Directeur de la photographie et ancien de Concordia tourne des récits épiques : Le Comte de Monte-Cristo et Les Trois Mousquetaires : Partie 1 et Partie 2
Le directeur de la photographie acclamé et ancien élève de l'École de cinéma Mel Hoppenheim, Nicolas Bolduc, qui a fréquenté l'école en 1993-1994, fait sensation avec deux films récents de grande envergure : Le Comte de Monte-Cristo (2024) et Les Trois Mousquetaires - Partie I : D'Artagnan et Partie II : Milady (2023).
Bolduc, réputé pour sa filmographie impressionnante, a déjà collaboré sur des titres tels que Enemy (2013) de Denis Villeneuve, Louis Cyr (2013), La belle époque (2019) et le thriller criminel Crisis (2021).
D'Artagnan a rencontré un grand succès au box-office, avec plus de 3 337 706 billets vendus. Sa suite, Milady, sortie en décembre dernier, est actuellement en tournée internationale qui se poursuivra jusqu'à la fin de l'année.
Bolduc a relevé le défi de tourner les deux productions simultanément sur un calendrier rigoureux de 150 jours et avec un budget d'environ 105 millions de dollars canadiens. D'Artagnan est devenu le seul film français sorti dans plus de 50 marchés étrangers en 2023.
Revisisant son expérience à Concordia, Bolduc partage des conseils précieux aux cinéastes et directeurs de la photographie en herbe qui naviguent dans l'industrie cinématographique d'aujourd'hui.
Le cinéma est une grande collaboration si tout le monde tente de comprendre le même film
Quels aspects de votre expérience à Concordia ont eu le plus grand impact sur votre carrière?
Nicolas Bolduc : Quand j’étais à Concordia, j’ai plongé tête première, de manière complètement passionnelle, dans le cinéma, et j’ai tout essayé comme j’en avais envie. L’université sert à ça. Mais surtout j’ai rencontré des gens avec qui j’ai partagé cette passion et qui m’ont permis de m’épanouir et de fabriquer une démo assez forte pour avancer dans le métier avec la même passion.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ou jeunes diplômés qui souhaitent se lancer dans la direction de la photographie ou le cinéma?
NB : Mon histoire n’est pas la vôtre, mais si vous voulez réaliser, écrire ou photographier pour le cinéma, je crois qu’il ne faut pas gravir les échelons longtemps. Vous serez rapidement catalogués et ce sera plus dur de vous sortir de vos fréquentations et de vos responsabilités. Il faut vivre vos ambitions le plus tôt possible, parce c’est au début que vous pouvez prendre des risques.
Quels défis avez-vous rencontrés en travaillant sur vos projets récents comme Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo, et comment les avez-vous surmontés ?
NB : Sur des films de cette ampleur, les défis ne sont pas esthétiques ou artistiques, car ceux-ci se relèvent rapidement, autour d’un verre de vin, et font appel à l’instinct. Les vrais défis sont d’ordre stratégique. Il faut décider de toute la technique avec certitude des mois d’avance et on n’a pas le droit à l’erreur. (Par exemple, sur Les mousquetaires, il fallait confirmer comment éclairer la cathédrale neuf mois d’avance!) Donc la stratégie est de prévoir des options même si à la fin ce ne sera pas ce que l’on fera. Tout est monnayable, donc tout est validé longtemps en amont.
Y a-t-il un apprentissage particulier que vous aimeriez transmettre aux étudiants? (optionnel)
NB : La plupart des gens font ce métier parce que c’est une passion. Certains en sont même accrocs. Mais il ne faut jamais oublier que nous sommes TOUS là pour servir un scénario, une vision et un but commun. Le cinéma est une grande collaboration si tout le monde tente de comprendre le même film. C’est aussi vrai sur un plateau que dans une salle. Le cinéma commence lorsque tout le monde fait le même rêve.
Apprenez-en plus sur l'École de cinéma Mel Hoppenheim et voyez Le Compte de Monte-Cristo, actuellement à l’affiche dans les salles de cinéma.