Un projet en cours vise à recenser les arbres des deux campus de l’Université Concordia
Une initiative déjà en marche à l’Université Concordia permettra aux étudiantes et étudiants ainsi qu’aux membres de la communauté universitaire d’en apprendre davantage sur l’ensemble des arbres situés sur le campus Loyola dans l’ouest de Montréal et, à terme, sur tous ceux du campus Sir-George-Williams, au centre-ville.
Tout au long de l’été, chaque arbre du campus Loyola sera recensé, par essence et par emplacement, dans l’espoir de sensibiliser la communauté à l’importance des arbres indigènes.
« En tant qu’écologiste forestière, je ne comprends que trop bien l’importance des arbres, non seulement d’un point de vue environnemental, mais aussi sur le plan social et économique », affirme Rebecca Tittler, administratrice au Collège Loyola pour la diversité et la durabilité, qui pilote le projet.
Mme Tittler est également professeure au collège, ainsi qu’au Département de biologie et au Département de géographie, urbanisme et environnement de Concordia. Outre ses tâches d’enseignement, elle assume les fonctions de coordonnatrice de l’administration de la recherche au Centre de recherche Loyola sur la durabilité.
« Mes étudiants en durabilité peuvent témoigner de l’importance que j’attache aux arbres. Nous en parlons très souvent en classe. »
La Pre Tittler rappelle que les arbres procurent une ombre rafraîchissante en été et un habitat pour la faune. Ils filtrent les polluants et l’eau, préviennent l’érosion et fournissent de l’oxygène, de même qu’un sentiment de bien-être et de santé, sans compter de nombreux autres bienfaits, tels que la capture et la séquestration du carbone.
L’écologiste précise en outre que l’inventaire des arbres se révélera utile comme outil d’enseignement.
« Le fait d’enseigner l’importance des arbres indigènes amène inévitablement des discussions sur la décolonisation. »
Élargir les connaissances étudiantes sur les arbres pour des générations à venir
Amorcé en 2019, le projet Arbres de Concordia (Concordia Tree Project) visait à répondre à certaines questions à propos de la proportion d’arbres indigènes dans l’environnement universitaire, des essences surreprésentées ou sous-représentées, des services que les arbres auraient le pouvoir de rendre à l’écosystème et enfin, de l’utilisation traditionnelle de certaines espèces indigènes.
La démarche consiste notamment à apposer une étiquette pourvue d’un code QR sur chaque arbre du campus, en kanien’kéha, en anglais et en français. Ce code QR permettra d’accéder à une page d’information propre à chaque spécimen inventorié.
Au fil du temps, les étudiantes et étudiants de la Pre Tittler ajouteront à ces pages des éléments d’information sur les services écosystémiques, notamment sur la capacité de séquestration du carbone de chaque arbre. Les arbres et les renseignements à leur sujet font en effet partie intégrante du Plan d’action sur le climat de Concordia, qui a pour objectif particulier d’accroître le verdissement sur les campus et ailleurs ainsi que les initiatives pédagogiques connexes, et ce, en vue de favoriser le piégeage du carbone et d’atténuer l’effet d’îlot thermique en milieu urbain.Au cours de l’été, Katya Tavitian – une étudiante – aidera à cartographier les arbres de Concordia et prendra des photos de chaque spécimen inventorié, ce qui n’est pas une mince affaire, compte tenu du nombre d’arbres qu’elle devra recenser.
Au total, 61 espèces sont présentes sur les deux campus, dont 36 sont indigènes. Il y a près de 800 arbres sur le campus Loyola, et près de 300 à Sir-George-Williams. Si le nombre d’arbres sur le campus Loyola est plus élevé, c’est en partie en raison d’un projet de plantation massive réalisé sur le campus en 2019.
« Notre initiative offrira aux générations d’étudiantes et d’étudiants à venir l’occasion d’élargir leurs connaissances sur les arbres et de partager leur savoir avec le grand public », s’enthousiasme Rebecca Tittler.
« Dernier avantage, mais non le moindre : la connaissance du monde vivant non humain procure un bien-être certain, comme un sentiment d’être centré, d’être enraciné, si l’on peut dire. C’est quelque chose dont nous avons tous besoin. »
Apprenez-en davantage sur le projet Arbres de Concordia.