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Deux professeurs de l’Université Concordia animent des ateliers littéraires au Kenya pour soutenir des auteurs en devenir

Mikhail Iossel et Josip Novakovich se sont joints à une cohorte internationale de gens de lettres pour offrir des séminaires à Nairobi et à Lamu
2 février 2023
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Mikhail Iossel (photographié ici à droite avec Billy Kahora à gauche): « Participer à cette noble mission est une expérience enrichissante tant sur le plan émotionnel qu’intellectuel. »
Mikhail Iossel (photographié ici à droite avec Billy Kahora à gauche): « Participer à cette noble mission est une expérience enrichissante tant sur le plan émotionnel qu’intellectuel. »

La toute première édition des séminaires littéraires internationaux s’est déroulée à Nairobi et sur l’île de Lamu, au Kenya, du 6 au 20 décembre. L’événement a réuni un nombre impressionnant d’auteurs, d’éditeurs et d’autres représentants du milieu littéraire venus des quatre coins du monde, mus par l’amour du métier.

Ce cycle de séminaires constitue une version épurée d’un précédent programme fondé en 1998 par Mikhail Iossel, professeur agrégé d’études anglaises à la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia ainsi qu’auteur et collaborateur régulier du New Yorker. Dans le cadre de l’événement étaient proposés des ateliers littéraires intensifs conçus dans une perspective d’échange culturel.

Les personnes invitées à prendre part au programme ont été triées sur le volet selon la qualité de leur manuscrit. Trois auteurs kényans se sont vu octroyer des bourses complètes pour couvrir leurs dépenses.

Parmi les invités de cette année figuraient les écrivains George Saunders, Valeria Luiselli, Dawn Raffel et Laia Jufresa, ainsi que Deborah Treisman, rédactrice de fiction au New Yorker, qui a participé à l’événement à titre de conférencière et lectrice.

Josip Novakovich, professeur d’études anglaises à Concordia et finaliste du prix international Man Booker 2013 Josip Novakovich, professeur d’études anglaises à Concordia et finaliste du prix international Man Booker 2013.

Appuyer la relève littéraire est-africaine

« L’une des grandes priorités du programme consiste à découvrir et à cultiver le talent des jeunes autrices et auteurs du Kenya et d’Afrique de l’Est », indique Mikhail Iossel, ancien auteur samizdat de l’Union soviétique ayant émigré aux États-Unis en 1986 avant de s’installer à Montréal, en 2004. Plus récemment, il a publié le recueil de nouvelles Love Like Water, Love Like Fire, qui lui a valu le prix Paragraphe Hugh MacLennan for Fiction 2021, décerné par la Quebec Writer’s Federation.

« Nous aimerions soutenir un plus grand nombre d’autrices et auteurs kényans, et pour y arriver, nous menons des collectes de fonds et collaborons avec divers partenaires kényans comme Jahazi Press, PrestiGe Books à Nairobi, Oxford Books East Africa et Tony Mochama de PEN Kenya », ajoute M. Iossel.

« Avec l’aide de Billy Kahora, de l’Université de Bristol, nous avons organisé un concours à l’intention des jeunes écrivains est-africains, et ce sont trois auteurs kényans qui ont remporté les honneurs : Munira Hussein, Gladwell Pamba et Dennis Mugaa. »

Peu de temps après avoir été sélectionnée pour participer aux séminaires littéraires internationaux, Munira Hussein a appris qu’une agente de la Shipman Agency, à New York, souhaitait la représenter. Celle-ci révise actuellement ses manuscrits en vue de leur publication, et l’avenir s’annonce fort prometteur pour la jeune écrivaine.

Josip Novakovich, professeur d’études anglaises à Concordia et finaliste du prix international Man Booker 2013, a également pris part à l’événement, où il a animé plusieurs ateliers de création littéraire.

Déstabiliser pour nourrir l’inspiration

Le précurseur de ce cycle de séminaires, le programme Summer Literary Seminars, a été présenté pendant 21 ans sur trois continents. Des conférences ont notamment été organisées à Saint-Pétersbourg, en Russie; à Vilnius, en Lituanie; à Tbilissi, en Géorgie; au Kenya ainsi qu’à Montréal. Au fil des ans, l’événement est devenu l’un des séminaires littéraires indépendants les plus dynamiques et les plus en vue à l’échelle mondiale.

« Ces deux programmes ont été conçus pour offrir à des autrices et auteurs de partout dans le monde une sorte de plateforme mobile qui leur permette de se rencontrer, de collaborer, de s’enrichir de leurs cultures respectives et de vivre une expérience littéraire mutuellement bénéfique. Participer à cette noble mission est une expérience enrichissante tant sur le plan émotionnel qu’intellectuel », souligne M.  Iossel.

« En tant qu’écrivain, j’ai toujours pensé que vivre un déracinement temporaire et un profond bouleversement dans sa routine d’écriture et ses pratiques artistiques stimulait l’élan créatif. Ce type d’expérience insuffle une énergie nouvelle et permet à l’auteur de voir son travail sous un autre jour. »

L’écriture étant un travail solitaire, les autrices et auteurs ont parfois tendance à s’égarer dans le labyrinthe de leurs propres pensées. D’où l’importance de ces programmes axés sur le soutien, le partage et la rétroaction.

Mikhail Iossel a quitté son rôle d’organisateur, passant le flambeau à Maria de Caldas Antão et à Catherine Foulkrod, qui vivent à Lisbonne et à Naples, respectivement.

« L’esprit de cet événement littéraire demeure le même, et nous continuerons à privilégier un cadre restreint et intime, précise Mme de Caldas Antão. L’idée est de vous faire sortir de votre zone de confort et de susciter en vous un état d’émerveillement, de réceptivité et de conscience accrue – un état d’esprit dans lequel les auteurs devraient toujours se trouver, idéalement. »

Diverses options sont à l’étude pour assurer le financement de la prochaine édition, dans un an, la priorité étant de privilégier des groupes restreints et d’accroître le nombre de bourses offertes aux talents les plus prometteurs du pays hôte.

« En résumé, il s’agit de briser l’isolement et de permettre à des autrices et auteurs de talent de découvrir des cultures et des réseaux littéraires auxquels ils n’auraient pas accès autrement, conclut Mme de Caldas Antão. Notre planète recèle une multitude de peuples et de cultures des plus fascinants, alors apprenons à nous connaître. Pour l’écrivaine que je suis, cette expérience est un rêve devenu réalité. »


Apprenez-en davantage sur le
Département d’études anglaises de l’Université Concordia.

 



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