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Une chercheuse de l’Université Concordia dirige un rapport sur l’état de l’action climatique dans les villes canadiennes

« Nous avons maintenant une meilleure idée de la situation et de nos objectifs », affirme Adriane MacDonald
13 juin 2024
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Cyclistes et coureurs dans une zone forestière du centre-ville
« Le rapport et la base de données fournissent aux villes et aux décideurs politiques les renseignements dont ils ont besoin pour mettre en œuvre les actions climatiques les plus efficaces », soutient Adriane MacDonald.

Les villes canadiennes sont responsables de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre au Canada, selon une étude de la Fédération canadienne des municipalités. Elles jouent donc un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique.

Or, il est difficile d’avoir une vue d’ensemble de l’action climatique dans les villes canadiennes en raison de lacunes dans la centralisation de l’information.

Dans le cadre du Partenariat de recherche-action sur la carboneutralité municipale (P-RAC), la chercheuse de l’Université Concordia Adriane MacDonald a conçu et dirigé une enquête de quatre mois auprès de 256 municipalités situées dans dix provinces. Ensemble, ces municipalités représentent environ 69,5 % de la population canadienne.

L’enquête demandait aux villes de rendre compte de leur action climatique actuelle et prévue, de leurs inventaires d’émissions de gaz à effet de serre, de leurs politiques ainsi que de leurs initiatives visant à favoriser l’implication de parties prenantes.

« Grâce à cette enquête, nous avons maintenant une meilleure idée de la situation et de ce que nous devons faire pour atteindre l’objectif canadien en matière de carboneutralité d’ici 2050 », indique Adriane MacDonald, professeure agrégée de management à l’École de gestion John-Molson et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la gouvernance et la durabilité.

Les résultats de l’enquête ont permis de constituer le rapport intitulé L’état de l’action climatique dans les municipalités canadiennes : Un rapport du Partenariat de recherche-action sur la carboneutralité (P-RAC), rédigé avec les coauteures Ying Zhou, doctorante à l’Université de Waterloo, et Lindsay Telfer, de la Fédération canadienne des municipalités.

L’enquête a également alimenté une base de données qui regroupe les initiatives d’action climatique entreprises par les villes du pays, permettant ainsi de voir quelles mesures fonctionnent ou pas, et de doter les villes des outils nécessaires pour planifier plus facilement leur action climatique, en rendre compte et obtenir des résultats.

Le rapport et la base de données ont été officiellement lancés le 27 mai.

« Le rapport et la base de données fournissent aux villes et aux décideurs politiques les renseignements dont ils ont besoin pour mettre en œuvre les actions climatiques les plus efficaces », explique la professeure MacDonald.

L’enquête sera menée de nouveau en 2027 pour évaluer les progrès réalisés par les villes dans la mise en œuvre des objectifs municipaux en matière d’action climatique.

Jeune femme souriante avec des lunettes, des cheveux longs, noirs et raides, et portant un blazer sombre. Adriane MacDonald. | Photo : David Ward

Cinq domaines clés

Le rapport a mis en évidence cinq domaines clés sur lesquels les villes peuvent se concentrer pour parvenir plus rapidement à la carboneutralité :

  1. Mieux soutenir l’objectif canadien de carboneutralité d’ici 2050 : L’enquête a révélé la nécessité de voir davantage de villes s’engager à atteindre les objectifs de carboneutralité et à prendre des mesures à cet effet. En effet, parmi les administrations locales interrogées, seulement 27 pour cent d’entre elles s’étaient engagées à atteindre la carboneutralité municipale d’ici 2050 ou avant, et 25,1 pour cent seulement avaient défini un objectif communautaire de carboneutralité d’ici cette date ou avant.
  2. Mesurer et surveiller les émissions : Les inventaires des émissions de gaz à effet de serre sont essentiels pour suivre les progrès en matière de carboneutralité. Ce type d’inventaire consiste en une liste des sources d’émission et de leurs résultats, quantifiés de manière normalisée. Élaborer ce type d’inventaire représente un travail considérable, explique Adriane MacDonald, et bien que le nombre de villes qui y ont recours soit encourageant, la professeure ajoute qu’il faut davantage de ressources pour que ce nombre augmente.
  3. Accroître la participation des gens : Les villes obtiennent de bons résultats en collaborant avec des parties prenantes internes, comme le personnel gouvernemental et les élus. Les échanges avec les intervenants externes, comme les entreprises locales et les organismes sans but lucratif, sont également très fructueux. Toutefois, l’enquête a révélé que les groupes autochtones ainsi que les autorités locales, provinciales et fédérales étaient peu impliqués.
  4. Soutenir les petites communautés reculées : Certaines collectivités rurales de petite taille ont déclaré n’avoir pris aucune mesure pour lutter contre le changement climatique. Un soutien accru est nécessaire pour garantir que toutes les municipalités travaillent à la réalisation de l’objectif commun de carboneutralité d’ici 2050.
  5. Des actions plus conséquentes : L’action volontaire, la sensibilisation générale et l’éducation ont été les tactiques de choix pendant des décennies. Selon l’enquête, pour faire bouger les choses, les villes doivent mettre en place des initiatives plus novatrices qui s’alignent sur l’objectif canadien de carboneutralité d’ici 2050.

La prochaine étape consiste à examiner les données de l’enquête de manière plus approfondie, et ce, en cernant les initiatives qui contribuent le plus à l’objectif de carboneutralité.

Le P-RAC est un partenariat de recherche financé en partie par le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire du Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat. Il est dirigé conjointement par l’Université de Waterloo, le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités et ICLEI Canada, en collaboration avec onze autres établissements universitaires, huit organisations nationales et treize partenaires municipaux.

Le P-RAC se compose de cinq groupes de travail réunissant des universitaires, des représentants de municipalités et des organisations. Ces groupes collaborent, mais ont aussi chacun un champ d’action précis.

L’enquête et le rapport constituent le premier résultat du groupe de travail 1, dont l’objectif était de déterminer la situation actuelle des villes canadiennes en matière d’action climatique, notamment en ce qui concerne leurs objectifs d’émissions de gaz à effet de serre, la planification et la mise en œuvre d’initiatives ainsi que les moyens de mesurer leur réussite.


Lisez le rapport complet : L’état de l’action climatique dans les municipalités canadiennes : Un rapport du Partenariat de recherche-action sur la carboneutralité (P-RAC).

Consultez la nouvelle base de données du P-RAC.

Apprenez-en plus sur l’engagement de l’Université Concordia envers les objectifs de développement durable des Nations Unies.

A logo with the words, "This project was undertaken with the financial support of the Government of Canada."


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