RECHERCHE : Suivre le mouvements des droites alternatives au Canada grâce aux médias sociaux
À en juger par la couverture médiatique et l’activité dans les médias sociaux, on pourrait raisonnablement soupçonner que le mouvement de la droite (ou des droites alternatives) est en croissance au Canada.
Or, de nouvelles recherches menées par Fenwick McKelvey, professeur agrégé au Département de communication, donnent à penser que ce n’est pas nécessairement le cas, et certainement pas dans la même mesure que chez nos voisins du sud.
Dans leur récente étude intitulée Is the Alt-Right Popular in Canada? Image Sharing, Popular Culture, and Social Media, « la droite alternative a-t-elle la cote au Canada : partage d’images, culture populaire et médias sociaux », le professeur McKelvey et son équipe ont commencé par collecter des images sur quatre grandes plateformes de médias sociaux au Canada.
Ils ont ensuite employé une technique courante de détection d’images appelée « hachage perceptuel », qui est souvent employée pour prévenir le piratage en ligne. Puis ils ont converti l’information visuelle ainsi recueillie en chaînes de textes facilement détectables et comparables, et ce, en fonction des images partagées.
En utilisant cette méthode pour grouper des images similaires à partir de gros ensembles d’images fréquemment partagées ou semblables, l’équipe du professeur McKelvey a pu relier ces ensembles à des communautés précises dans les médias sociaux afin de suivre l’activité des droites alternatives.
Selon les résultats, bien que les groupes d’extrême droite du Canada réussissent à faire les manchettes et à utiliser les médias sociaux pour promouvoir leurs causes, ils constituent en réalité un groupe relativement isolé et marginal, dont l’impact politique est limité.
« L’étude montre que les mouvements des droites alternative sont insulaires au Canada, quoiqu’on les ait vus développer des théories du complot aux ramifications mondiales, notamment au sujet de la COVID-19. Les politiciens ont donc l’importante responsabilité de ne pas invoquer ni amplifier ces points de vue, et nous devrions nous inquiéter des récents efforts du Parti conservateur pour le faire », poursuit Fenwick McKelvey.
Le professeur McKelvey souligne que ce type d’analyse du partage d’images sur différentes plateformes permet d’obtenir des perspectives pouvant échapper aux outils institutionnels employés pour suivre certains paramètres dans les médias sociaux.
Selon lui, cette méthode peut donc s’avérer un outil précieux pour suivre à l’avenir les mouvements politiques, en particulier celui des droites alternatives.
Apprenez-en plus sur les travaux de Fenwick McKelvey ici.