Un étudiant en génie chimique remporte le concours Ma thèse en trois minutes de Concordia dans la catégorie maîtrise
Chaque hiver, GradProSkills tient le concours Ma thèse en trois minutes (3MT) de Concordia. Chaque personne candidate est jumelée à une équipe de mentors qui l’aide à créer une présentation de trois minutes sur son projet de recherche aux cycles supérieurs.
Cette année, les étudiantes et étudiants de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody ont volé la vedette dans la catégorie maîtrise, avec Ameer Nizami en première position. Ce dernier en est à la moitié de sa maîtrise ès sciences appliquées en génie chimique et est supervisé par Xia Li, professeure adjointe en génie chimique et des matériaux.
La présentation de M. Nizami, « A state-of-the-art coating » (Un revêtement de pointe), s’inspirait de sa thèse « Atomic layer deposition of nanomaterials of sulfur cathodes » (Dépôt par couche atomique des nanomatériaux des cathodes de soufre). Il mène ses travaux de recherche au Carrefour des sciences appliquées, sur le campus Loyola de Concordia.
« La technologie lithium-soufre pourrait donner naissance à la prochaine génération de batteries »
Parlez-nous de vos travaux de recherche et expliquez en quoi ils sont importants.
Ameer Nizami : J’étudie les batteries lithium-soufre. Je pense que tout le monde a une certaine connaissance des batteries lithium-ion. On les retrouve dans les téléphones, les ordinateurs portables et les véhicules électriques.
Mais la technologie lithium-soufre s’appuie sur ce qu’on appelle une matière active différente, c’est-à-dire la matière chimiquement active qui est continuellement transférée entre les cycles de charge et de décharge. La technologie lithium-soufre pourrait donner naissance à la prochaine génération de batteries. Ces dernières pourront stocker bien plus d’énergie et, en théorie, avoir une bien plus grande densité énergétique qu’à l’heure actuelle.
Comment le processus 3MT vous a-t-il aidé?
AN : Mon principal apprentissage concerne la présentation efficace d’un sujet complexe au grand public. J’ai dû rédiger plusieurs ébauches. Il m’a fallu au moins trois versions et demie avant d’être certain que mon public comprendrait le concept que j’expliquais.
J’ai aussi appris à repérer certains signes. Lors des réunions Zoom, j’observais les expressions faciales des entraîneurs et des autres concurrents pendant que je lisais ma présentation. « À quoi pensent-ils? Bougent-ils les sourcils? Oups! Cette explication semble trop compliquée. »
Cette expérience m’a fait sortir de ma zone de confort, le laboratoire, où je côtoie des gens travaillant déjà dans le domaine. Je me suis donc retrouvé devant des gens ayant des expériences variées, par exemple en études humanistes.
Recommanderiez-vous cette expérience à vos pairs?
AN : Tous les domaines de recherche ont besoin de financement. Pour demander au gouvernement ou à l’industrie d’investir davantage dans votre domaine, le grand public doit comprendre en quoi consistent vos travaux. C’est ce qui stimule l’élaboration de politiques dans tous les pays. Pour que la recherche continue d’évoluer, il faut communiquer efficacement avec le public.
L’expérience n’a rien à voir avec un symposium de recherche ou une présentation devant des gens animés des mêmes passions que vous. Ces derniers ont déjà une expérience pratique de la recherche.
Prenons l’exemple du terme « isolation », dont j’ai dû repenser mon utilisation.
À mon sens, dans le contexte des batteries, l’isolation signifie que les électrons ne peuvent pas bouger. Pour un membre du grand public, ce même terme renvoie toutefois à l’action de préserver la chaleur. Il s’agit pourtant d’un phénomène distinct. Il n’est pas question du chauffage en hiver. J’ai donc cherché un concept similaire qui aiderait les gens à comprendre l’isolation au sens où je l’entendais.
La conductivité! Bien sûr, la correspondance n’est pas parfaite, mais l’idée est là : ce qui est isolé a une faible conductivité. Je voulais éviter toute confusion.
Avez-vous des conseils pour les étudiants aux cycles supérieurs qui songent à relever le défi l’an prochain?
AN : Je leur recommande fortement de s’enregistrer ou de faire leur présentation devant quelqu’un au moins une fois après l’avoir grandement perfectionnée.
Un autre point important à considérer est la gestuelle. Les entraîneurs vous diront si la vôtre est trop ou pas assez marquée. Il est important d’intégrer au moins un geste clé à votre discours. Par exemple, si vous dites « revenons en arrière » tout en prenant physiquement un pas de recul, vous rehausserez votre présentation.
De plus, si vous ne vous exercez jamais à parler en public, vous ne connaîtrez jamais l’étendue de vos capacités. J’ai vu des étudiants étrangers qui avaient du mal avec leur anglais en répétition faire considérablement mieux au véritable concours. À mon sens, ce genre de progrès est tout aussi impressionnant qu’une victoire, et j’étais très fier d’eux.
Finaliste et gagnante du prix du public, Maryam Rezaei est inscrite à la maîtrise ès sciences appliquées en génie civil. Sa présentation, intitulée « Bacteria can eat oil! » (Des bactéries capables de manger du pétrole), s’inspirait de sa thèse « Anerobic biodegradation of hydrocarbons by mature fine tailing indigenous bacteria » (Biodégradation anaérobie des hydrocarbures par les bactéries indigènes des résidus fins mûrs).
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