Une des mentorées de Ruth Glenen, Barbara Timmins est aujourd’hui directrice des communications d’entreprise pour Norton Rose Fulbright Canada, un grand cabinet d’avocats. Mmes Timmins et Glenen se sont rencontrées en 1993 à l’Université McGill.
« Dure de tempérament, Ruth n’était pas du type maternel. Mais, elle arrivait à guider les jeunes femmes grâce à une combinaison de fermeté affectueuse et de conseils pragmatiques », relate Barbara Timmins.
Quand Jonathan Aune a décidé de lancer un programme de bourses en hommage à sa belle-mère, Barbara Timmins est la première personne qu’il a contactée.
« Je souhaitais que Barbara s’en occupe. Je lui ai dit : “je serai la banque et tu seras la patronne”. D’ailleurs, c’est comme ça que mon père et Ruth se décrivaient l’un l’autre. »
En plus de procurer un soutien financier, le programme de bourses est pourvu d’un important volet de mentorat.
« Créer une communauté où les femmes font la promotion des femmes – c’était la vision de Ruth », souligne Jonathan Aune. « L’intention est de réunir des femmes de partout au pays afin qu’elles s’entraident, comme elle l’a fait. C’est ainsi que nous entretiendrons sa mémoire. »
Combler l’écart entre les sexes
La fondation a accordé six bourses depuis l’automne 2020. Ayant obtenu la moyenne la plus élevée de son programme de maîtrise en finance, Isabelle Jolin, B. Comm. 2018, fut la première étudiante à recevoir la bourse.
« Cela a fait toute une différence », affirme Mme Jolin, qui travaille comme analyste en gestion des biens immobiliers pour Ivanhoe Cambridge, filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec. « Cette bourse m’a procuré l’aisance financière nécessaire pour poursuivre mes études supérieures, sans pour autant sacrifier ma qualité de vie et ma santé mentale. »
« J’estime que pour atteindre l’égalité des sexes en milieu de travail, il faut agir davantage en amont sur le plan de l’enseignement et de la reconnaissance du talent afin que les femmes puissent profiter des mêmes occasions professionnelles que les hommes », ajoute Isabelle Jolin. « Je vois cette bourse comme un effort pour combler l’écart entre les sexes et diversifier le bassin de talents, afin que les femmes obtiennent un meilleur accès aux postes de haut niveau. »
« Ruth Glenen était une ardente défenseure de l’intégrité personnelle, du travail acharné, du franc-parler, de l’indépendance financière et de l’importance de sortir de sa zone de confort », fait remarquer Barbara Timmins.
« Elle m’a appris beaucoup de choses essentielles : comment utiliser le crédit intelligemment, comment m’habiller pour le travail, comment mener une discussion dans le cadre d’une offre d’emploi ou d’une demande salariale – et même, quels ustensiles utiliser à l’occasion d’un souper chic. »
« Comme un havre au cœur de la tempête, elle était là quand vous aviez besoin d’une amie pour vous écouter et vous aider à ramasser les morceaux. C’était un être hors du commun. »