La proposition de l’artiste et diplômé Charles Campbell a été choisie pour inaugurer le programme d’art public Célébrer la présence noire à l’Université Concordia
Charles Campbell (B. Bx-arts 1992) est le tout premier artiste choisi pour créer une installation dans le cadre du programme d’art public Célébrer la présence noire à l’Université Concordia.
Coïncidant avec les célébrations du 50e anniversaire de l’Université, l’installation de Campbell sera dévoilée au printemps 2025 à l’entrée du pavillon Henry-F.-Hall située sur la rue Bishop. Intitulée Those that pass through, remain, return, l’œuvre occupera cet espace durant trois ans.
Œuvre éphémère, mesure concrète
Le nouveau programme a pour but de célébrer l’histoire, la présence et l’avenir des membres noirs de la communauté de Concordia en présentant des œuvres d’art public éphémères. Il s’agit d’une des nombreuses mesures concrètes recommandées dans le rapport final du groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs.
Le premier appel de candidatures pancanadien à l’intention des artistes noirs ayant un lien avec l’Université ou avec les communautés noires de Montréal a donné lieu à 21 propositions. Charles Campbell était honoré d’être sélectionné aux côtés des quatre autres finalistes. « Dans un monde idéal, nous serions en train de collaborer et non de nous faire concurrence », affirme-t-il.
Un début seulement
Les quatre finalistes ont salué la volonté de l’Université de reconnaître l’histoire des Noirs et de donner suite aux recommandations du groupe de travail.
« Ce n’est qu’un début », affirme Anne Whitelaw, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques de Concordia. « Nous devons examiner de façon soutenue les pratiques que l’Université a héritées de ses établissements fondateurs. Cela implique une réflexion sur les personnes que nous avons choisi d’honorer et celles que nous avons exclues. »
« Ces pratiques non remises en question ont en effet conduit à l’effacement de l’histoire et des expériences de générations de personnes noires à Concordia, y compris dans la collection d’art public de l’Université. Notre engagement au regard de l’inclusion se doit d’être indéfectible et quantifiable pour instaurer de vrais changements à Concordia. »
Cynthia Alphonse, coordonnatrice de projets pour le groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs, souligne que « le soutien à cette initiative est l’un des moyens par lesquels l’Université et la communauté élargie peuvent aider à célébrer et à honorer les contributions des personnes noires à Concordia ».
Le projet de Charles Campbell suscitera un engagement multisensoriel. « Il y a plus d’une façon d’apprécier l’œuvre et je pense qu’elle parlera aux gens de différentes manières, en provoquant une réflexion à la fois collective et individuelle », poursuit Mme Alphonse.
« Je crois que la communauté se sentira interpellée par cette installation. La maquette à elle seule était très impressionnante. Nous avons très hâte de la voir à grande échelle. »
Those that pass through, remain, return
Originaire de Jamaïque, Charles Campbell est un artiste multidisciplinaire, écrivain et commissaire qui utilise la sculpture, la peinture, les installations sonores et la performance pour animer les imaginaires envisageables dans le sillage de l’esclavage et de la colonisation.
L’artiste décrit ses œuvres les plus récentes comme une réponse à l’été 2020 – à la fois politiquement vital et terriblement difficile –, « à l’appel d’un homme mourant à son meurtrier, à son cri contre l’injustice : “Je ne peux pas respirer” ».
En mettant au premier plan le souffle des Noirs, Campbell met au premier plan la vie. « Je cherche un antidote à l’instrumentalisation des corps noirs et aux voies habituelles de validation : réussite, excellence, souffrance et résilience. Pouvons-nous avoir un espace où respirer est suffisant? », demande-t-il.
Those that pass through, remain, return s’appuie sur la notion de souffle comme vecteur d’expérience et de mémoire. Campbell explique qu’il s’agit d’un hommage à la présence transitoire et durable de la communauté noire de Montréal, « à notre relation permanente avec nos ancêtres ».
Sept « portraits de souffles » seront créés à partir d’enregistrements sonores du souffle de personnes noires ayant un lien avec Montréal et Concordia. Semblables à des vitraux, ces portraits représenteront visuellement les enregistrements des souffles et transformeront les fenêtres et les portes en colonnes de couleur. Les inspirations seront audibles grâce à des haut-parleurs placés à des endroits stratégiques.
En remplissant le pavillon Henry-F.-Hall du souffle des membres de la communauté noire, l’artiste tentera de « rendre tangible la façon dont la présence des Noirs transforme un espace, en le remplissant de couleurs et de lumière, et en approfondissant notre lien avec nos racines spirituelles. Ici, le souffle noir et, par extension, la présence noire seront mis en avant pour leur capacité à guérir, à relier et à transformer les lieux que nous habitons. »
Une première
Sandra Margolian, responsable de l’art public à Concordia, est honorée que le groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs lui ait fait confiance en tant que partenaire dans la création de ce programme.
« Je suis ravie de voir la proposition de Charles Campbell se concrétiser et de travailler avec lui et les spécialistes de l’Université à l’intégration de cette œuvre visuellement puissante et intime dans le pavillon Henry-F.-Hall. Il s’agit d’une première dans le domaine de l’art public à Concordia », souligne Mme Margolian.
L’installation de Charles Campbell sera dévoilée au printemps prochain.
Les personnes qui souhaitent souligner le travail fondamental des communautés et des étudiantes et étudiants noirs ainsi que leurs contributions à l’Université peuvent faire un don au programme Célébrer la présence noire à l’Université Concordia.
Apprenez-en davantage sur le groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs à Concordia.
Renseignez-vous sur le programme d’art public Célébrer la présence noire.