Le réalisateur primé Kaveh Nabatian éblouit les cinéphiles depuis une vingtaine d’années, ayant entre autres été nommé aux prix Génie et Jutra pour son film Vapor. Son premier métrage, Sin La Habana, a remporté de nombreuses récompenses dans le circuit international des festivals de cinéma avant sa sortie en salle en 2021.
Toutefois, Kaveh Nabatian est peut-être mieux connu comme trompettiste et joueur de gongoma au sein du Bell Orchestre, lauréat d’un prix Juno. Lors d’un concert à guichets fermés présenté en novembre 2021, le groupe instrumental a interprété les pièces de son album House Music en collaboration avec l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) à la Maison symphonique.
Dans l’univers artistique multidisciplinaire de Kaveh Nabatian, on assiste souvent à la fusion de la musique et du cinéma. Le réalisateur compte plusieurs projets de collaboration à son actif, notamment avec Arcade Fire, The Barr Brothers et Half Moon Run. Une commande de CBC/Radio-Canada et du Musée d’art contemporain de Montréal, son long métrage documentaire sur Leonard Cohen paru en 2017, A Crack in Everything, a reçu un accueil élogieux.
Un moment de grande fierté
« Jouer avec l’OSM. Pour moi qui ai commencé à jouer de la trompette sur un coup de tête après mes études de cinéma, monter sur scène avec des musiciens de ce calibre a été un moment extraordinaire. Je suis très fier des efforts acharnés qui m’ont permis de réaliser ce rêve. Ce fut une magnifique aventure. »
Un professeur marquant
« John Locke (études cinématographiques) m’a aidé à définir ma vision du cinéma. Lorsque vous regardez un film complexe, plutôt que de consacrer votre énergie à tenter d’en interpréter le sens, concentrez-vous sur la scène qui se déroule sous vos yeux. Lorsque vous ne tentez pas d’y découvrir un sens caché, vous voyez la magie de l’œuvre opérer de façon complètement différente. »
Défi professionnel
« Il s’agit d’un travail très imprévisible. Vous recevez mille éloges, puis mille refus ou critiques. C’est tout un défi : quand vous avez du succès, vous commencez à croire que vous êtes formidable; et quand les choses se compliquent et vont mal, vous vous mettez à croire que vous êtes médiocre. Il est difficile d’être créatif dans ce paradigme. Vous devez vraiment apprendre à dissocier votre ego de tout ça et à comprendre le sens de votre travail. »
Un projet nourri de passion
« J’ai enseigné la réalisation cinématographique au Cine Institute en Haïti pendant un certain temps, et j’y suis retourné souvent depuis pour concevoir des projets avec d’anciens élèves qui réalisent maintenant leurs propres films. »