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Expert en cyberrésilience : quelles sont les perspectives d’emploi ?

Chaque année, le Canada investit d’importantes sommes pour contrer la cybercriminalité et développer des méthodes de cyberprotection

Si on calcule le ratio par nombre d’habitants, le Canada est l’un des pays les plus connectés au monde. Prenons l’exemple du Québec, où la quasi-totalité de la population est en contact, d’une manière ou d’une autre, avec les technologies numériques. Ce sont 93 % des foyers québécois qui sont équipés d’une connexion internet, et les Québécois passent en moyenne 36 heures par semaine dans le cyberespace, selon l’enquête NETendances, réalisée par le CEFRIO en 20181. Si l’on retire les 8 heures de sommeil quotidiennes, cela revient à dire que près d’un quart de notre vie se passe dans la sphère numérique. C’est énorme !

Mais si le cyberespace représente des possibilités infinies, c’est aussi un endroit où se retrouvent toutes sortes de données personnelles qui font les choux gras des pirates.

Il faut savoir que la cybercriminalité constitue une industrie en soi et que le nombre de cyberattaques connait une croissance prodigieuse.

En février 2018, à la suite de la parution des résultats d’une enquête réalisée par McAfee et le groupe de réflexion Center for Strategic and International Studies (CSIS), un article de La Presse2, publiait un article intitulé « La cybercriminalité coûte désormais 600 milliards de dollars par an à travers le monde. » Est-il besoin de préciser que ce chiffre est probablement nettement plus élevé aujourd’hui ?

En clair, la vie numérique vient accompagnée de son lot de criminalité pour les individus comme pour les entreprises qui stockent, elles aussi, leurs données dans le cyberespace. Si l’internet change des vies, il change aussi la façon dont nous devons voir et protéger nos informations personnelles. Nous sommes en guerre contre des criminels invisibles, qui viennent du monde entier et qui sont souvent hors de portée de l’application de la loi canadienne. C’est une cyberguerre contre des cybercriminels. Bref, nous sommes dans le futur !

Des actions concrètes

Pour des raisons évidentes, les pays du G8 sont plus susceptibles d’être la cible des cybercriminels. Pas surprenant, donc, que le Canada se trouve parmi les 10 leaders mondiaux dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberrésilience et qu’il investisse chaque année des sommes faramineuses de son budget pour lutter contre la cybercriminalité et développer des méthodes de cyberprotection.

Le gouvernement du Canada annonce sur son site de la sécurité publique3 : « La cybersécurité continue de stimuler l'innovation et les débouchés économiques au Canada. Elle représente 1,7 milliard de dollars du PIB du Canada et génère plus de 11 000 emplois bien rémunérés. Comme on s’attend à ce que l’industrie de la cybersécurité augmente de 66 % d’ici 2021 à l'échelle mondiale, des milliers d’autres emplois pourraient être créés pour les Canadiens au cours des années à venir. »

Rappelons nous qu'en mars 2020, le Québec a mis en place sa toute première politique gouvernementale sur la cybersécurité.  Lors de cette présentationnal, Éric Caire, ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, mentionne que : « L’importance cruciale et stratégique pour un État d’assurer sa cybersécurité dans un monde numérique en perpétuelle évolution est un constat partagé par l’ensemble des acteurs de la scène nationale et internationale », et que « considérant l’augmentation exponentielle des flux de données personnelles et professionnelles, nous nous devons d’offrir à tous les Québécois et Québécoises des services numériques sécurisés ».

La ville de Montréal a aussi mis en place le programme Accélérer les talents qui démontre un pas dans la même direction que le gouvernement et une réelle volonté de rendre les industries et administrations gouvernementales cybersécuritaires et cyberrésilientes.

De nouvelles perspectives d’emploi

Les gouvernements fédéral et provincial investissent beaucoup d’argent dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberrésilience pour faire face à la montée des cyberattaques; plus d’un milliard de dollars ont été investis en 2019 pour la recherche universitaire, suscitant par la même occasion la croissance des perspectives d’emploi dans le domaine des TI.

Selon une publication récente de Montréal International5, on compte actuellement, dans la région du Grand Montréal, plus de 17 000 emplois dans le domaine de la cybersécurité et plus de 300 chercheurs en intelligence artificielle pour répondre à la problématique de la sécurisation des données personnelles. Si les emplois d’experts en cybersécurité et en cyberrésilience sont extrêmement valorisés, il sont également très bien rémunérés, comme le démontre l’enquête salariale réalisée par la compagnie Technocompétences6, qui présente le top 10 des métiers les plus payants en TI au Québec.

Le top 10 des métiers les plus payants en TI au Québec

Vice-président Technologies de l'information

184 690$

Directeur Sécurité informatique

156 310$

Directeur programmation (jeu vidéo) expert

139 000$

Directeur Intelligence d'affaires

133 167$

Directeur Technologies de l'information

129 617$

Directeur Infrastructure technologique

127 375$

Chercheur en recherche appliquée expert

125 216$

Directeur Développement informatique

120 510$

Directeur Ventes

120 002$

Chef Sécurité TI

115 997$

En bref, on constate que c’est une carrière en pleine expansion, avec des perspectives professionnelles qui connaissent une croissance exponentielle. On peut dire sans exagérer que la profession d’expert en cyberrésilience a un très bel avenir devant elle.



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