Des étudiantes et étudiants de l’École de gestion John-Molson collaborent avec des restaurants-minute locaux dans le cadre d’un projet d’apprentissage expérientiel
L’utilisation concrète d’un logiciel dans le monde réel constitue un élément clé de l’apprentissage de son fonctionnement.
C’est là le point de vue de Xiaodan Pan, professeure agrégée au Département de gestion de la chaîne d’approvisionnement et des technologies d’affaires de l’École de gestion John-Molson. Récemment, elle a enseigné à ses étudiantes et étudiants un logiciel de simulation appelé Arena en leur proposant de l’utiliser pour accroître l’efficacité de divers restaurants-minute montréalais.
« Dans ce cours, je voulais faire plus que simplement enseigner le logiciel. Je tenais à ce que les étudiants comprennent vraiment comment appliquer les simulations à des entreprises réelles », explique-t-elle.
« C’est tout un défi pour les étudiants d’assimiler la matière d’un cours d’analytique portant sur un logiciel, puis de mener un projet dans le monde réel, tout cela en trois mois. Il est donc essentiel de choisir le projet d’apprentissage expérientiel approprié. »
Le projet a donné aux étudiants la possibilité de résoudre un problème qui se pose dans la réalité : comment accroître l’efficacité d’un restaurant-minute qui offre des services selon plusieurs modes, soit en personne, par téléphone, au moyen d’une application, en ligne et par l’intermédiaire de tiers fournisseurs comme Uber Eats ou DoorDash, et ce, en se fondant sur une simulation des diverses opérations de ce restaurant?
Certaines équipes d’étudiants ont choisi des restaurants locaux et utilisé des données brutes recueillies lors d’entrevues en personne avec les membres du personnel, tandis que d’autres ont choisi des chaînes de restauration rapide américaines et utilisé les données publiques.
« Ils ont collaboré avec plusieurs chaînes de restauration rapide comme Au Coq, Benny & Co., St-Hubert, Domino’s, Papa John’s, Pizza Hut, Pizza Pizza et Chipotle, dont un bon nombre sont des entreprises québécoises ou situées près du campus, et recueilli des renseignements utiles et des témoignages d’expériences concrètes, relate Xiaodan Pan. Les étudiants ont beaucoup apprécié cet aspect du projet de simulation, ce qui a contribué à accroître leur implication et stimulé leur enthousiasme. »
Chipotle
Les membres de l’équipe Chipotle étaient Ayda Elzohbi, Andrea Reyes, Areeba Warsi et Arianna Zepeda. Les étudiantes ont comparé l’efficacité de ce restaurant offrant des plats mexicains sur commande avant, pendant et après la pandémie de COVID-19.
Elles ont confirmé que la chaîne employait son personnel et ses ressources correctement. De plus, l’équipe a déterminé que Chipotle avait été en mesure de réduire le temps nécessaire à la préparation des commandes pendant et après la pandémie, périodes caractérisées par une diminution des commandes en personne et une augmentation de celles effectuées par l’intermédiaire de tiers fournisseurs et de l’application.
« Nous avons voulu déterminer comment les changements survenus dans le monde influaient sur le temps de service et par quels moyens accroître l’efficacité de la chaîne au lendemain de la pandémie », explique Andrea Reyes, qui n’avait jusque-là jamais travaillé avec un logiciel de simulation.
« C’est un logiciel très complexe doté de nombreuses composantes, mais le mode d’enseignement de la Pre Pan nous a énormément aidées à comprendre le système. »
En plus de recueillir les données nécessaires sur les tiers fournisseurs et les restaurants-minute spécialisés dans les repas préparés sur mesure tels que Chipotle, l’équipe a dû faire des recherches afin d’évaluer l’impact de la COVID-19 sur l’industrie alimentaire en général.
« C’est une chose de travailler avec les ressources fournies par la personne enseignante ou en suivant un modèle précis, mais pour ce projet, nous avons dû choisir quelles données utiliser pour la simulation, indique Arianna Zepeda. Nous sommes parties de rien et nous avons fini par réaliser un projet assorti de données d’entrée et de sortie logiques, ce qui nous a permis de comprendre comment et pourquoi ces nombres fonctionnaient. »
Pizza Hut
Jefferson Ah-Choon, Sebastian Diaz Aguiluz, Imaad Iqbal et Dylan Narme ont choisi de faire porter leurs recherches sur une petite succursale de Pizza Hut située tout près de l’Université, sur la rue Bishop.
« Nous avons cherché à savoir s’il existait des problèmes opérationnels, des goulots d’étranglement ou des retards dans les processus, afin de déterminer la meilleure façon d’optimiser les opérations », indique Jefferson Ah-Choon.
« La plupart des projets s’appuient sur des cas conçus par la personne enseignante, mais ce projet portait sur une situation réelle et de vraies personnes. Cette expérience m’a permis de comprendre à quel point le déroulement des processus dans la vie réelle diffère des modèles théoriques. »
L’équipe a effectué la simulation au cours d’une fin de semaine achalandée afin d’analyser comment chaque membre du personnel était utilisé, en appliquant différents scénarios — changer le nombre de personnes affectées aux cuisines, à la préparation des aliments et aux caisses, puis leur demander d’assumer plusieurs fonctions — dans le but de déterminer la formule la plus avantageuse.
« Selon notre analyse, un trop grand nombre d’employés étaient en poste, et la solution optimale aurait été d’en avoir un ou deux de moins, ce qui aurait réduit les coûts tout en maintenant le rendement », explique Dylan Narme. Il s’agit selon lui du projet le plus intéressant qu’il ait jamais réalisé, en raison de son caractère pratique.
« Le processus a exigé plus de travail, mais cet effort supplémentaire a valu la peine, et le projet n’en a été que plus enrichissant. Il est vraiment important que les projets aient un caractère pratique, se fondent sur la vie réelle et permettent d’acquérir une expérience concrète. »
C’est exactement ce sentiment que Xiaodan Pan dit avoir cherché à créer lorsqu’elle a eu l’idée d’élaborer le projet.
« Lorsque les étudiants quitteront l’École de gestion John-Molson, ils auront appris non seulement la méthodologie, mais aussi comment l’appliquer dans des situations réelles, souligne-t-elle. Quand les étudiants interviennent concrètement au sein de la communauté, les concepts théoriques prennent tout leur sens. J’ai pu constater la passion avec laquelle les équipes ont réalisé leur projet. Je suis très impressionnée par leur travail et ne saurais être plus fière. »
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