Native de Karachi, au Pakistan, où elle a grandi, Nadia Chaudhri s’est inscrite au Franklin & Marshall College en Pennsylvanie à l’âge de 17 ans. L’établissement a envoyé son doyen de l’admission au Pakistan pour faire passer des entretiens aux candidats, parmi lesquels Nadia Chaudhri pour son baccalauréat ès sciences.
Elle s’est vu offrir une bourse complète qui l’a aidée à payer les frais annuels de scolarité, de logement et de pension de 31 000 $ US à cet établissement. Lorsqu’elle a obtenu son diplôme, Nadia Chaudhri est devenue la première femme à recevoir la médaille Williamson, décernée à une étudiante ou un étudiant en dernière année pour ses excellents résultats scolaires et extrascolaires.
Plus tard, Nadia Chaudhri a obtenu un doctorat à l’Université de Pittsburgh et est devenue boursière postdoctorale à l’Université de la Californie à San Francisco.
« Pendant mes exposés ou mes présentations, les gens faisaient souvent des commentaires sur mon accent plutôt que sur mes connaissances scientifiques », se souvient Mme Chaudhri à propos de son expérience en tant qu’étudiante aux cycles supérieurs.
« Lorsque je me suis percé le nez, ce que j’ai fait pour célébrer mon identité pakistanaise, une femme membre de la haute direction de la faculté m’a indiqué que le piercing m’empêcherait d’obtenir un poste de professeur. »
Mme Chaudhri s’est jointe à la Faculté des arts et des sciences de Concordia en 2010, où elle a dirigé un laboratoire de recherche dynamique alimenté par le mentorat d’étudiants. « Or, les conférenciers invités, invariablement des hommes blancs plus âgés, me demandaient qui dirigeait mon laboratoire », raconte-t-elle.
« Les effets cumulatifs de devoir défendre le droit d’être là où vous êtes peuvent être démoralisants. La contrainte de devoir faire cela en permanence est l’une des raisons pour lesquelles les femmes abandonnent la science et le monde universitaire. »
La bourse d’Envergure Nadia-Chaudhri
Défenseure des jeunes chercheuses et chercheurs issus de milieux divers, la professeure Chaudhri a récemment lancé avec succès une collecte de fonds GoFundMe pour permettre à de jeunes scientifiques de participer à la conférence annuelle de la Research Society on Alcoholism. À ce jour, le fonds a obtenu 193 000 $ US.
« Malgré toutes les difficultés liées à son diagnostic et à son traitement, Nadia a continué à être une source d’inspiration pour beaucoup de personnes », déclare Krista Byers-Heinlein, une collègue du Département de psychologie.
Ensemble, les professeures Chaudhri et Byers-Heinlein ont lancé PsycHacks, un espace permettant aux étudiants de discuter de sujets tels que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la santé mentale et le développement de carrière.
« La bourse d’envergure Nadia-Chaudhri est sa manière de laisser sa marque malgré son diagnostic de phase terminale, un héritage qui bénéficiera concrètement aux carrières des chercheurs émergents issus de divers horizons et qui veulent étudier les neurosciences comportementales à Concordia. »
Depuis qu’elle a reçu son diagnostic, Nadia Chaudhri a entrepris de raconter son expérience sur Twitter, notamment lorsqu’elle a annoncé à son fils de six ans qu’elle était en train de mourir du cancer. Ses microbillets lui ont valu énormément de soutien sur la plateforme de média social, où le nombre de ses abonnés dépasse 44,700.
Plus de 50 donatrices et donateurs ont déjà versé 7 000 $ au profit de la bourse Envergure Nadia-Chaudhri.
Pour donner votre appui à la vision de Nadia Chaudhri, visitez : concordia.ca/wingspanaward.