« À mon arrivée à Montréal, je ne parlais pas français », relate Kate Bevan-Baker (Ph. D. 2018), diplômée de l’Université Concordia et violoneuse originaire de Terre-Neuve, au Canada atlantique.
« J’ai été scolarisée à domicile jusqu’en septième année, et je n’avais aucune connaissance en français. J’ai commencé à apprendre cette langue juste avant la pandémie, ce qui m’a permis de tisser des liens plus étroits avec la mosaïque linguistique de Montréal. »
L’affinité que Kate a éprouvée avec Montréal s’est approfondie lorsqu’elle a fait la découverte de l’École des études irlandaises de Concordia et de son corps professoral. La diversité de la population universitaire, l’atmosphère accueillante de l’établissement et son approche interdisciplinaire lui ont plu, et elle a commencé à enseigner à temps partiel tout en étudiant au doctorat. Aujourd’hui, elle donne des cours dans six départements de l’Université : musique, études irlandaises, beaux-arts, histoire, anthropologie et sociologie.
« Je ne prévois aucun examen final dans le cadre de mes cours. Pour adapter les cours aux divers modes d’apprentissage, je donne aux étudiants le choix entre la rédaction d’un travail final et la réalisation d’un balado. Je les encourage à explorer divers univers nouveaux, à établir des comparaisons avec leur propre culture et à découvrir la richesse des nombreuses langues autres que l’anglais et le français. »
« Mon but est de mettre en lumière les différences et les points communs entre les langues. Après tout, la musique a son propre langage. »
Les raisons pour lesquelles Kate a pris la décision de rester à Montréal ne tenaient pas seulement au fait qu’elle y poursuivait des études; elle a fait ce choix parce qu’elle voulait approfondir les liens qu’elle y avait forgés sur le plan musical. En tant que violoneuse, elle était inspirée par les scènes musicales montréalaises tournant autour du jazz, du rock et du folk québécois.
Aujourd’hui, Kate participe pleinement à la vie culturelle québécoise. Elle s’est liée d’amitié avec le luthier François Gagnon – et donne aujourd’hui fréquemment des spectacles où elle joue d’un de ses instruments –, a créé un duo de violons avec Émilie Brûlé appelé Archetype Trad et a collaboré avec des ensembles comme l’Orchestre symphonique de Longueuil et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières.
« Je fréquente plus de francophones que d’anglophones, confie-t-elle en riant. Mais j’adore cette aventure! »
Dans le contexte des discussions entourant la possible augmentation des droits de scolarité pour les personnes étudiantes venant de l’extérieur du Québec, Kate craint que cette décision ait pour effet d’empêcher bien des étudiant·es d’apprendre le français et d’explorer la société québécoise, et de bénéficier d’une riche éducation multiculturelle et multilingue à Montréal.
Selon elle, son propre parcours vers l’intégration culturelle souligne l’importance de maintenir l’accès aux universités du Québec.
Les collaborations de Kate ainsi que ses contributions au paysage musical québécois montrent sans contredit l’impact positif que peut avoir la venue de personnes étudiantes de l’extérieur de la province. Dans le cas de Kate, le Québec a gagné non seulement une musicienne, mais une ambassadrice culturelle.
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