Parcours d’une entreprise familiale florissante avec l’hôtelier Hugo Germain
Il n’est pas toujours facile de faire partie d’une entreprise familiale, mais pour Hugo Germain (B. Comm. 2002), le plus grand avantage est de ne jamais se sentir seul.
Lui et cinq autres membres de sa famille partagent aujourd’hui la direction de Germain Hôtels, un réseau de 20 établissements au Canada opérant sous les bannières Le Germain, Alt et Escad.
« Nous sommes un peu comme des bernaches canadiennes, surtout en période de turbulences comme pendant la pandémie, » explique Hugo à propos de sa famille hôtelière.
« Quand les bernaches volent en V, il y en a toujours une qui mène, mais ce n’est jamais la même. Et c’est pareil pour nous : nous avançons ensemble, mais parfois, quand l’un de nous manque d’énergie, de moral ou d’état d’esprit pour prendre les rênes, un autre prend la tête. »
Hugo affirme que cette attitude collective est au cœur de l’entreprise depuis que son père, Jean-Yves, et sa tante, Christiane (LL. D. 2013), ont ouvert le premier hôtel Germain à Québec en 1988.
Aujourd’hui, Jean-Yves et Christiane sont toujours coprésidents, tandis que les sœurs d’Hugo, Laurie et Clarah, occupent respectivement les postes de vice-présidente aux équipes et à la culture et directrice de l’expérience client. Sa cousine Marie-Pier est vice-présidente des ventes et du marketing, et Hugo lui-même est vice-président des opérations.
Diplômé de l’École de gestion John-Molson, Hugo a rejoint l’entreprise à plein temps en 2006 et a rapidement dirigé le développement des Hôtels Alt, un concept chic et sans superflu conçu pour une clientèle soucieuse de son budget.
Dix-huit ans et 11 Hôtels Alt plus tard, le concept est devenu l’un des plus grands succès de Germain Hôtels.
« Nous avons travaillé intensément ensemble pour développer la marque jusqu’à ce qu’elle atteigne son niveau actuel, » dit Hugo. « Et nous continuons à l’étendre, ce qui est extrêmement gratifiant. »
« Un privilège incroyable »
Hugo a eu son premier aperçu de l’entreprise familiale en 1999, peu après avoir quitté Québec pour Montréal afin d’étudier en commerce international à Concordia.
« Un jour, je suis entré à l’hôtel Le Germain Montréal, qui venait d’ouvrir, et le directeur des chambres m’a demandé : “Tu veux travailler ?” » se souvient-il.
« Je crois que j’ai commencé le jour même, en m’occupant de la porte, puis de la réception. Ce qui a débuté comme un quart de travail occasionnel s’est transformé en quelques quarts par semaine pendant que j’allais à l’université. La proximité de l’hôtel avec Concordia était très pratique. »
Ce cours intensif sur le terrain, combiné à ses études en gestion à Concordia, s’est avéré inestimable.
Après avoir obtenu son diplôme, Hugo a rejoint Krispy Kreme juste au moment où l’entreprise s’étendait au Canada.
Ayant savouré les célèbres beignets glacés de l’entreprise chez ses grands-parents en Floride, il connaissait bien le produit et croyait en son potentiel.
« Avant tout, je cherchais un produit qui me passionnerait, » dit Hugo. « J’étais un grand fan du produit et savais que je serais un bon ambassadeur. C’était une évidence. »
Alors qu’Hugo gravissait les échelons, passant de gérant d’unité à directeur des ventes, Krispy Kreme est devenu « incroyablement populaire très rapidement. »
« Je me souviens particulièrement des files d’attente interminables, » dit-il. « Et la plupart du temps, elles duraient toute la journée. C’était incroyable. »
Cependant, la nouveauté de Krispy Kreme s’est essoufflée et, en 2005, le franchisé canadien s’est placé sous la protection de la faillite.
Hugo dit néanmoins qu’il a noué des amitiés incroyables chez Krispy Kreme et appris de nombreuses leçons.
« Mon mentor – mon patron – a joué un rôle important dans ma manière de faire des affaires aujourd’hui, » dit-il. « J’ai eu la chance incroyable de rejoindre un groupe comme celui qui a géré le développement de Krispy Kreme dans la province. »
Fort de ces apprentissages, Hugo a ensuite poursuivi un MBA à l’Université Queen’s avant de rejoindre l’entreprise familiale en 2006, alors que le premier Hôtel Alt était en construction à Brossard, au Québec.
En rétrospective, Hugo dit qu’il se sent « extrêmement chanceux » d’avoir atterri là où il est.
« Un ami à moi faisait des affaires avec son père, et je me souviens qu’un jour, autour d’un verre de vin, il m’a dit : “Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as de pouvoir échanger des idées de manière informelle avec ton père et de bien travailler avec lui et ta famille.” »
Hugo dit qu’il comprend cela aujourd’hui plus que jamais.
« Dans les affaires, il y a souvent beaucoup d’ego, surtout lorsqu’il n’y a qu’un seul leader au sommet, » réfléchit-il. « Cela peut être solitaire. Nous avons la chance de pouvoir compter les uns sur les autres, en tant que famille. Et j’en suis très heureux. »