Un doctorant de l’Université Concordia relève les défis complexes de la gestion des déchets
Chaque semaine, nous déposons consciencieusement notre bac de recyclage sur le trottoir, dans l’espoir de réduire notre empreinte écologique en veillant à ce que nos déchets soient transformés et réutilisés. Cependant, la réalité s’avère plus complexe. À l’échelle mondiale et locale, l’industrie du recyclage fait face à plusieurs problèmes interdépendants, notamment le suivi inadéquat des déchets et la contamination.
Faisal Shennib, chercheur doctoral au sein du programme d’études individualisées du Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia, est en première ligne pour relever ces défis. Sous la supervision d’Ursula Eicker, de Ketra Schmitt et de Caroline Roux, M. Shennib étudie comment les avancées en matière d’exploration de données, de mégadonnées, de technologies de capteurs à distance et d’algorithmes d’apprentissage automatique peuvent améliorer la gestion des déchets et les activités d’économie circulaire à l’échelle locale.
Son récent article, « OpenWasteAI – Open Data, IoT, and AI for Circular Economy and Waste Tracking in Resource-Constrained Communities », paru dans IEEE Technology and Society Magazine, se penche sur ces innovations et leurs implications concrètes.
Essentiellement, les travaux de Faisal Shennib mettent en évidence le manque de suivi efficace des déchets à l’échelle mondiale et le problème de la contamination des déchets au niveau communautaire.
« J’explore également la manière dont les technologies émergentes telles que l’Internet des objets (IdO), l’intelligence artificielle (IA) et les données ouvertes peuvent offrir des solutions potentielles à ces défis, non seulement dans les "villes intelligentes" prospères, mais aussi dans les environnements à ressources limitées. »
Le succès dépend des efforts de collaboration et du soutien politique
Le projet de Faisal Shennib s’attaque aux défis liés à l’objectif de développement durable no 12 des Nations Unies, qui met l’accent sur la réduction de la production de déchets et l’amélioration des taux de recyclage. Les progrès dans ce domaine ont été lents, les pays riches affichant des taux de consommation matérielle bien plus élevés que les pays à faible revenu.
Pour gérer efficacement les problèmes de détournement des déchets, il est de plus en plus nécessaire d’effectuer une caractérisation et un suivi précis des déchets, notamment au sein des communautés locales. Or, les méthodes classiques sont souvent exigeantes en main-d’œuvre et coûteuses, ce qui incite à explorer les technologies numériques telles que l’IdO et l’IA pour une gestion plus efficace.
« Cette situation souligne la nécessité d’améliorer les pratiques de gestion des déchets et les mécanismes de communication des données, en particulier dans les économies émergentes », affirme M. Shennib.
Certaines technologies novatrices, comme l’affichage dynamique sur les poubelles et les systèmes de vision par ordinateur, offrent des solutions pour améliorer la précision du tri des déchets. Toutefois, leur efficacité dépend de cadres politiques élargis et de l’engagement des communautés, plutôt que d’une mise en œuvre isolée.
« L’un des enjeux majeurs est le manque de données ouvertes dans la gestion des déchets, ce qui entrave les progrès dans des domaines tels que la classification et la prévision de la production », explique Faisal Shennib.
« L’adoption d’une approche axée sur les données ouvertes pourrait offrir aux collectivités de nouvelles occasions de relever les défis que pose la gestion des déchets dans un esprit de collaboration. »
En conclusion, si les technologies numériques promettent de révolutionner la gestion des déchets, leur succès dépend des efforts de collaboration, du soutien politique et de l’adoption des données ouvertes pour entraîner des changements porteurs dans les pratiques de gestion des déchets à l’échelle mondiale.
Apprenez-en davantage au sujet des initiatives de développement durable menées sur les campus de l’Université Concordia et lisez l’article cité.