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Une équipe menée par Concordia est reconnue pour ses recherches sur le jeu en ligne

Une étude de Martin French, Sylvia Kairouz et leurs collègues remporte le Prix du meilleur article de l’ACDS
22 juillet 2022
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Infographie colorée d'un jeu en ligne, avec un ciel bleu, de l'herbe verte, un arbre de dessin animé, des bonbons et une figurine de bonbons.

« Candy Crush Saga ne s’agit pas d’un jeu de hasard et d’argent en tant que tel, mais il comporte beaucoup de mécanismes de rétention similaires », précise Martin French.             

Deux chercheurs en sociologie de la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia ont récemment vu leur article examinant les jeux de hasard et d’argent en ligne remporter un prix.

L’Association canadienne droit et société a en effet décerné à « A Governmentality of Online Gambling: Quebec’s Contested Internet Gambling Website Blocking Provisions » son prix annuel pour le meilleur article publié dans sa revue.

« C’est un grand honneur », se réjouit le professeur agrégé Martin French, coauteur de l’article avec la diplômée de Concordia Dani Tardif (M.A. 2016), la professeure Sylvia Kairouz, ainsi que leur collègue Annie-Claude Savard, membre de l’équipe de recherche HERMES et professeure agrégée à l’Université Laval. Titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia sur le jeu depuis 2012, la Pre Kairouz est également directrice de l’équipe de recherche HERMES, qui examine les formes hybrides de jeux de hasard et d’argent, de même que leurs répercussions.

Arrivé à Concordia en 2013, le Pr French dirige une étude pluriannuelle financée par le Fonds de recherche du Québec – Société et Culture sur le risque et le jeu à l’ère numérique.

Une vision d’ensemble

L’article primé s’inscrit dans le cadre de la mission générale de l’équipe HERMES et de ses projets à venir.

« L’un des défis auxquels nous devons faire face sur le terrain est la manière dont se décline le jeu en ligne de nos jours, de même que la réglementation des jeux de hasard et d’argent virtuels », explique Sylvia Kairouz.

« Malgré le fait qu’il soit régulièrement abordé dans les médias, le problème demeure entier. »

L’équipe de recherche HERMES se concentre sur la façon dont la composante virtuelle a changé le visage du jeu, particulièrement à la lumière des changements sociaux élargis survenus durant la pandémie de COVID-19.

Le jeu et les jeux en ligne : un défi pour la réglementation

Les jeux de hasard se sont renouvelés à l’ère numérique. « Autrefois l’apanage des casinos, les jeux de hasard et d’argent sont à présent accessibles de presque n’importe où et à n’importe quel moment, ce qui complexifie certaines interventions comme l’autoexclusion, initialement conçues pour réglementer le jeu dans le contexte des casinos », affirme Martin French.

En plus d’échapper aux casinos, les jeux de hasard et d’argent échappent à notre conception traditionnelle de ce que devrait constituer le jeu, et par conséquent de ce qui devrait être réglementé par les lois fédérales et provinciales.

Le Pr French souligne que nombre de jeux dits à accès gratuit ou par abonnement intègrent aujourd’hui des éléments des jeux de hasard et d’argent.

Candy Crush Saga représente selon lui un bon exemple à cet égard. « Il ne s’agit pas d’un jeu de hasard et d’argent en tant que tel, mais il comporte beaucoup de mécanismes de rétention similaires », précise-t-il.

« Tout comme une machine à sous à trois rouleaux incite les gens à continuer de jouer au moyen de “quasi-victoires” – pensez à un tour où vous obtenez une cerise, une deuxième cerise et une troisième cerise partiellement visible au sommet de votre écran, mais qui n’est pas assez descendue pour vous permettre de gagner – le jeu Candy Crush Saga est conçu pour que les joueurs commencent peu à peu à ne pas réussir entièrement les niveaux. »

Pour le Pr French, ces mécanismes de rétention font de Candy Crush Saga « un quasi-jeu de hasard et d’argent », hormis le fait qu’il n’a pas à obéir aux mêmes règles que ce type de jeux.

Au Québec, par exemple, il faut être âgé d’au moins 18 ans pour jouer aux machines à sous. En revanche, Candy Crush Saga n’impose aucune limite d’âge similaire.

Il reste à savoir comment de tels jeux pourraient ou devraient être régis par les législateurs. Dans la Belle Province, ces derniers se sont focalisés sur une définition juridique étroite des jeux de hasard et d’argent, comme le montre l’étude du Pr French et de ses collègues.

Selon lui, les législateurs ont « jusqu’à présent largement échoué à relever adéquatement les défis posés par le jeu en ligne et les quasi-jeux de hasard et d’argent ».

Une nouvelle recherche et un nouveau labo

Pour remédier au problème, Martin French suggère notamment d’élargir la conception que possède le public du jeu et des quasi-jeux de hasard et d’argent.

Forte de sa collaboration avec divers partenaires communautaires, l’équipe de recherche HERMES ne compte aucunement ralentir ses activités. Une étude inédite paraîtra ainsi à l’automne, et l’ouverture d’un nouveau laboratoire au campus Sir-George-Williams de Concordia est prévue au cours des mois à venir.

« Nous nous concentrons sur la conversion – ou la transformation – des jeux de hasard et d’argent virtuels en jeux vidéo », précise Sylvia Kairouz.

« En observant l’hybridation des mondes des jeux vidéo et des jeux de hasard et d’argent, nous entendons approfondir les incidences positives et négatives de ces modes de consommation. »
 

Apprenez-en davantage sur l’équipe de recherche HERMES de l’Université Concordia.

Lisez l’article primé : « A Governmentality of Online Gambling: Quebec’s Contested Internet Gambling Website Blocking Provisions ».




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