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La cinéaste Marie-Julie Dallaire explore le pouvoir de la musique

Une diplômée en cinéma parle de son dernier documentaire Big Giant Wave (Comme une vague ) et de ses racines à Concordia
15 septembre 2021
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Par JP Karwacki, BA 11


Marie-Julie Dallaire on set with the violinist La réalisatrice Marie-Julie Dallaire, B. Bx-arts 1992, avec le violoniste Ezra Azmon.

Regarder son dernier film, c’est voir certaines des qualités les plus intrinsèques de la cinéaste montréalaise primée Marie-Julie Dallaire, B. Bx-arts 1992, se révéler à l’écran. 

Big Giant Wave (2021) est un documentaire artistique qui explore le pouvoir de la musique et les raisons pour lesquelles elle nous interpelle si profondément. Des rythmes du monde de la nature aux sons du ventre de sa mère, en passant par la musique tribale, symphonique et de club, le film explore notre rapport à la musique à travers l’ethnomusicologie, la spiritualité, les neurosciences, la musicothérapie et le regard des artistes eux-mêmes.

Aussi contemplatif qu’il soit, Big Giant Wave ne reste pas immuable, avec des images de musiciens, de vagues déferlantes, de boîtes de nuit et d’orchestres qui se chevauchent dans un mouvement continu et fluide – le tout tourné en noir et blanc afin de mettre en valeur la bande sonore du film.

« J’essaie de ne jamais reproduire la même chose. Certains réalisateurs aiment conserver un style, mais pour moi, j’ai toujours besoin d’un nouveau coup de fouet ou de nouvelles idées, déclare Marie-Julie Dallaire. Mes amis les plus proches ont dit que Big Giant Wave me ressemblait. J’ai été surprise par ce commentaire, de voir que ma personnalité pouvait transparaître ainsi. »

Le cinéaste canadien Jean-Marc Vallée, qui a réalisé Dallas Buyers Club et Big Little Lies, est l'un des producteurs exécutifs du film.

Bien qu’elle soit souvent considérée comme une réalisatrice de documentaires, Marie-Julie Dallaire a commencé sa carrière cinématographique en étudiant la fiction à l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de l’Université Concordia. Qu’il s’agisse de coller de bandes de pellicule dans le sous-sol du Pavillon des beaux-arts sur le boulevard René-Lévesque – qui abritait alors l’École de cinéma –, de récupérer des heures de sommeil perdues pendant les projections de films muets russes ou de suivre un cours exceptionnel avec le cinéaste québécois André Forcier, son expérience au Département de production cinématographique a été particulièrement marquante.

« Pour moi, un documentaire est une œuvre d’art narrative au même titre que la fiction. Je veux que les gens se plongent dans mes films et en oublient de se demander s’il s’agit d’un documentaire ou d’une fiction, commente-t-elle. Je cherche toujours à ce que le public puisse vivre une expérience ».

Jeune cinéaste, elle a fait partie des réalisatrices du long métrage de fiction collectif Cosmos (1996), qui a reçu le prix de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes.

S’attacher à ses personnages

Délaissant l’utilisation des entretiens classiques et des segments de vulgarisation scientifique dans Big Giant Wave, Marie-Julie Dallaire a plutôt opté pour des témoignages et des dialogues ayant un effet plus significatif sur l’atmosphère du film. « C’est plus comme les paroles d’une chanson, explique-t-elle.

J’aime prendre du recul et laisser mes personnages faire abstraction des membres de l’équipe. Nous ne nous contentons pas de tourner, nous échangeons et tissons des liens entre nous. Ils ont leur propre existence, et je suis curieuse de la connaître davantage; c’est ce qui nourrit le film. Sinon, c’est plutôt froid. »

Pourtant, cette spontanéité contrôlée ne va pas sans détermination. Tout comme il lui a fallu six ans pour réaliser Big Giant Wave, Marie-Julie Dallaire a passé deux ans à suivre le père Emmett « Pops » Johns (B. A. 1974, LL. D. 1997) – une année pour réaliser des recherches et une autre pour filmer – pour son film de 2006 intitulé Notre Père, lauréat du prix de la Fondation Dworkin et en nomination pour un Prix Iris.

J’y retournerais si je le pouvais

« Il est difficile de savoir d’où provient tout cela, mais je sais que j’ai résolument beaucoup appris à Concordia », affirme Marie-Julie Dallaire. Elle y a rencontré des personnes qui sont devenues des amis, des partenaires et des collègues. Elle a aussi bien aimé ses professeurs, ses équipes ainsi que l’accès aux équipements et à l’expertise. « J’y retournerais si je le pouvais! »

Depuis qu’elle a obtenu son diplôme, Marie-Julie Dallaire a travaillé en tant que scénariste et réalisatrice pour le cinéma, la télévision et aussi dans le domaine de la publicité. Elle a notamment dirigé la deuxième unité du drame de science-fiction de Denis Villeneuve, Arrival, en nomination aux Oscars en 2016, de même que la série documentaire de Télé-Québec Un monde sans pitié, en nomination pour un Prix Gémeaux en 2010. Jeune cinéaste, elle a fait partie des réalisatrices du long métrage de fiction collectif Cosmos (1996), qui a reçu le prix de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes.

Big Giant Wave a été présenté en première au Festival international du film sur l’art de Montréal; il a été présenté à la fois en anglais et en français (Comme une vague) dans les cinémas du Québec au printemps 2021.

Où voir Big Giant Wave

·         Sortie limitée sur Crave

·         Cinéfest Sudbury : en ligne au Canada du 19 au 24 septembre

·         Festival les Percéides : 21 septembre à Percé, au Québec.

·         Sortie en Europe : octobre 2021

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