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RECHERCHE : Tisser des liens entre savoir autochtone et méthodes scientifiques occidentales pour protéger les poissons d’eau douce du Nord québécois

14 décembre 2022
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Monica Mulrennan (gauche) et Dylan Fraser Monica Mulrennan (gauche) et Dylan Fraser

En collaboration avec la Nation crie de Mistissini, une équipe de recherche de l’Université Concordia dirigée par Dylan Fraser, professeur de biologie, a mené une étude sur les populations de poissons vivant dans le lac Mistissini, le plus grand lac naturel du Québec.

L’équipe a examiné trois espèces de poissons, soit le doré jaune, le touladi et le grand brochet, évaluant notamment leur taille, leur couleur, leurs différences génétiques et leur population dans des zones lacustres spécifiques.

Dans un nouvel article publié dans la revue Facets, l’équipe fait état des découvertes qu’elle a réalisées en alliant les connaissances écologiques autochtones et la science occidentale pour favoriser la conservation et la gestion responsable de la pêche au sein de la communauté crie.

Dans la plupart des cas, les différentes perspectives apportées par les gardiens du savoir autochtone et les chercheurs scientifiques se sont révélées similaires ou complémentaires. Toutefois, dans certains cas, les opinions différaient fortement. Par exemple, si les gardiens du savoir autochtone et les chercheurs scientifiques étaient d’accord sur l’évaluation de la taille du doré jaune, les opinions divergeaient en ce qui concerne la l’estimation de sa population. Dans le cas du touladi, les gardiens du savoir autochtone ont recensé beaucoup plus de variétés et de traits distinctifs que les scientifiques occidentaux. Inversement, dans le cas du brochet, les gardiens du savoir autochtone ont relevé peu de différences biologiques perceptibles parmi les spécimens du lac, alors que la science occidentale a permis de déceler des différences génétiques importantes, mais subtiles, invisibles à l’œil nu.

Selon le Pr Fraser et son équipe, ces travaux fournissent des indications précieuses sur la manière dont les similitudes et les différences complémentaires entre les différents types de savoirs peuvent éclairer la prise de décisions au sein des communautés autochtones en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles dont elles sont les gardiennes. En outre, cette étude propose aux autorités non autochtones une approche plus équilibrée et plus équitable à l’égard des initiatives de gestion durable.

Lire Freshwater fisheries monitoring in northern ecosystems using Indigenous ecological knowledge, genomics, and life history: Insights for community decision-making.



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