d’accès et d’inclusion dans le domaine des soins de santé mentale.
« La conception et la mise en œuvre du projet pilote avec le soutien du centre Arts in Health de Concordia m’ont permis d’élargir les services d’art-thérapie aux nouveaux arrivants et d’aborder certaines des barrières auxquelles ils doivent faire face après leur migration », précise Jude Ibrahim.
D’autres occasions d’apprentissage expérientiel en perspective
Emily Martin (M.A. 2018), qui travaille au Centre de thérapie de Montréal, était la superviseure communautaire de Jude Ibrahim et a encadré le projet pilote. Les deux collaboratrices affirment que leur principal objectif était d’aider les nouveaux arrivants à surmonter les longues listes d’attente, les restrictions en matière d’assurance et les barrières financières en leur fournissant des places réservées et un processus d’admission structuré au sein des organismes partenaires.
Jude Ibrahim espère aussi orienter les nouveaux arrivants vers d’autres ressources de mieux-être dans la communauté telles que des services d’art-thérapie à échelle mobile d’honoraires, des ruches d’art communautaires et d’autres services de santé mentale.
Heather McLaughlin (M.A. 2004) est directrice du nouveau centre Arts in Health de Concordia et superviseure facultaire de Jude Ibrahim. Elle explique que la mission du centre est de fournir à la communauté élargie des services accessibles et de haute qualité issus du Département de thérapies par les arts tout en offrant aux étudiantes et étudiants une occasion d’apprentissage expérientiel des plus novatrices.
« Le projet pilote a été rendu possible par la Fondation de la famille Raschkowan », ajoute-t-elle.
« La fondation continue d’apporter un soutien crucial au département. Son appui financier a aussi permis le lancement du centre Arts in Health en favorisant l’élaboration et la mise en œuvre de plusieurs projets communautaires. »
Le projet de Jude Ibrahim se terminera à la fin du mois d’avril, alors que l’étudiante se préparera à obtenir son diplôme. Emily Martin et elle espèrent que le partenariat et le projet aboutiront notamment à un modèle durable pouvant être repris chaque année afin d’assurer la continuité de ses retombées positives pour les nouveaux arrivants à Montréal.
Elles souhaitent également accroître les occasions de stages étudiants en art-thérapie au cours des années à venir.
« L’inauguration du centre Arts in Health de Concordia apportera certainement d’autres possibilités de collaboration entre thérapeutes par les arts et partenaires communautaires en vue d’élargir la portée et le rôle des arts dans les services de santé et de mieux-être », affirme Jude Ibrahim.
« En tant qu’étudiante en art-thérapie, j’ai eu la chance de concevoir un stage en collaboration avec des organismes que j’estime et une population mal servie que je suis résolue à soutenir. »
Heather McLaughlin souligne que le centre Arts in Health a mis sur pied cette année – avec divers partenaires communautaires – d’autres projets pilotes en art-thérapie, en musicothérapie et en thérapie par l’art dramatique, et fera bientôt de même en thérapie par le jeu.
« À l’été 2022, nous tiendrons notre premier stage au sein de notre nouvelle clinique dans les locaux neufs de notre département, au pavillon ER de Concordia, conclut-elle. Au cours de la prochaine année universitaire, nous poursuivrons nos projets de partenariats communautaires et commencerons à offrir nos services directement à la communauté élargie dans les diverses cliniques de notre centre. »
Renseignez-vous sur le Département de thérapies par les arts de l’Université Concordia.