Communiqué de presse
La ménopause jette un poids dans la balance
Une chercheuse de l’Université Concordia révèle les effets d’une carence œstrogénique sur l’absorption des graisses chez les femmes
Montréal, le 27 mars 2013 – Si c’est à l’abdomen que les hommes portent généralement leur excès de graisses, les femmes, elles, ont plus souvent tendance à prendre du poids aux hanches et aux cuisses. Un changement s’opère toutefois après la ménopause. De nombreuses femmes constatent alors que leur corps commence à stocker les graisses comme le fait celui des hommes. Ce phénomène indique l’existence d’un lien entre l’œstrogène et la constitution de réserves adipeuses. Beaucoup d’études ont confirmé ce rapport, mais les mécanismes sous-jacents demeuraient mal compris jusqu’à récemment.
Une nouvelle recherche réalisée par Sylvia Santosa, professeure adjointe au Département des sciences de l’exercice de l’Université Concordia, jette un regard novateur sur la relation entre le stockage des graisses et l’œstrogène. La Pre Santosa et son coauteur, Michael D. Jensen, de la clinique Mayo de Rochester, au Minnesota, ont examiné le processus à l’échelle cellulaire. Ainsi, les deux chercheurs ont découvert que certaines protéines et enzymes sont plus actives chez les femmes en postménopause. Ce phénomène explique pourquoi elles accumulent des réserves lipidiques plus importantes. Les résultats de l’étude ont été publiés dans le numéro de mars 2013 de la revue Diabetes.
Pour sa recherche, la Pre Santosa a comparé le stockage des graisses chez les femmes avant et après la ménopause. Les 23 participantes à l’étude appartenaient au même groupe d’âge et se ressemblaient sur le plan de l’indice de masse corporelle et de la composition des tissus adipeux. Ces similitudes ont permis à la chercheuse de mettre en évidence les effets de l’œstrogène sur l’absorption et le stockage des graisses.
Les deux chercheurs ont pu examiner l’activité de certaines protéines et enzymes jouant un rôle dans le poids que prennent les femmes à l’abdomen et aux cuisses après leur retour d’âge. En considérant ces facteurs ensemble plutôt qu’isolément, ils ont démontré de façon probante que le mécanisme global de stockage des graisses est plus actif chez les femmes après la ménopause. Autrement dit, leurs cellules emmagasinent plus de graisses qu’auparavant.
En outre, les femmes en postménopause brûlent moins de graisses que leurs semblables en préménopause. Non seulement leurs cellules en emmagasinent davantage, mais elles sont également plus réticentes à s’en défaire. Tous les éléments sont donc en place pour une prise de poids rapide. « Collectivement, ces changements dans les processus corporels peuvent surprendre et même bouleverser les femmes qui n’avaient jamais eu de difficulté à gérer leur poids », poursuit la Pre Santosa.
L’accroissement de l’activité cellulaire révélé par l’étude n’était pas propre à la région abdominale. Toutefois, plus l’ensemble du corps emmagasine des graisses, plus on en retrouve à l’abdomen. La confirmation de changements dans ce processus après la ménopause aide beaucoup à comprendre pourquoi les femmes en postménopause commencent à accumuler plus de graisses viscérales.
Selon la Pre Santosa : « L’information mise en lumière grâce à notre étude sera utile aussi bien aux femmes en postménopause et à leur médecin qu’aux chercheurs qui s’intéressent à l’obésité en général. En identifiant plus précisément les protéines et les enzymes qui favorisent le stockage des graisses, nous pourrons mieux les cibler dans la lutte contre l’obésité. »
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Étude citée dans Diabetes, « Adipocyte Fatty Acid Storage Factors Enhance Subcutaneous Fat Storage in Postmenopausal Women »
Source
© Université Concordia