Inquiétude, engagement et volonté d’agir
En empruntant divers chemins, Concordia avance à grands pas vers l’atteinte de son engagement à l’égard des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies par la voie d’événements et de cours axés sur les ODD ainsi que par des projets et de la recherche qui intègrent la durabilité.
La conférence « Célébrer les connaissances autochtones en durabilité »
En mars dernier, le Centre de recherche Loyola sur la durabilité, le Collège Loyola pour la diversité et la durabilité et ESPACE 4 ont organisé la conférence « Célébrer les connaissances autochtones en durabilité ».
Cette conférence virtuelle comprenait une série de tables rondes, de discussions, d’ateliers et de présentations au sujet de l’éclairage apporté par les savoirs autochtones sur les enjeux et la recherche en durabilité.
Parmi les sujets abordés, on retrouve la cogénération de connaissances avec les collectivités autochtones pour favoriser la gestion durable des pêches dans le cadre du projet FISHES; les représentations et les droits en environnement ainsi que les stratégies de décolonisation au cinéma et en journalisme. Ont participé aux séances les membres du corps professoral de Concordia Monica Mulrennan, Dylan Fraser, Matthias Fritsch, Aphrodite Salas et d’autres intervenants.
Danika Billie Littlechild a prononcé une des conférences principales. Mme Littlechild est membre de la nation crie Ermineskin (Neyaskweyahk) de Maskwacis, en Alberta, établie sur les territoires du Traité no 6, et professeure adjointe au Département de droit et des études juridiques de l’Université Carleton, à Ottawa.
Parmi ses nombreux postes en carrière, elle a notamment été conseillère et représentante des peuples autochtones au sein de divers mécanismes, organes conventionnels et procédures spéciales de l’ONU.
Dans son allocution, Mme Littlechild a évoqué l’histoire houleuse de la reconnaissance et de l’inclusion des peuples autochtones à l’ONU ainsi que les conversations parallèles au sujet de la reconnaissance des peuples autochtones et de la durabilité.
Mme Littlechild a observé qu’en matière de durabilité, de conservation et de biodiversité : « nous nous trouvons dans une position difficile, car tous ces concepts sont profondément ancrés dans l’appareil onusien, et de manière à exclure les peuples autochtones. C’est pourquoi il est particulièrement difficile d’y repérer des possibilités de synchronisme et de convergence et d’y créer un espace pour les peuples autochtones. »
Elle a ajouté que malgré les dispositions prises pour assurer une représentation des peuples autochtones dans les négociations qui ont mené à la ratification des ODD, peu de références aux peuples autochtones se retrouvent dans la version finale en raison de la forte résistance de plusieurs pays, à commencer par la France.
« Au début des négociations, neuf [ODD] mentionnaient les peuples autochtones, je crois, tandis qu’ils ne figurent plus que dans deux objectifs et dans quelques cibles », déplore-t-elle.
Les ODD font l’impasse sur la reconnaissance officielle des droits autochtones relatifs aux terres et aux ressources, de leurs droits collectifs, ainsi que de leurs droits à l’autodétermination et au consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
On peut néanmoins se réjouir de progrès au cours des dernières années. « Je crois que nous assistons à un changement de paradigme au sein même de l’ONU, car les gens qui y travaillent sont de plus en plus conscients qu’ils ont eux aussi des obligations par rapport à l’application des droits de la personne [à l’égard des peuples autochtones] », indique Mme Littlechild.
Elle a également invité les participants de la conférence à découvrir le projet Ărramăt. « Je souhaite que le projet Ărramăt, fondé sur le bien-être autochtone, la biodiversité et l’environnement, puisse contribuer à la cocréation d’un espace éthique dans les domaines de la durabilité et du développement durable. »
Regardez la conférence de Danika Billie Littlechild.
L’exercice « 17 Rooms »
Lancé le 4 février, l’exercice « 17 Rooms » réunit des membres représentatifs de la communauté de Concordia toutes les semaines afin de familiariser les participants avec le cadre des ODD et d’échanger des idées sur les façons dont Concordia peut favoriser l’atteinte de ces 17 objectifs mondiaux. Les séances sur les ODD 11 à 17 auront lieu bientôt.
L’exercice « 17 Rooms » s’inscrit dans l’examen interne volontaire de Concordia, une auto-évaluation institutionnelle afin de déterminer les forces, les faiblesses et les possibilités de l’Université par rapport aux ODD.
« Jusqu’à maintenant, les conversations ont été particulièrement riches », souligne l’un des animateurs de l’exercice, Jason Ens, directeur général des politiques pédagogiques, de la planification et des initiatives stratégiques au Vice-rectorat exécutif aux affaires académiques de Concordia.
« Cet exercice est une occasion unique de réunir des gens dont les chemins se croisent rarement afin de réfléchir aux mesures que les ODD nous incitent à prendre comme institution, aux types de cibles que nous souhaitons atteindre et aux façons concrètes dont nous pouvons agir. »
Monica Mulrennan, vice-rectrice adjointe à la recherche – Développement et rayonnement au sein du Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures et professeure au Département de géographie, urbanisme et environnement, également animatrice de l’exercice « 17 Rooms », croit aussi qu’il favorise un important dialogue transversal sur ce que l’Université peut faire pour contribuer au développement durable.
« Ces séances de remue-méninges créent un espace où nous réunir, échanger nos points de vue et exprimer collectivement notre inquiétude, notre engagement et notre volonté d’agir à l’égard des ODD », constate-t-elle.
Apprenez-en plus sur les efforts menés par Concordia pour l’atteinte des objectifs de développement durable et sur l’exercice « 17 Rooms ».