Nouvellement nommée au conseil d’administration de l’Université Concordia, Catherine Loubier possède une expérience acquise aux plus hauts échelons du gouvernement et du secteur privé
Catherine Loubier, ancienne déléguée générale du Québec à New York, se dit excitée d’apporter son expertise au conseil d’administration de l’Université Concordia pour les années à venir. Elle a été nommée lors d’une réunion du conseil tenue le 18 juin.
Le riche bagage de connaissances que possède Mme Loubier dans le domaine gouvernemental et du secteur privé constituera sans conteste un atout pour le conseil. Au fil des ans, la nouvelle administratrice a occupé de nombreuses fonctions, dont celles de représentante du Québec aux États-Unis (de 2019 à 2021), de directrice de cabinet adjointe au bureau du premier ministre François Legault (de 2018 à 2019) et de conseillère principale auprès de Stephen Harper alors qu’il était premier ministre du Canada (de 2013 à 2015).
Sa plus grande réalisation à titre de déléguée générale a été d’ouvrir la voie à une entente record entre Hydro-Québec et l’État de New York, laquelle a été finalement approuvée en 2022. D’une valeur de 20 milliards de dollars américains, l’entente constitue le plus important contrat d’exportation jamais conclu par Hydro-Québec, et elle a aidé à promouvoir l’utilisation d’une énergie propre, l’hydroélectricité.
Alors qu’elle était déléguée générale, Mme Loubier a également rencontré Graham Carr, recteur de Concordia, ainsi que divers représentants et diplômés de l’Université à différentes occasions à New York.
Dans le monde des affaires, Mme Loubier a notamment cumulé de l’expérience en tant que directrice des communications mondiales au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, dont le siège est à Paris. Elle détient un certificat en finance de la Harvard Business School, de même qu’un baccalauréat et une maîtrise en science politique de l’Université du Québec à Montréal.
La Montréalaise d’origine vit aujourd’hui à Los Angeles, où elle conseille la communauté des affaires en matière de politiques publiques et de gouvernance, et siège à différents comités.
« Je vois les universités comme des atouts stratégiques nationaux, comme une part de notre patrimoine et de notre culture. »
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous joindre au conseil d’administration de Concordia?
Catherine Loubier : Je suis ravie de me joindre au conseil d’administration et de pouvoir soutenir les objectifs de Concordia durant les années à venir. C’est à l’époque où j’occupais un poste diplomatique de haut niveau pour représenter le Québec aux États-Unis que j’ai appris à pleinement apprécier l’Université. Je crois être en mesure d’offrir des conseils avisés, qui favoriseront une démarche efficace et axée sur l’action, relativement aux affaires gouvernementales, à l’élaboration de politiques et aux relations avec les intervenants.
Par le passé, j’ai rencontré Graham Carr et nous avons été amenés à collaborer dans le cadre d’activités de Concordia à New York. J’ai aussi fait la connaissance de plusieurs diplômés de Concordia, qui m’ont impressionnée par leur détermination, la qualité de leur formation et leurs succès.
Concordia mérite d’être bien mieux connue pour le rôle d’entité citoyenne dynamique qu’elle joue dans la province.
À votre sens, quel est le rôle de Concordia dans le paysage universitaire québécois et sur la scène internationale?
CL : Je vois les universités comme des atouts stratégiques nationaux, comme une part de notre patrimoine et de notre culture. Concordia est une source de savoir et d’innovation. Elle attire des talents de partout dans le monde, qui sont susceptibles de s’installer et de travailler au Québec après avoir obtenu leur diplôme. Fait impressionnant, ce sont plus de 50 pour cent des étudiants internationaux ayant fréquenté Concordia qui choisissent de rester au Québec – une proportion bien supérieure à la moyenne canadienne d’environ 30 pour cent.
Près de 20 pour cent des étudiants internationaux inscrits à l’Université viennent du monde francophone. Ceux et celles qui ne parlent pas français peuvent ajouter cette corde à leur arc avec l’aide de l’Université pour s’intégrer à la société québécoise.
La communauté universitaire de Concordia se compose à plus de 17 pour cent d’étudiants parlant français et à plus de 35 pour cent d’allophones, ce qui témoigne de sa diversité. L’Université contribue à la réputation du Québec au pays comme à l’étranger, où nombre de diplômés rayonnent dans différents domaines par-delà nos frontières.
Concordia célébrera son 50e anniversaire en 2024 et je suis honorée de faire partie du conseil d’administration pour ce jalon important. Je suis convaincue qu’en tant qu’université de nouvelle génération, Concordia est bien placée pour assurer un avenir radieux, diversifié et engagé à l’enseignement supérieur.
Vous avez joué un rôle clé dans les discussions qui ont mené à l’entente historique signée entre Hydro-Québec et l’État de New York en 2022. À votre avis, quelle incidence cet accord aura-t-il sur l’usage futur de l’énergie verte qu’est l’hydroélectricité, en particulier aux États-Unis?
CL : À ma connaissance, il s’agit du plus grand accord jamais conclu en matière d’énergie renouvelable sur le continent nord-américain, et du plus important accord transfrontalier de ce type. Cela envoie un message sans équivoque à travers les Amériques : la transition vers les énergies propres est possible. La nouvelle ligne d’interconnexion qui reliera le Québec à la ville de New York s’étendra sur 545 kilomètres. Elle sera sous-marine à 60 pour cent et souterraine à 40 pour cent. Cela démontre notre ingéniosité de même que notre capacité à fournir de l’énergie verte de manière résiliente et sécuritaire pour l’environnement.
Une fois qu’elle sera pleinement opérationnelle au printemps 2026, la ligne évincera les combustibles fossiles en les remplaçant par l’hydroélectricité québécoise, une énergie propre, fiable et produite à toute heure du jour et de la nuit. Ce projet est capital pour la transition énergétique de l’État de New York. De plus, il contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre; il équivaudra à réduire de près de 44 pour cent le nombre de voitures circulant dans les rues de New York.
Que pouvez-vous nous dire à propos de votre expérience aux échelons les plus élevés des gouvernements fédéral et provincial?
CL : Cette expérience m’a enseigné bien des choses, mais si je dois en nommer une en particulier, c’est la puissance du consensus. Parce qu’atteindre le consensus est important dans n’importe quel comité et parce que les femmes y excellent. Obtenir le consensus dans un comité, un cabinet ministériel, une province, une fédération telle que le Canada ou dans un contexte multilatéral comme lors du G20 est une tâche complexe. Cela exige beaucoup de travail et une vision stratégique.
Voudriez-vous partager un peu de la sagesse que vous avez acquise au fil de votre carrière avec nos étudiants et étudiantes?
CL : Je voudrais partager avec eux une citation de Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » Au cours de ma carrière, j’ai pris certaines décisions en ayant cette citation en tête et en étant armée d’une bonne dose d’énergie; j’ai osé essayer, j’ai osé demander, j’ai osé briser le plafond de verre. Et j’ai été agréablement surprise par des résultats et des réactions positives chaque fois.
Mon meilleur conseil pour la communauté étudiante : travaillez fort, respectez les autres et faites preuve de loyauté. Constituez-vous un cadre de valeurs et adhérez-y autant que vous le pouvez.
Apprenez-en davantage sur le conseil d’administration de l’Université Concordia (en anglais).