« Le cinéma rassemble toutes mes différences, mes expériences et mes influences. »
La carrière de la cinéaste canadienne primée Katherine Jerkovic, B. Bx-arts 2002, M. Bx-arts 2007, a explosé quand son premier long métrage, Les routes en février (Roads in February), a gagné le prix du meilleur premier long métrage canadien au Festival international du film de Toronto en 2018.
« C’était une expérience fantastique, se rappelle Mme Jerkovic. Je me suis présentée là-bas avec un long métrage modeste, en pensant être anonyme, mais j’ai fini par accorder tellement d’entrevues! Le public de Toronto et celui du reste du Canada ont accueilli mon film à bras ouverts. C’était une expérience merveilleuse. J’ai ressenti un fort sentiment d’appartenance. »
Née au Canada d’une mère uruguayenne et d’un père croato-argentin, Katherine Jerkovic a grandi en Belgique et en Uruguay. Elle s’est établie à Montréal à 18 ans pour étudier le cinéma à Concordia. Témoignage de son amour des films, la biographie sur son site Web souligne que « sa patrie, c’est le cinéma ».
« C’est une façon de répondre aux questions identitaires que je me suis posées toute ma vie, déclare-t-elle. Les gens me demandent : ‘‘D’où viens-tu?’’ J’ai vécu dans plusieurs pays. J’ai grandi en parlant français et espagnol. Puis, j’ai déménagé à Montréal. »
« Pendant longtemps, le fait de ne pas avoir de réponse facile à cette question pesait lourd sur mes épaules. Mon amour du cinéma et ma pratique artistique ont finalement été le ciment de mon identité. Le cinéma rassemble toutes mes différences, mes expériences et mes influences. »
« Concordia a joué un rôle essentiel. »
Ce n’est pas un secret; le milieu du cinéma peut être plus difficile pour les femmes cinéastes. « Ça a toujours été plus ardu pour les femmes, mais je mentirais si je disais qu’on ne m’a pas donné ma chance parce que je suis une femme. Je pense aussi que j’ai eu de la chance. Les gens m’ont soutenue, et j’ai eu le privilège d’obtenir du financement. »
Mme Jerkovic souligne que ses études en cinéma à Concordia lui ont permis de trouver sa voie.
« Concordia a joué un rôle essentiel. Je me suis inscrite à l’université en pensant que je savais ce qu’était le cinéma. Puis, j’ai réalisé que je n’en avais aucune idée. J’ai découvert plusieurs types de cinéma à Concordia – le cinéma international, radical et d’avant-garde. C’était très important. Aussi, c’était dans les années 1990, et Concordia accueillait beaucoup plus de diversité culturelle que les autres universités à Montréal. »
Mme Jerkovic filme en ce moment son deuxième long métrage, intitulé Coyote. Alors que la pandémie a modifié les façons de tourner un film – avec les nouveaux protocoles sanitaires sur le plateau –, la cinéaste assure que les acteurs et l’équipe de tournage se sont bien adaptés.
« La pandémie a changé la manière de tourner, comme elle a changé tout le monde. Je m’estime toutefois chanceuse de ne pas avoir été en tournage durant la première ou la deuxième vague. La majorité de mon équipe avait déjà travaillé avec les nouvelles mesures sanitaires. Ils ne les voient pas comme un grand obstacle, mais comme un processus lent et laborieux. »
En dépit de la pandémie, Mme Jerkovic prend toujours plaisir à réaliser des films et à les regarder sur grand écran.
« Certaines formes d’art existent depuis des siècles, mais le cinéma est le plus mondialisé. Il est le mieux placé pour bâtir des ponts entre les gens ayant des expériences et des points de vue différents autour du monde. C’est pourquoi je trouve le cinéma si important. »
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