La découverte de médicaments est un domaine haut en défis : il faut en effet des milliards de dollars et environ dix ans pour porter un produit sur le marché. La majorité des traitements fonctionnent par interaction avec diverses protéines de nos cellules, mais la Rabia T. Khan, généticienne dotée d’un sens des affaires et d’une conscience sociale, espère utiliser les technologies de pointe en IA et recourir à une approche axée sur les données pour découvrir des médicaments qui ciblent notre ARN.
En tant que fondatrice et chef de la direction de Serna Bio, Rabia T. Khan travaille avec son équipe pour mettre au jour les facteurs qui régissent les interactions entre les petites molécules et les structures d’ARN. À terme, ces efforts pourraient contribuer à l’élaboration d’une toute nouvelle catégorie de médicaments contre les maladies graves.
Libérer un énorme potentiel
« Les approches classiques en matière de découverte de médicaments à petites molécules ciblent les protéines. Or, seulement deux pour cent du génome humain servent à la fabrication de protéines, tandis que 70 pour cent servent à la fabrication d’ARN. Serna Bio a pour mission de réaliser la toute première carte du transcriptome exploitable dans l’élaboration de médicaments. Ainsi, nous ouvrirons un tout nouvel espace à cibler pour moduler la biologie qui n’avait auparavant aucune pharmacopotentialité. »
Fonder une jeune entreprise
« J’ai fondé cette entreprise parce qu’il était nécessaire de changer la façon de découvrir les médicaments. Nous devons pouvoir relever les défis futurs liés à la santé tout en développant des médicaments accessibles pour combattre les maladies dont les options de traitement sont limitées, comme l’endométriose, la démence ou la schizophrénie. C’est un privilège et un honneur de faire partie des fondateurs de l’industrie biotechnologique. »
Le rôle de l’IA
« Les machines sont intrinsèquement meilleures que les humains pour détecter des constantes dans de vastes ensembles de données, et avec la quantité, la rapidité et la densité des données que nous pouvons maintenant générer, ce n’est qu’une question de temps avant que l’IA devienne un outil efficace aux fins de la découverte de médicaments. »
L’ambition de redonner
« Certains événements de ma vie personnelle font en sorte que la santé mentale m’a toujours passionnée. Au Pakistan, dont je suis originaire, les maladies mentales sont grandement incomprises et stigmatisées, et l’accès aux médicaments est restreint aux personnes les mieux nanties. Mon objectif de vie est d’établir au Pakistan une fondation qui financera l’accès aux médicaments ainsi que la recherche sur les maladies mentales. »