RECHERCHE : Les hommes qui présentent de l’obésité depuis l’enfance brûlent moins de graisse musculaire durant un exercice d’endurance

Les personnes qui ont de l’obésité à l’enfance présentent un plus grand risque de maladies métaboliques que celles qui prennent du poids plus tard dans leur vie. Les raisons de cette disparité demeurent toutefois obscures. Une nouvelle étude menée par Sylvia Santosa, professeure au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée, examine l’incidence du moment où apparaît l’obésité sur la manière dont l’organisme utilise la graisse stockée dans les muscles durant l’exercice physique.
Pour les besoins de l’étude, dix hommes ont été recrutés – cinq ayant de l’obésité depuis l’enfance et cinq chez qui l’obésité est survenue à l’âge adulte. Les participants ont subi une analyse de la composition corporelle et des tests métaboliques avant de faire du vélo pendant 90 minutes à une intensité modérée. À l’aide de techniques d’imagerie avancées, on a mesuré les changements des lipides intramyocellulaires – de minuscules gouttelettes de graisse stockées à l’intérieur des cellules musculaires qui servent de source d’énergie durant l’exercice.
Les résultats ont révélé une différence essentielle : seul le groupe d’hommes chez qui l’obésité est survenue à l’âge adulte affichait une réduction des lipides intramyocellulaires après l’exercice. Cette baisse est généralement observée chez les personnes minces, ce qui indique un métabolisme efficace des graisses. En revanche, les hommes présentant de l’obésité depuis l’enfance n’ont pas réagi de la même manière, ce qui donne à penser qu’ils possèdent une capacité réduite à utiliser la graisse musculaire pour produire de l’énergie. Ces conclusions permettent de mieux comprendre l’incidence de l’obésité précoce sur la santé métabolique à long terme.
L’étude est parue dans l’International Journal of Obesity, une publication de Nature.