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Un professeur du Département des arts plastiques invente une presse à gravure portable inspirée par les étudiants de Concordia

Le professeur Mitch Mitchell fera don de cet outil unique au département et aux diplômés de haut calibre grâce au nouveau prix Claude-Truman-Mitchell
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Home dans un studio d'art avec des machines « Quand on sait qu’un étudiant aura à sa disposition un outil tangible et durable pour lequel il a travaillé d’arrache-pied, on éprouve un extraordinaire sentiment de satisfaction », affirme Mitch Mitchell.

Mitch Mitchell, professeur associé en médias d’impression à l’Université Concordia, a fait don d’un modèle de série de presse à gravure portable au Département des arts plastiques. Le don coïncide avec l’établissement d’une nouvelle récompense, le prix Claude-Truman-Mitchell, qui permettra à une étudiante ou un étudiant de haut calibre en médias d’impression d’obtenir sa propre presse à gravure en creux.

« Le dévouement de Mitch Mitchell à l’égard de son métier et de ses étudiants est une véritable source d’inspiration », déclare Annie Gérin, doyenne de la Faculté des beaux-arts. « En plus de constituer un précieux ajout à notre programme de médias d’impression, ce généreux don permettra à nos étudiantes et étudiants de continuer à créer longtemps après leur départ de Concordia. Il représente une contribution durable à notre communauté et montre le profond impact que peuvent avoir des dons réfléchis et novateurs. »

Rendu possible grâce à la générosité de Mitchell Press Works, ce prix annuel permet de remettre à une personne diplômée ayant obtenu d’excellents résultats un outil spécialisé qui sera un atout pour sa carrière artistique.

Conçue par Mitch Mitchell, la version en aluminium est la première presse à gravure portable offert à prix raisonnable et le modèle en acier est le premier de son genre au Canada.

Nous avons rencontré Mitch Mitchell pour mieux comprendre ce qui l’a motivé à créer cet outil, et pour qu’il nous livre ses pensées sur les répercussions possibles de ce prix.

Presse à gravure « En plus de constituer un précieux ajout à notre programme de médias d’impression, ce généreux don permettra à nos étudiantes et étudiants de continuer à créer longtemps après leur départ de Concordia », déclare Annie Gérin, doyenne de la Faculté des beaux-arts. Photo : Mitch Mitchell.

Qu’est-ce qui vous a incité à concevoir ce type de presse?

Mitch Mitchell : Il s’agit d’une combinaison de plusieurs facteurs, le premier étant la pandémie. Contrairement au dessin et à la peinture, la gravure n’est pas une pratique qui peut facilement se prêter à l’apprentissage en ligne, car la presse à imprimer est le principal outil pour créer une image par transfert. Or, les presses sont lourdes, volumineuses et extrêmement coûteuses. Tout le monde étant confiné chez soi, l’enseignement de la gravure est devenu un cauchemar, et c’est pourquoi j’ai créé un outil pour mes étudiants.

Au même moment, je suis devenu directeur du Département des arts plastiques, ce qui a considérablement augmenté ma charge de travail. J’ai la chance d’avoir un studio bien équipé, et il est devenu un refuge où je pouvais travailler à la conception de ces presses entre les réunions. Je venais également de subir une importante opération à la colonne vertébrale, mais en raison du confinement et des fermetures, j’ai dû réapprendre par moi-même à marcher. Le travail en studio est en quelque sorte devenu ma physiothérapie.

Je devais créer une presse abordable et suffisamment facile à transporter pour être déplacée, même si je pouvais à peine me déplacer moi-même. Je suis fier de dire que ce projet m’a permis de devenir le seul producteur de presses à gravure de cette qualité au Canada. C’est une façon pour moi de redonner à une communauté qui m’est très chère.

Le prix porte le nom de Claude Truman Mitchell. Pourriez-vous nous dire qui est cette personne et pourquoi le prix a été nommé en son honneur?

MM : Claude Truman Mitchell était mon grand-père. Il a vécu une vie mouvementée. C’était un vétéran discret de la Seconde Guerre mondiale qui a connu sa part de traumatismes lors du conflit. Il était également mineur, opérateur de machinerie lourde, maître soudeur, maître charpentier et travailleur acharné.

Il a convaincu la mine où il travaillait de financer une équipe de baseball pour les enfants de la région. Avec quelques bénévoles, il a alors construit un terrain de baseball à partir de rien, et il a continué à l’entretenir pour la communauté pendant le reste de sa vie.

Grand-père Mitchell a inculqué à son entourage l’idée selon laquelle le travail acharné est le garant d’une communauté prospère. Le prix porte son nom parce qu’il était une personne forte qui faisait passer les autres en premier. C’était un citoyen typique du Midwest!

Quel impact croyez-vous que ce prix aura sur les futurs étudiants et étudiantes en médias d’impression et sur le domaine en général?

MM : Quand j’ai obtenu mon diplôme, j’ai compris que tout, chaque outil, chaque espace de travail, était éphémère. Bien que diplômé, je n’avais pas d’imprimerie ni accès à une presse, surtout à Chicago, où il n’y avait à l’époque pas beaucoup de centres communautaires consacrés à l’art comme l’Atelier circulaire ou L’imprimerie centre d’artistes, ici à Montréal.

Avec les autres étudiants en arts d’impression, nous aimions plaisanter en disant avoir obtenu un diplôme en gravure pour devenir peintres. Les presses coûtent cher, parfois autant qu’une nouvelle voiture. Pour un étudiant, le fait de posséder une presse – qui lui servira toute sa vie – au moment de l’obtention de son diplôme change la donne.

En tant que professeurs, nous essayons de préparer les étudiants aux réalités du monde de l’art, où il est essentiel d’être autonome. C’est un milieu qui peut être intimidant. Les outils et les espaces de travail sont extrêmement précieux, et une presse est un véritable phare. Alors quand on sait qu’un étudiant aura à sa disposition un outil tangible et durable pour lequel il a travaillé d’arrache-pied, on éprouve un extraordinaire sentiment de satisfaction.

J’ai déjà constaté l’impact de ces presses dans la communauté, ainsi que les répercussions que peut avoir chez une personne le simple fait de posséder un outil de travail. J’espère qu’elles inspireront davantage de professeurs et de donateurs dans ce domaine. L’argent, c’est bien, mais les outils et les espaces physiques ont un poids qui appelle un genre d’investissement différent.

Pour en apprendre davantage sur Mitchell Press Works et ses presses fabriquées à la main, de même que sur son programme d’apprentissage, visitez : www.mitchellpressworks.ca.

 

Explorez votre créativité au Département des arts plastiques de l’Université Concordia.



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