Lorsqu’un tsunami a frappé le Sri Lanka le 26 décembre 2004, Ian Selvarajah (B. Comm. 2007), voyant les images de la catastrophe à la télévision, a su qu’il devait se rendre sur place pour apporter son soutien.
« Quelque chose en moi me disait qu’il s’agissait d’une occasion unique de me rendre utile », se souvient-il.
Alors étudiant de premier cycle à l’École de gestion John-Molson, Ian Selvarajah s’est inspiré de ses idées d’aide humanitaire pour créer un projet de stage par l’intermédiaire de l’Institut d’enseignement coopératif de l’Université Concordia. Rapidement, il s’est rendu dans certaines des régions les plus dévastées du Sri Lanka, mettant en œuvre ses projets tout en recueillant des fonds à distance au Canada. En six mois à peine, ses efforts ont permis de reconstruire une église, d’acheter de nouveaux bateaux de pêche et de lancer un petit programme de microfinancement pour les entreprises locales.
« Le personnel de Concordia s’est vraiment mobilisé. Il y a vu une occasion unique et a voulu soutenir l’initiative », se rappelle M. Selvarajah, ajoutant du même souffle que l’Université lui a permis d’acquérir, dès le début de sa carrière, les compétences nécessaires pour transformer des organismes de toute envergure partout dans le monde.
« Peu importe ce que je fais, je suis en mesure d’appliquer mes compétences en ayant une vue d’ensemble et en faisant preuve de pensée créative pour résoudre des problèmes complexes », précise-t-il.
Créer des possibilités pour d’autres
Afin de réduire les obstacles et de donner à d’autres la chance de vivre ce type d’expérience, il a établi la bourse Ian-Selvarajah en gestion des technologies d’affaires. Depuis 2020, son don de 33 000 $ à la Campagne pour Concordia : Place à la prochaine génération a permis de compenser les frais pour les étudiantes et étudiants du programme de gestion des technologies d’affaires ayant besoin d’un appui financier.
« Ce qui me motive, c’est de vivre de nouvelles expériences, de repousser les limites et de créer des possibilités pour d’autres. Si quelqu’un comme moi peut le faire, vous le pouvez aussi », poursuit-il.
Ian Selvarajah a lui-même connu l’adversité. Lorsqu’il était enfant, sa famille et lui ont fui la guerre civile du Sri Lanka, arrivant au Canada avec à peine plus qu’une petite valise et les vêtements qu’ils avaient sur le dos.
« Quand j’étais jeune, j’allais à l’église avec ma famille; on nous a donc souvent enseigné à faire preuve de générosité et à donner à ceux qui ont moins de chance », se remémore-t-il.
« Utiliser la technologie pour bâtir un monde meilleur »
Pendant ses études à Concordia, M. Selvarajah a mis à profit ses compétences en programmation informatique et en TI pour acquérir des connaissances en gestion de projet, en pensée critique et en analyse des processus d’affaires, ce qui l’a préparé à devenir un entrepreneur innovant. Il ajoute que Meral Büyükkurt, professeure au Département de gestion de la chaîne d’approvisionnement et des technologies d’affaires, a eu une influence particulièrement importante sur sa carrière, qui se fait d’ailleurs toujours sentir aujourd’hui.
« Elle a joué un rôle déterminant en me donnant des conseils professionnels, et elle compte toujours parmi mes mentors », souligne-t-il.
M. Selvarajah, aujourd’hui cadre supérieur dans le domaine des services-conseils en technologie chez Ernst & Young, à Montréal, a mené une carrière diversifiée qui l’a amené à réaliser des contrats dans les secteurs de la fabrication, des services bancaires et de la vente au détail, entre autres, ainsi qu’à occuper des postes en Asie, en Europe et en Amérique latine.
« Tout au long de ma carrière – qui peut sembler décousue – la compréhension de la technologie et son intégration dans les processus d’entreprise ont toujours été au centre de mes préoccupations », affirme-t-il. « La technologie étant essentiellement conceptuelle, elle peut s’appliquer à toutes sortes de situations, pays ou secteurs d’activité ».
M. Selvarajah met à profit ces mêmes compétences dans son travail philanthropique. Il a notamment enseigné l’entrepreneuriat social au Népal et renforcé le système informatique du ministère haïtien de la Santé en collaboration avec la Fondation Clinton.
« La gestion des technologies d’affaires est un état d’esprit qui consiste à aborder les problèmes dans une perspective technologique et innovante pour bâtir un monde meilleur », illustre-t-il.
Donner aux autres les moyens de réussir
Plus récemment, M. Selvarajah a fondé un organisme de bienfaisance appelé Someone Like Me afin de promouvoir la diversité dans les postes de direction. Cette initiative, inspirée en partie de sa propre expérience et de la rareté des personnes BIPOC dans les postes de direction des entreprises, vise à offrir un mentorat aux boursières et boursiers de Concordia, en plus d’un soutien financier.
« C’est une très bonne chose que les entreprises aient des initiatives en matière de diversité et d’inclusion, mais j’ai eu l’impression qu’elles s’y prenaient un peu trop tard », analyse-t-il. « L’une de mes spécialités est la gestion de la chaîne d’approvisionnement; je dois donc comprendre et optimiser le chemin du point A au point B. J’ai remonté le fil de mon propre parcours professionnel pour voir où je pouvais générer les plus grandes retombées, et j’ai opté pour les programmes universitaires et collégiaux. »
« Le mentorat, associé à un soutien financier, donnera à ces personnes les moyens de réussir avant même qu’elles obtiennent leur premier emploi ».