Le nouveau certificat offert par Formation continue Concordia rend plus accessible l’acquisition de compétences en intelligence artificielle
En septembre 2019, une équipe de spécialistes en science des données a conçu un modèle d’intelligence artificielle (IA) dans le but de prédire la probabilité que les citoyens canadiens remboursent leurs prêts. Ils ont introduit dans l’algorithme des transactions effectuées un peu partout au pays — des débits comme les achats d’épicerie et des crédits comme les dépôts de salaire.
Les données étaient surtout en anglais, et lorsque l’équipe de recherche a effectué des tests dans certaines provinces canadiennes, le modèle s’est révélé excellent. Par contre, lorsque le modèle a été appliqué au Québec, les chercheurs se sont rendu compte qu’ils avaient oublié un élément essentiel : la langue française.
Il s’agit là d’un exemple de « surapprentissage », un phénomène qui se produit lorsqu’un modèle d’IA est trop étroitement adapté à ce qu’il connaît déjà et n’arrive pas à obtenir des performances précises lorsqu’on lui présente de nouvelles données. C’est comme lorsqu’on apprend par cœur la matière d’un cours au lieu de l’assimiler.
C’est ce type de limites que les étudiantes et étudiants au profil non technique seront appelés à explorer dans le cadre du nouveau programme de certificat de compétences en IA offert par Formation continue Concordia (FCC) à compter de janvier 2023. Le programme vise à remédier aux lacunes en matière de compétences en IA qui, selon TECHNATION, touche 72 % des entreprises canadiennes.
Les quatre cours en ligne synchrones qui constituent le certificat seront offerts sur deux trimestres et comptent au total 120 heures. Les personnes participantes apprendront comment incorporer l’IA dans leur domaine respectif et acquerront des compétences essentielles qui leur permettront de prévoir des failles comme celle de l’exemple relatif à la prise en compte de la langue française.
« Le rôle des personnes qui évoluent dans des domaines non techniques consiste d’une certaine façon à sauver les experts en science des données d’eux-mêmes », explique Karim Lahrichi, expert principal en science des données chez Meta et concepteur pour le programme de certificat. « Mais pour arriver à jouer ce rôle, elles doivent saisir les concepts techniques afin d’être en mesure de prendre du recul et de comprendre l’incidence de la vie réelle sur les modèles. »
Un important investissement en conception pédagogique
Conçu en collaboration avec des experts de l’industrie de l’IA tels que Karim Lahrichi et l’Institut d’IA appliquée de Concordia, le certificat a été approuvé par le ministère de l’Économie, de l'Innovation et de l'Énergie du Québec en décembre 2021. Le ministère a versé une subvention par l’intermédiaire de son programme NovaScience, dont l’objectif est d’apporter un soutien financier au développement de scientifiques au Québec et de contribuer à remédier à la pénurie de main-d’œuvre au sein du marché du travail de la province.
Après avoir reçu le financement, les concepteurs pédagogiques de FCC ont uni leurs forces avec des professionnels de l’IA afin de concevoir la matière du cours. Le résultat de leur travail était périodiquement présenté au comité consultatif du programme et validé par ce comité, constitué de membres du personnel d’entreprises comme Ericsson et Deloitte. Selon son domaine de spécialisation, chacune des personnes expertes en IA a choisi un cours qu’elle souhaitait concevoir dans le cadre du programme.
Abhishek Gupta, fondateur de l’Institut d’éthique en IA de Montréal, affirme que cette façon de procéder favorise l’adoption de l’IA dans la vie réelle.
« Le fait d’apprendre de quelqu’un qui possède une expérience pratique présente un extraordinaire avantage, qui va bien au-delà de ce que l’on peut tirer d’un enseignement purement théorique », affirme le Pr Gupta, qui a contribué à la conception du cours Responsible AI (« l’IA responsable »).
« On ne peut obtenir cet avantage supplémentaire que d’une personne qui s’est frottée aux réalités du terrain. »
L’IA pour tous
L’inauguration de ce nouveau certificat s’inscrit dans la mission de FCC, qui est d’accroître l’accessibilité de la formation en IA.
« Cette initiative témoigne de notre souplesse et de notre engagement à répondre aux besoins de l’industrie et à favoriser la préparation au marché du travail », indique Isabel Dunnigan, vice-rectrice adjointe à l’apprentissage continu et directrice générale de Formation continue Concordia.
L’Université Concordia versera jusqu’à 16 bourses afin de soutenir les apprenantes et apprenants dans le besoin. Chacune des bourses s’élève à 3 140 $ et couvre la totalité des droits de scolarité du certificat.
« En offrant des bourses de subsistance, nous espérons rendre l’IA accessible à un nombre croissant de personnes qui sont curieuses d’apprendre comment l’IA peut s’appliquer à leur domaine d’activité », indique Sherry Blok, directrice des programmes à Formation continue Concordia.
Au chapitre de l’accessibilité à l’IA et de l’innovation, Formation continue Concordia n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. u printemps 2022, le Pôle montréalais d’enseignement supérieur en intelligence artificielle a versé deux subventions pour la conception de futurs cours qui porteront sur l’IA en aérospatiale et l’adoption de l’IA en entreprise.
Pour les experts de l’industrie de l’IA comme Karim Lahrichi, le nouveau certificat contribuera à communiquer un message essentiel.
« L’IA, c’est pour tout le monde », déclare-t-il. « Et avant longtemps, elle fera partie des compétences indispensables à tous. ».
Inscrivez-vous au nouveau programme de certificat de compétences en IA de Formation continue Concordia, offert à compter de janvier 2023.
Apprenez-en davantage sur les critères d’obtention d’une bourse de subsistance. Les étudiantes et étudiants de l’Institut d’IA appliquée de l’Université Concordia sont admissibles à la bourse.