« Parce que les enfants passent beaucoup de temps ensemble à la maison à s’amuser – entre autres avec des blocs et des jeux de construction et de mémoire –, ils se familiarisent avec certains concepts mathématiques avant même d’entrer à l’école », explique la Pre Howe, qui est titulaire de la chaire de l’Université Concordia en éducation et en développement de la petite enfance et membre du Centre de recherche en développement humain.
« Selon notre hypothèse, les relations avec la fratrie créent un contexte propice au développement des habiletés mathématiques », précise la chercheuse.
La Pre Howe et ses collaboratrices de Concordia et de l’Université de Waterloo ont étudié 39 paires d’enfants de même famille, ayant une différence d’âge de deux ans. Les jeunes sujets ont été évalués dans leur milieu à deux occasions – lorsqu’ils étaient âgés de deux et quatre ans, puis une seconde fois, à quatre et six ans.
Les chercheuses ont repéré et codé les séquences d’enseignement en fonction de l’intention claire et évidente, de la part d’un des deux membres de la fratrie, d’enseigner à l’autre. Elles ont ainsi observé les familles participantes durant 540 minutes au total à chaque étape de l’étude.
D’après les observations de l’équipe, tout au long de leur enfance, les aînés enseignaient à leurs cadets 80 pour cent du temps, l’inverse se produisant le reste du temps. Ces moments d’enseignement étaient marqués par des phrases telles que « Je vais te montrer comment… » ou « Pourquoi 4 vient-il après 3? ».
La Pre Howe et ses collègues ont en outre découvert que les couples d’enfants s’adonnaient à l’enseignement et à l’apprentissage des nombres, de la géométrie et des mesures durant le premier stade de l’enfance, pour se consacrer aux concepts de groupement, de relation et d’opération au cours de la deuxième phase.
« Cette étude prouve que les enfants apprennent les mathématiques dans le cadre d’expériences et de contextes qui ont une signification pour eux – et non pas seulement à l’école, conclut la Pre Howe. Au cours de la petite enfance, les jeux informels à la maison sont aussi importants que l’enseignement structuré en classe. »
Partenaire de recherche : La présente étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.