Communiqué de presse
Vos habits sont-ils intelligents ?
Une chercheuse de Concordia conçoit des tissus électroniques interactifs
Montréal, le 16 avril 2013 – Des caftans aux corsets, la mode populaire a considérablement évolué au cours du XXe siècle et au début du XXIe. Ainsi, les générations futures porteront des vêtements radicalement différents de ceux d’aujourd’hui. De nouvelles recherches menées à l’Université Concordia se penchent sur cet avenir, examinant de plus près la prochaine grande avancée en conception de textiles : les tissus informatisés.
Joanna Berzowska, professeure et directrice du Département de design et d’arts numériques à Concordia, a mis au point des tissus électroniques interactifs qui captent directement l’énergie du corps humain, l’emmagasinent et l’utilisent pour transformer leurs propriétés visuelles. Les vêtements animés confectionnés dans ces tissus changeraient de couleur et de forme au gré des mouvements.

Joanna Berzowska, professeure et directrice du Département de design et d’arts numériques à Concordia. | Photo de Ronald Borshan © 2012

Les tissus de Joanna Berzowska représentent une percée importante dans la fabrication de « tissus intelligents ». | Photo de Ronald Borshan © 2012
Il n’est certes pas encore possible de fabriquer des vêtements à partir des nouvelles fibres composites. Cependant, la Pre Berzowska a travaillé avec des stylistes pour créer des prototypes conceptuels qui peuvent nous donner une idée de l’apparence et du comportement de tels vêtements. Imaginez une robe qui changerait toute seule de couleur et de forme, ou encore une chemise qui capterait l’énergie de vos mouvements afin de l’utiliser pour recharger votre iPhone!

Les tissus informatisés de Joanna Berzowska | Photo de Ronald Borshan © 2012
« Nous ne verrons pas ce type de vêtements dans les magasins dans les 20 ou 30 prochaines années, mais la technologie ouvre de fascinantes possibilités sur les plans pratiques et créatifs, observe Joanna Berzowska. Notre but est de créer des vêtements pouvant se transformer de façon complexe et surprenante – rien à voir avec les vestes réversibles ou les chemises qui changent de couleur sous l’effet de la chaleur! Voilà pourquoi le projet s’intitule Karma Chameleon », ajoute-t-elle.
Il y aurait également un important aspect « spectaculaire » au port de ces vêtements, dont les étonnantes transformations pourraient ou non être commandées par la personne qu’ils habillent. Cette recherche soulève donc des questions captivantes sur la place de l’individu vis-à-vis de la mode et des ordinateurs. Que signifierait porter un vêtement qui a son« propre cerveau » et ne peut être sciemment contrôlé? Souhaitons-nous vraiment ce genre d’interaction intime avec les ordinateurs?
Joanna Berzowska abordera ces questions et présentera ses résultats dans le cadre de la conférence Smart Fabrics 2013 cette semaine à San Francisco. Elle a également rédigé un article sur ses travaux pour The Fashion Studies Handbook, à paraître sous peu chez Berg Publishers. Par ailleurs, une exposition prévue l’an prochain au Centre PHI permettra au grand public de découvrir ses recherches et d’entrer dans l’espace imaginatif créé par son tissu et ses vêtements futuristes.
Partenaires de recherche : Le projet Karma Chameleon a bénéficié d’une subvention de recherche-création du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada ainsi que de l’appui de l’Initiative en nouveaux médias du Conseil des arts du Canada et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Ces programmes (qui ne sont plus offerts) avaient pour but de soutenir la recherche scientifique et universitaire dans des disciplines artistiques. Seules quelques subventions étaient octroyées chaque année. Leur partenariat de quatre ans avec Karma Chameleon a été fructueux et a mené à diverses réalisations outre les fibres composites.
À propos des chercheurs : Directrice-fondatrice du laboratoire de recherche XS Labs, Joanna Berzowska et son équipe élaborent des méthodes innovantes de production de vêtements et de tissus électroniques capables d’interagir avec les porteurs et de leur répondre. Elle est également membre du centre de recherche-création en arts et technologies médiatiques Hexagram-Concordia. Maksim Skorobogatiy est professeur au Département de génie physique de l’École Polytechnique de Montréal.
Liens connexes :
- Hexagram-Concordia
- Initiative en nouveaux médias du Conseil des arts du Canada et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
- Centre PHI
Source
© Université Concordia